Sécession, An I

Tribune libre de Pierre-François Ghisoni*

Le projet d’Éric Martin doit passer à la réalité. C’est une nécessité. Nous le sentons, mais nous devons le préparer, d’abord dans la réflexion.

1/ Revenez à mon article intitulé « Stresser avec Depardieu ». Il explique médicalement (l’ancien métier remonte en surface) le comportement constant de l’être vivant (humain ou animal) devant une situation stressante (inhabituelle, curieuse, dangereuse). Ces trois comportements sont aisément mémorisables : les trois « F » américains (fight, flight ou freeze), traduits par combattre, fuir ou faire le mort.

Nous sommes maintenant, nous Français de civilisation fière et libre (pesez chaque mot SVP), devant une situation de stress maximal, car nous sommes soumis à un risque mortel, et nos assassins sont ceux-là mêmes qui auraient dû nous guider et nous protéger.

Le grand risque gaulois est de ne pas comprendre que les trois comportements, bien que d’apparence différente sont convergents s’ils ont pour but ultime de vaincre le danger. Autrement dit : il est fondamental de ne pas jouer au petit Gaulois qui a plus raison que les autres, tant qu’on partage le même but. Car cela ne fera qu’une division complémentaire. Pensez au rire de vos ennemis ! Il faut au contraire jouer de tous les comportements comme des forces en puissance, et des alliés en place.

2/ Pour la première fois dans l’histoire de France contemporaine nous avons la chance unique de faire valider notre décision de sécession par des instances internationales.

En effet le président et tout son gouvernement sont fiers de déclarer publiquement et de passer en force pour « un changement de civilisation ». Ce qu’ils ont dit ne pourra être renié. C’est l’argument fondamental à mettre en avant devant les instances internationales pour déclarer notre sécession.

Il s’agit en effet d’un viol de conscience, et nous voulons, nous Français de civilisation libre et fière (une fois encore, pesez tous les mots) faire jouer notre droit international à disposer de nous-mêmes !

“Nous sommes maintenant, nous Français de civilisation fière et libre (pesez chaque mot SVP), devant une situation de stress maximal, car nous sommes soumis à un risque mortel, et nos assassins sont ceux-là mêmes qui auraient dû nous guider et nous protéger.”

Il faut insister sur cette réalité : la différence entre une simple carte d’identité et une identité de civilisation libre et fière. (Au fil des jours nous trouverons peut-être une meilleure formule, mais le fait demeurera pour être plaidé devant les instances internationales.) Hollande a perdu devant le monde entier, quoi qu’il fasse.

3/ L’existence d’une base extérieure est donc une nécessité. Nous devons l’avoir. Nous devons la faire. Nous devons y vivre, nous devons y mourir. Car ainsi sera-t-elle vivifiée et vivante.

4/ Un cas semblable a existé en France lors de la révocation de l’édit de Nantes. La perte des élites protestantes françaises (que personne ne hurle ! cf. premier chapitre, je sais que certaines frictions demeurent) coûta très cher au royaume. Il faut le remettre en mémoire à tous nos gouvernants, car nous allons faire partie de la deuxième vague d’émigration des cerveaux après les étudiants et chercheurs, et, n’ayons crainte de dire que nous avons aussi de la valeur. Nous ne sommes pas chassés, nous les lâchons ! J’ose même dire que nous lâchons les lâches, Hollande et assimilés.

5/ Partant avec une idée de civilisation chrétienne (qui intégra les pensées juive, grecque, latine… jusqu’à nourrir la République de ses idéaux fondamentaux laïcisés), nous aurons des alliés internationaux surprenants.

6/ Notre sécession doit être intérieure, extérieure, faite de combat proche, de combat à distance tant centré que de diaspora, de combat public et souterrain. Alors, elle vivra.

Nous devons y mettre nos forces d’âme, de cœur, d’esprit et de corps, chacun à son niveau, selon sa conscience.

Je propose de penser en S4R :

S comme sécession,
4R comme Réveil, Résistance, Reconquête, Rassemblement.

*Pierre-François Ghisoni (blog) est écrivain et éditeur.

Photo : l’île San Pedro, au Chili, près de 6 500 hectares à aménager

> Vous êtes près de 100 à avoir manifesté un intérêt sérieux dans ce projet. Nous allons organiser prochainement une réunion d’information et vous recontacter. Pour recevoir l’invitation : [email protected]

Du même auteur :
> Ou ça passe ou ça casse !
R comme réveil
Quatre « R » majuscules

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69 Comments

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  • charlus , 16 avril 2013 @ 11 h 52 min

    L’histoire de la Corée & du Vietnam ne le prouve pas

  • Frédéric B , 16 avril 2013 @ 12 h 13 min

    Vous avez raison de le préciser, c’est bien le génie du christianisme qu’il faut considérer et je pense que c’est bien le cas, la référence au catholicisme relevant le plus souvent de l’abus de langage et non du sectarisme.

  • Hervé , 16 avril 2013 @ 12 h 16 min

    Il importe de bien distinguer l’Etat et la population.

    Jusqu’en novembre 2012, le duché du Liechtenstein avait le catholicisme pour religion d’Etat. Pourtant, les quelques 7 % de protestants de ce pays ne s’y sentaient pas le moins du monde persécutés. Depuis le XVIe siècle, la réalité a bien changé, et la notion de tolérance (pas au sens relativiste et philosophique de Voltaire, mais dans le sens politique d’Henri IV) a modifié une perception exclusive de la religion dans la société devenue tout simplement impossible.

    En revanche, la notion de laïcité est floue, en l’état actuel des réflexions. S’il s’agit de créer une société dans laquelle l’Etat “ne reconnait ni ne subventionne aucun culte”, je ne marcherai plus.
    Ce n’est visiblement pas ce que vous préconisez, mais dans ce cas, il faut préciser très concrètement de quelle laïcité nous parlons, et les conséquences pratiques et quotidiennes. Sans quoi, la discussion tournera à vide et l’incompréhension prendra le pas sur la réflexion.

  • Frédéric B , 16 avril 2013 @ 13 h 34 min

    Ouf vous me rassurez, je ne suis pas le seul à être inquiet de ce qu’inuit et implique la notion de laïcité dont il est question.
    Il me semble effectivement nécessaire de la préciser afin qu’elle ne soit pas une source de malentendu.
    Pour être tout à fait honnête, si l’on doit par exemple ,et j’insiste, considérer qu’au titre de ladite laïcité l’Islam est une religion comme une autre et reproduire le terreau utopique ayant pour conséquence le désastre culturel, moral et social auquel on assiste à moitié anesthésié par une certaine idéologie, je ne marche pas.
    Il ne me semble pas déplacé de considérer que la laïcité doit être circonscrite et non universelle, car c’est bien selon moi la source de son utopie actuelle.
    Encore une fois, attention à la perversion de la pensée par l’idéologie, particulièrement lorsqu’elle désolidarise la pensée du réel.

  • JG , 16 avril 2013 @ 14 h 04 min

    Je ne vois pas en quoi il s’agit d’une sécession, puisque c’est un départ.

  • Pierre-François Ghisoni , 16 avril 2013 @ 15 h 03 min

    Que représente la laïcité ? Pour moi, en l’état actuel d’une réponse rapide, la laïcité représente la liberté de voter pour quiconque (chrétien, juif, athée) qui affirme sa conviction et ses actions conformes aux racines chrétiennes de la France. (Par exemple, Chirac était exclu depuis longtemps).
    Si je dois voter (hum…) je ne me décide ni parce que la personne est de telle religion affirmée ou pas, ou de tel sexe (la parité n’est qu’une mascarade) mais en fonction des éléments exposés ci-dessus et de son engagement pour des actions qui n’y contreviennent pas.
    Ainsi, je reprends la notion du laïc qui est différent du clerc, sens qui était évident avant que la séparation de l’Église et de l’État ne le brouille.
    Un bémol aux données précédentes : l’Islam pose un « sacré » problème, non par sa foi, mais par son intrication entre foi et charia. Mais ce n’est pas le lieu d’en discuter ici, car l’Islam ainsi compris s’oppose évidemment à mon affirmation.
    Par contre, il ne faudrait pas croire qu’un mono-religiosisme (horrible néologisme) évacue toutes les difficultés. L’histoire le prouve, et à titre personnel, j’aurais aimé assister à quelques joutes oratoires, par exemple entre saint Pierre et saint Paul, entre saint François et saint Thomas, etc. On imagine quelques frictions avant réconciliation.
    Ayant ainsi exposé ma position, on comprend que mes votes se soient raréfiés. Et pour être encore plus clair, je suis opposé à la chasse aux crucifix dans les hôpitaux. Si au moins on demandait leur avis aux malades…

    En espérant avoir éclairci, au moins en grande part, une notion complexe, ce qui est nécessaire.

    Merci aux correspondants d’avoir relancé le débat.

  • Hervé , 16 avril 2013 @ 16 h 31 min

    @ Pierre-François Ghisoni

    Je ne vais pas critiquer votre propre conception de la laïcité, mais plutôt essayer de me faire l’écho de l’enseignement traditionnel de l’Eglise sur ce point. C’est un enseignement complet et qu’il me parait très sûr de suivre.

    La doctrine de l’Eglise repose sur une distinction entre l’Eglise et l’Etat, une définition de leurs missions propres et de leurs relations.
    L’Etat a pour mission le maintien du Bien commun, qui est la paix civile. Il a toute compétence pour atteindre ce Bien par lui-même.

    L’Eglise catholique fondée par Dieu en la personne du Christ a reçu mission de mener toutes les âmes qui l’accepte vers le salut éternel du ciel. Elle est seule à avoir reçu les moyens nécessaires et suffisants pour atteindre cette fin.

    La fin surnaturelle qui est celle de l’Eglise est plus haute et plus importante que la fin naturelle de l’Etat. C’est pourquoi l’Etat a le devoir de faire justice à l’Eglise en reconnaissant sa mission et en la soutenant pour l’accomplir. De son côté, l’Eglise reconnait l’absolue nécessité du rôle de l’Etat, et le soutient notamment en enseignant à ses fidèles le respect et l’obéissance qu’ils doivent aux autorités politiques. Les hommes d’Etat et les hommes d’Eglise commettraient une grave injustice envers Dieu et la société en refusant sans raison ce soutien mutuel.

    En revanche, considérant qu’il a pour mission d’assurer la paix civile ; considérant, sous l’influence de l’Eglise, que la Foi catholique doit être embrassée avec une entière liberté, l’Etat donne licence à tout citoyen de professer une doctrine, de participer à un culte autres que catholiques, ou bien encore de ne professer aucune doctrine religieuse. Recherchant toujours le Bien commun, l’Etat ne considère pas les non-catholiques comme des citoyens de seconde zone, mais leur accorde une égale protection et une égale justice, et réclame d’eux d’accomplir des devoirs politiques identiques.
    Ceux qui ont la charge d’un tel Etat, catholiques pour la plupart, inspirés donc par la Charité, se font même, dans le meilleur des cas, un devoir de faire preuve d’une particulière sollicitude à l’égard des citoyens non-catholiques : à ce titre, l’exemple de saint Louis (notamment avec les juifs) est particulièrement éclairant.

    En revanche, et c’est un point qui vous ferra peut-être sursauter, l’Etat manquerait à ses devoirs envers Dieu, l’Eglise et la société s’il laissait une religion non-chrétienne prendre tant d’importance (je pense comme vous à l’Islam de nos jours) que cette religion menacerait à plus ou moins long terme la survit de l’Eglise et d’un Etat catholique, et donc le salut des âmes. La prudence politique doit alors jouer à plein pour prendre les solutions les plus justes et les moins coûteuses pour la paix civile.

    Voilà en peu de mots la doctrine de l’Eglise telle qu’elle a été enseignée pendant fort longtemps, et telle qu’aujourd’hui bien souvent les hommes d’Eglise craignent de la professer, par crainte des critiques des sociétés civiles massivement sécularisées, apostates, athées, voire dans le pire des cas insidieusement anti-chrétiennes. Malgré cela, je pense que cette doctrine n’est pas périmée, et je serait heureux de la voir suivie au cours de l’entreprise proposée.

    Respectueusement.

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