Le Zemmour du mardi. « Les communicants de l’Élysée s’activent et frétillent. Les ministres courtisants et les flagorneurs de tout poil embouchent les trompettes de la renommée : François Hollande est devenu Président. Flanby a tourné chef d’État. Le grand méchant floup a fait des choix. Il est vrai qu’en un week-end, il a eu à la fois son accord, sa guerre, sa manif. Ecce homo ! Les socialistes peuvent bénir le Général de Gaulle : la Ve République a quand même du bon. D’un jovial et ondoyant politicien, elle fabrique en quelques jours, voire en quelques heures, un marmoréen chef de guerre à grand coup de mentons et de rafales bleu, blanc, rouge. Mais le prix de la transmutation du plomb en or est élevée. La réalité rattrape l’illusionniste qui doit s’arracher à l’ambiguité protectrice. Ainsi, il consacre dans le droit du travail cette flexibilité que la gauche vouait aux gémonies de l’ultralibéralisme depuis trente ans. Il ressuscite, dans les sables du Sahel, cette Françafrique qu’Hollande lui-même dénonçait avec véhémence il y a encore quelques semaines. Il déclare la guerre sans débat au Parlement, comme un vulgaire gaulliste. Il engage la France seule, sans approbation préalable des Nations unies ni soutien de nos voisins, alors que les socialistes ne jurent que par ces chimères de la communauté internationale et de la défense européenne. Et enfin, il met dans la rue près d’un million de personnes pour une réforme sociétale qui n’est pas son genre, alors qu’il avait promis de pacifier le pays.
“Hollande ne peut avouer, bien sûr, que nous combattons les frères de ceux que nous soutenons en Syrie.”
Il est contraint de passer en force alors qu’il s’était fait le chantre de la négociation. Il se met à dos une France provinciale, de culture catholique, d’où il vient, qui ne lui était nullement hostile tant elle avait été excédé par l’ostentation de nouveau riche de son prédécesseur. Mais il doit donner des gages à une gauche radicale qui le déteste, le méprise, justement en raison de ses choix économiques et géostratégiques. Alors, ses contradictions le rattrapent. Il essaye désespérément d’y échapper. Il lance encore quelques rideaux de fumée. Ainsi, son ministre du Social, Michel Sapin, insiste sur les petites sucreries sociales concédées à la CFDT. Fabius, Le Drian ont interdiction, de leur côté, de prononcer le mot ‘islamistes’, répétant à satiété que nous faisons la guerre à des terroristes, des criminels. Ils ne peuvent avouer, bien sûr, que nous combattons les frères de ceux que nous soutenons en Syrie. Tous sont financés par le Qatar, grand ami de la France. Et il ne faut surtout pas peiner le patron du Conseil français du culte musulman, qui voulait déjà nous faire croire que Mohamed Merah n’était pas inspiré par l’islam. Christiane Taubira, elle, est chargée de nous faire avaler que la Constitution interdit au Président d’organiser un référendum sur le mariage homosexuel. Enfumage, dissimulation ne disparaissent pas en quelques jours… C’est qu’Hollande joue gros : que le chômage ne baisse pas en dépit des cadeaux faits aux entreprises, que l’armée française s’enlise au Mali comme les Américains en Afghanistan, que les attentats islamistes tuent à Paris, que les manifestations massives se succèdent contre le mariage homo, et Hollande sera alors lacéré par la droite et piétiné par la gauche, comme crucifié.”
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