La France ailleurs et toujours : la possibilité d’une île

Tribune libre d’Éric Martin*

Comme promis vendredi soir : Parce que nous ne voulons plus qu’un centime de nos impôts aille à des organisations, des “services” publics ou des causes qui vont contre les valeurs traditionnelles,

parce que quitter l’État-providence français est malheureusement (et par définition) impossible sans quitter le territoire d’une entité aujourd’hui communément appelée France,

parce que nous souhaitons que solidarité rime avec liberté (développer) grâce aux principes vertueux enseignés par les parents à leurs enfants,

parce que les impôts, taxes, cotisations sont trop élevées et servent à entretenir des privilèges injustes ainsi que ceux qui en bénéficient,

parce que l’Histoire ou plutôt ce qui en découle (les fameux “acquis”, etc.) est parfois aussi un poids et un obstacle à une gestion rationnelle et sans idéologie,

parce que nous aimons le vrai et le beau, les libertés individuelles et la responsabilité,

parce que nous détestons l’oligarchie, le mondialisme, l’étatisme, et plus généralement l’idéologie,

parce que nous n’approuvons pas le rôle joué et les valeurs promues par notre patrie à l’international,

parce qu’il n’est pas besoin de partager 100% ou même 70% pour souhaiter ce qui suit,

parce que mettre en œuvre avec succès ce qui suit provoquerait un effet boule de neige et signerait l’émergence dans plusieurs parties du globe de petits États basés sur des idéaux partagés en commun, autant de lieux de ressourcement, de résistance ou de refuges potentiels,

nous appelons les Français à continuer la France : ailleurs, dès maintenant, en conservant la nationalité “française” afin de continuer à peser/résister ici… mais aussi ailleurs !

Nous proposons l’acquisition de la propriété (en vue d’une acquisition prochaine de souveraineté) d’une île peu ou pas habitée dans un pays soit favorable au principe de la vente de la souveraineté (à creuser !), soit acculé financièrement et à qui nous proposerions de se délester d’un tout petit morceau de son territoire contre une somme d’argent. Potentiellement, il y a le Portugal (exemple), la Grèce mais aussi un archipel comme celui de Fidji où il serait possible d’acquérir la souveraineté de plusieurs îles en cas de succès du projet initial. Nous avons notamment remarqué Tikina-I-Ra, dans le sud Pacifique, dont la propriété est proposée à la vente 11,5 millions de dollars pour plus de 4 000 hectares vierges.

Pourquoi ne pas s’associer à 200-500 (ou plus !) pour en acquérir, dans un premier temps, la propriété, dans un second, la souveraineté ? Pourquoi ne pas y fonder la Nouvelle France, une petite France prospère et traditionnelle, patrie de cœur de tous les conservateurs amoureux de la France du monde où le peuple déciderait vraiment – la taille permettrait le recours très régulier à la démocratie directe mais où une révolution permanente telle que la vivent nos patries serait impossible du fait du concept de citoyenneté contractuelle : se déclarer publiquement en désaccord avec un des cinq points fondamentaux (à déterminer puis à formuler correctement, par exemple : défense de la vie humaine de son commencement à sa fin naturelle, du mariage religieux – le mariage civil disparaît, de la famille naturelle, de la liberté d’éducation, de la liberté d’entreprise) ferait perdre de facto la citoyenneté donc la possibilité de résider longtemps en Nouvelle France.

“Nous appelons les Français à continuer la France : ailleurs, dès maintenant, en conservant la nationalité “française” afin de continuer à peser/résister ici… mais aussi ailleurs !”

Participer au projet n’implique pas forcément de quitter la France : imaginez le confort moral si, comme les musulmans conservateurs avec l’oumma ou les juifs conservateurs avec Israël, bien que Français et vivant en France, nous disposions d’une seconde patrie où nos valeurs ne sont pas et ne seront jamais bafouées. Sauf que cette seconde patrie serait la France, ou plutôt, la Nouvelle France. Utile en cas de persécution ou pour se ressourcer, elle permettrait d’expérimenter ce que nous n’avons même plus le droit d’expérimenter ici (en vrac : la liberté d’expression, quitter la sécurité sociale, ne presque plus payer d’impôts ou de cotisations et voir les effets concrets sur l’économie, limiter au maximum les signatures de convention internationale, voir respecté son droit à la propriété privée, etc.). Bref, la Nouvelle France pourrait servir de laboratoire à l’internationale conservatrice qui se crée doucement mais sûrement via Internet et les réseaux sociaux.

Il ne s’agit évidemment pas de vouloir recréer le paradis sur Terre, le péché (pour les croyants) ou l’erreur (pour les autres) existant forcément dans ce bas monde. Il s’agit juste de refuser son institutionnalisation et, du fait de l’État-providence, l’obligation de collaborer d’une manière ou d’une autre à celle-ci. Nous ne sommes donc pas dans l’utopie, l’objectif est sain et devrait être celui de toutes les personnes de bonne volonté. Le seul paradis que nous prétendrons être sera un paradis fiscal pour individus et entreprises n’ayant ni volé ni gagné de façon immorale de l’argent.

Il faudrait inventer des armoiries, trouver une devise, choisir un hymne, etc. Qui n’en a jamais rêvé ? Il n’est évidemment pas question de tabula rasa mais de se servir de ce que nous ont transmis nos ancêtres pour ressusciter un esprit français ET entrepreneur (se lancer dans une telle aventure implique de l’être un minimum).

Au début, qui partirait ? Par exemple,

– Un agriculteur

– Un médecin

– Un menuisier

– Un pharmacien/herboriste

Etc. Sans oublier tous ceux qui, une fois Internet installé, peuvent travailler à distance grâce aux nouvelles technologies. Votre serviteur, par exemple…

Une fiscalité simplifiée et inférieure à 5% pour toutes les entreprises et tous les particuliers y résidant achèverait de rendre attractive la Nouvelle France dont les dépenses de fonctionnement seraient au plus bas (en gros : le militant d’Act Up-Paris malade depuis cinq ans du SIDA donc en arrêt maladie depuis la même période, ayant par conséquent le temps de militer pour dénaturer le mariage et instaurer le droit à l’enfant, le tout à nos frais, ne sera pas du voyage…)

En tant qu’amoureux des libertés, nous considérons que l’Histoire n’a pas de sens mais qu’il est de notre devoir d’en tirer certains enseignements. Nous tenterons de ne pas refaire les mêmes erreurs que celles du passé dont nous subissons les conséquences au quotidien (je ne parle évidemment pas du péché originel pour les croyants ou de la justification de la faillibilité morale humaine pour les non-croyants).

En tant qu’amoureux des libertés, nous considérons que nous pouvons et avons même le devoir d’être les ou au moins des acteurs de notre Histoire, et pas les quasi-spectateurs que nous sommes aujourd’hui par la faute d’un système figé (du fait qu’il soit idéologique) dans son inéluctable pseudo-progressisme. J’en veux pour preuve la démonstration récente de notre incapacité à occuper durablement une place de Paris. Dans ces conditions, outre le principe d’indivisibilité de la République et l’absence de fédéralisme en France, toute sécession paraît inenvisageable sur le territoire national.

Des conservateurs du monde entier pourraient contribuer (y compris financièrement) très facilement au projet qui ne manquerait pas d’attirer l’attention des médias tant il est original pour son époque. Et si nous réussissions, nous lancerions une dynamique voyant, aux côtés d’États traditionnels et bourgeois en difficulté, l’émergence d’États basés sur un idéal à atteindre à la population davantage conscientisée et motivée, ce qui aurait pour intérêt de (re?)lancer une compétition entre États en matière d’attractivité. La Nouvelle France se situerait juste entre les deux, puisqu’il s’agirait de la France mais sans ce qui provoque aujourd’hui sa perte et son déclin et, sans doute, sa disparition.

La mobilisation de ces dernières semaines contre la dénaturation du mariage l’a montré, nous résistons de l’intérieur et allons continuer parce que nous le devons. Mais nous ne résistons pas assez de l’extérieur. L’ennemi – l’oligarchie – doit être pris en tenaille. Aujourd’hui, nous vous proposons de réfléchir au moyen de créer cette tenaille.

Si vous trouvez cette idée folle – c’est votre droit, pas la peine de nous le dire… Nous le savons déjà ! Si vous avez des idées ou des questions, n’hésitez pas à les poster en commentaires. Vos critiques constructives sont également les bienvenues. Et si l’aventure vous tente, signalez-le nous à [email protected] afin que nous vous invitions à une première réunion de réflexion sur le sujet, évidemment sans engagement.

*Éric Martin est le rédacteur en chef des Nouvelles de France.

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276 Comments

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  • 0 / 10
  • jejomau , 14 avril 2013 @ 22 h 35 min

    Je ne vois pas la difficulté. Mais même sans acquérir la souveraineté au début, on peut s entendre au départ pour créer une communauté d intérêts en tant que propriétaires. Entre nous. La souveraineté passe concrètement par de petites choses :
    – une monnaie
    – une police
    – une représentation étrangère
    etc…

    Il nous faut donc créer sur l île créer une monnaie d échange qui résout nos problèmes quotidiens entre nous. Ce n est pas du tout fou. Beaucoup de pays asiatiques ou africains ont une monnaie officielle (celle du pays) qui est en réalité une monnaie de singe totalement dévalorisée et qui n est côtée d ailleurs sur aucun marché boursier et … parallèlement… circule le dollar américain pour régler les gros achats ou les choses importantes.

    Une police. En réalité il faut ici dépasser le concept même de police telle qu on la conçoit. Disons qu il nous faut mettre en place un règlement interne entre nous qui régit nos rapports sociaux et dont un shériff qu on élirait assurerait le bon fonctionnement. Parallèlement il nous faut alors mettre en place un représentant qui assurerait le fonctionnement de la Justice

    Et ainsi de suite dans tous les domaines. Il n y a rien de bien compliqué si on est tous d accord pour établir ces “statuts” entre nous sur l île.

    Une fois ceci fait, il faut attendre l occasion pour proposer alors l achat de la souveraineté en tant que telle au gouvernement propriétaire légitime de l île. En clair il faut que tout fonctionne avant…

  • Eric Martin , 14 avril 2013 @ 23 h 03 min

    Pour permettre aux insulaires de revenir de temps en temps en France (voir les amis, la famille, etc.) et parce que la fin ne justifie jamais les moyens, je ne suis pas hyper favorable à cette option même si le système oligarchique le mérite, ça nous sommes d’accord !

  • Dogann , 14 avril 2013 @ 23 h 04 min

    Je n’ai pas encore tout lu, mais il me semble que l’idée de Gigi est particulièrement bien vu et réaliste.
    Il y a des possibilités en France. A plusieurs, si nous choisissons un lieu (une petite ville, un canton, un département), nous pouvons déjà peser au niveau local en nous rassemblant (20 000 personnes qui déménagent dans un même département et qui militent ensemble, ce n’est pas rien, comme le free state project). Ou… une île en France où l’on pourra déjà peser sur les décisions municipales.
    Vivre dans le Pacifique est une tout autre affaire (tout à construire, un climat différent, des déplacements difficiles, des tornades tous les 4 ans…). Mais j’encourage toutes les idées et serait heureux de continuer d’y réfléchir. Je vais lire la suite.

  • Eric Martin , 14 avril 2013 @ 23 h 04 min

    Ouais. Sauf que nous ne sommes pas capables d’occuper une place parisienne plus de 2h. Après, les CRS nous dégagent. Nous devons être réalistes. (R)Achetons plutôt nos libertés !

  • Eric Martin , 14 avril 2013 @ 23 h 08 min

    Se pose un nouveau problème : depuis quelques années, l’Etat nous force à collaborer financièrement à l’établissement de la culture de mort. Un chrétien ne devrait pas accepter cela… La mission, oui. Mais si la France devient un gigantesque salon du porno – donc n’est plus la France, partir et rebâtir est un devoir.

  • Dogann , 14 avril 2013 @ 23 h 10 min

    Mais alors justement… pourquoi ne pas creuser la piste Wallis et Futuna ?
    Il y a aussi des TOM ou des DOM… qui seraient prêts à demander leur indépendance (donc leur souveraineté)… il n’y a qu’à leur donner un coup de pouce !
    Penser qu’à Tahiti par exemple pour parler de ce que je connais un peu, ils ont leurs propres lois et leur propres gouvernement (même s’ils sont corrompus jusqu’à la moelle de haut en bas, mais c’est un autre problème). De même, La Réunion ou la Martinique sont nettement plus accueillants qu’une île perdue (magnifique mais avec rien) !

  • Dogann , 14 avril 2013 @ 23 h 12 min

    Très juste… mais n’oubliez pas une chose. Qui dit souveraineté… dit ARMEE ! Sans armée, pas de souveraineté défendue, donc pas de souveraineté du tout. Pensez à Chypre…

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