par Pierre-François Ghisoni*
Action, sentiment, présent, futurReprenons en tableau les éléments cités (habitat, métier, repos, couple, interrogations humaines). Ajoutons deux dimensions : celle du temps et celle du fonctionnement cérébral.
Une fois de plus il ne s’agit ici que d’outils suffisamment simplifiés pour favoriser la réflexion et la décision à tout un chacun.
Les trois premiers domaines (habitat, métier, repos) font référence au temps présent et aux actions.
Les deux suivants (couple, interrogations) font référence au futur et aux sentiments, par l’intermédiaire des enfants et des questions spirituelles.
Jusqu’ici nous n’évoquions qu’une famille. Il est temps de développer le groupe et d’y intégrer trois nouveaux mots : peuple, langue, monnaie.
Admettons en première analyse que nos multiples familles forment un seul peuple d’origine commune. Elles doivent communiquer entre elles, ne serait-ce que pour partager leurs expérience dans les cinq domaines précédents. Elles le feront à travers une langue, et une monnaie.
Un peuple entre histoire et futurPas question ici de lancer une discussion philosophique sur ces sujets, mais de réfléchir (pour se décider à agir) sur les attendus, les interrogations, les craintes, les nécessités :
- Quelle langue ?
- Une langue ? Deux ? Trois ? Plus ?
- Comment la faire évoluer ? Quels liens linguistiques conserver avec la langue originelle ? Faut-il en changer ?
- Quelle monnaie ?
- Faut-il une monnaie ? Plusieurs ?
- Créant quel type d’économie ? Etc. ?
- Et s’il s’agit de personnes d’origines différentes, comment les questions précédentes doivent-elles être actualisées ?
Outre cela, le schéma dépasse la notion de peuple à un moment donné de son histoire pour la faire évoluer à partir du passé vers le futur.
C’est ainsi qu’apparaissent les notions complexes d’histoire, de nation, de civilisation, de culture, qui, entre passé et futur, sont les biens immatériels d’un peuple, ceux qu’il recueille et transmet, pour lesquels il vit, et combat si nécessaire, ou qu’il tente de sauver quand monte la mer des désastres.
Le mot « histoire » nous inclut dans le fil des âges, des événements, et éventuellement dans celui des hommes qui s’y trouvent mêlés.
Nous laisserons débattre ailleurs de la place de l’écriture, dans ce débat, ou du passage entre tel grand singe et tel homo. Pour notre projet il est plus constructif, plus éclairant, de raisonner sur des points précis d’histoire : la nôtre et celle d’autres peuples. Nous savons que le territoire aujourd’hui appelé France a subi une longue période d’extension, qui a culminé avec la Louisiane (presque un tiers du territoire actuel des USA), la constitution de l’Empire français, les départements français d’Afrique du Nord, etc.
Est survenue une progressive régression, avec la disparition du dit empire (entre autres) doublée maintenant d’une disparition de la souveraineté nationale dans ce que les technocrates appelle l’Europe, et que nous désignerons plus justement par Euroland.
Cette régression semble stabilisée sur le plan territorial. Il n’en est rien. Il n’est pas anecdotique que la France surveille mal son territoire maritime. C’est à Terre-Neuve que l’on vous apprend que la France y a abandonné ses droits de pêche en 1904. C’est tout récemment (avril 2013) que l’îlot Tromelin a failli être bradé par nos rigoureux et vaillants sénateurs. Certes un km² ne fait pas recette… mais les 280 000 km² de domaine maritime des terres australes et antarctiques françaises qui en dépendent ! Une paille…
Quant aux cités de non-doit dites pudiquement « sensibles »… si cela ne s’appelle pas de l’abandon de territoire par cette république dite « une et indivisible »… ? Demandez aux policiers de s’y promener tranquillement…
Donc notre projet pose la question de notre participation ou non à cette histoire.
Voici comment on pourrait développer :
- Jusqu’où ce mouvement peut-il aller ?
- Vais-je le cautionner en me contentant de quelques réformettes ?
- Est-ce cela que voulaient mes ancêtres ?
- Quelle histoire de France dois-je laisser à mes enfants ?
- L’histoire est-elle une chose morte ou se construit-elle jour après jour ?
- Qui fait l’histoire ? Suis-je un exclu de l’histoire sous prétexte que les médias ne me connaissent pas ? Le cordonnier, le boulanger, le facteur, le paysan et tous les autres dits anonymes dont je fais partie ne font-ils pas l’histoire ?
- Et finalement, la pire des questions : ai-je encore le droit de vivre, d’être et durer comme je le veux ?
À suivre pour parler de civilisation en péril…
*Pierre-François Ghisoni (blog) est écrivain et éditeur.
partie 1 / partie 2 / partie 3 / partie 4 / partie 5
Pour bien comprendre le projet, lire :
> La France ailleurs et toujours : la possibilité d’une île, par Éric Martin
> Sécession, An I, par Pierre-François Ghisoni
> La France, Louis de Bonald et l’émigration : la vraie patrie, par Philippe de Lacvivier
> La possibilité d’une île : la question monétaire, par Jonathan Schramm
7 Comments
Comments are closed.