Tribune libre de Vivien Hoch*
Dans un pays où nul ne doit être inquiété pour ses opinions une telle plainte devrait être jugée irrecevable, classée sans suite. Son ou ses auteurs poursuivis pour dépot de plainte abusif de nature à encombrer les tribunaux. Mais nous sommes en France et même les grands écrivains se retrouvent sous le coup de l’antiracisme, instrument d’État. L’écrivain Renaud Camus, fait l’objet, sur une plainte du MRAP, de poursuites judiciaires intentées contre lui par le Procureur Anne de Fontette pour un discours prononcé le 18 décembre 2010, à Paris, aux Assises sur l’islamisation de l’Europe, et intitulé “La Nocence, instrument du Grand Remplacement”. Ce discours, essentiellement consacré à la délinquance, à la violence, à la faits-diversité et à leur rôle dans le processus en cours de contre-colonisation de notre pays et de changement de peuple, a fait l’objet depuis cette date, avec deux autres allocutions du même auteur, d’une parution en volume, dans le recueil intitulé Le Grand Remplacement, publié par les soins des Éditions David Reinharc.
Déjà privé d’éditeur pour avoir soutenu Marine le Pen, Renaud Camus reçoit une plainte pour avoir “provoqué publiquement à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée”, réprimé par la loi du 29 juillet 1881. Les extraits incriminés, issus du discours des Assises, sont présentés avec des coupures, ce qui module le discours, bien entendu.
“Les enfants étrangers sont poussés par leur famille à détester cette culture et cette histoire et cette langue qu’on s’étonne ensuite d’avoir du mal à leur inculquer.”
C’est ce genre de phrases qui tombent sous le coup d’une procédure judiciaire… Lucidité ou erreur, chacun est en droit d’en juger. Pas la justice, lorsqu’elle est si politiquement manipulée. Nous ne saurions faire mieux dans l’instrumentalisation idéologique du racisme, soutenu par le gouvernement et ses officines, relayés par des corporations qui ne se savent pas si suppôts utiles de l’État, comme le média “patriote” Lalibre.be, qui traite Renaud Camus d’écrivain “homosexualiste, racialiste et islamophobe“, ou le site islamiste Oumna.com.
L’écrivain Jean Raspail, pris dans les mêmes filets idéologiques, a été relaxé le 28 octobre 2004 par la fameuse 17e chambre, ou Chambre de la Presse qui est spécialisée dans les affaires de presse, au Tribunal de grande instance de Paris. De quoi espérer une issue favorable à la liberté d’opinion, qui n’est ni islamophobe, ni raciste parce qu’elle contrevient à la pensée unique.
Une pensée unique dont Renaud Camus fait les frais. Sûrement parce qu’il est l’intellectuel le plus dangereux pour elle. En mettant en place un système de concepts tels que le “Grand Remplacement”, la “nocence & in-nocence”, la “déculturation”, ou la “décivilisation”, qu’il présente et met en discussion sur le site du Parti de l’In-nocence, il organise la résistance idéologique. Espérons qu’il ne plie pas devant la pression judiciaire, comme d’autres l’ont fait avant lui…
** Il est désormais possible de signer la pétition de soutien à Renaud Camus face aux poursuites judiciaires intentées contre lui. On la trouvera à cette adresse : http://www.defense-de-renaud-camus.com
*Vivien Hoch est chercheur en philosophie à l’Institut catholique de Paris, rédacteur en chef de www.itinerarium.fr, responsable du pôle éducation libre et enseignement catholique au CERU-UNI.
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