Le Zemmour du mardi. « Les convertis à l’islam font la Une des médias. La semaine dernière, c’était la chanteuse Diam’s, ce fut hier le délinquant djihadiste Jérémy Louis-Sidney. On se souvient des footballeurs Ribéry ou Anelka, ou encore du rappeur Abd al Malik. Enfin, rien de commun bien sûr entre tous ces cas si ce n’est leur foi nouvellement acquise mais aussi le lieu où ils ont grandi : ces banlieues des grandes villes où les populations immigrées sont devenues majoritaires. Comme si la pression culturelle de ces quartiers finissait par imposer aux infidèles d’embrasser la foi dominante. Là où notre époque ne voit qu’une démarche personnelle, il y aurait donc avant tout dans ces conversions l’influence du groupe : ces jeunes qui ne supportent aucune contrainte ne semblent pas effrayés par la rigueur du dogme coranique. Après tout, l’islam est la seule religion où l’apostasie – la conversion à une autre foi – demeure punie de mort. Ce dogmatisme est même sans doute une des raisons paradoxales de son attrait : un univers ordonné dans une société où règne le désordre, une foi du charbonnier simple et accessible dans une société matérialiste qui a expulsé toute spiritualité. Ces convertis découvrent enfin souvent la chaleur fraternelle des familles traditionnelles dans un monde où elles ont explosé.
L’islam d’importation récente en France n’a pas subi la grande lessive rationaliste et individualiste de la modernité. Elle reste une religion où le collectif s’impose vraiment à l’individu, où on demande au converti de devenir un autre : de changer de prénom pour marquer sa nouvelle filiation, ce qu’exigeait jadis l’assimilation à la française, où les grands frères imposent sans état d’âme et s’il le faut, violemment, la loi du Coran aux sœurs et aux petits. Une sorte de communisme, mais avec Dieu. Un communisme qui s’installe précisément dans les anciennes ceintures rouges où régnait jadis le parti des travailleurs. Un communisme qui s’érige à son tour en contre-société sur le territoire français. Un communisme qui a lui aussi ses dérives mafieuses, terroristes : on se souvient des Brigades rouges qui faisaient des hold-ups pour financer la cause. L’islam, comme le communisme, est un internationalisme qui fait passer l’oumma, la communauté des fidèles, avant l’attachement à la nation. L’oumma, c’est L’Huma, disait un spécialiste de l’islam. Une internationale qui n’a pas grand chose à avoir avec les traditions françaises que ces convertis rejettent parfois avec une rare violence, comme pour se faire mieux accepter de leur nouveau groupe. “Sale Français”, “sale juif” sont des insultes souvent synonymes. Cet antisémitisme n’a rien à voir avec une vieille tradition nationale. Mohamed Merah ou Jérémy Louis-Sidney, les manifestants salafistes qui, devant l’ambassade américaine, protestaient contre le film sur Mahomet en criant “Mort aux juifs !” n’avaient lu ni Charles Maurras ni Édouard Drumont.”
Et Laurent Bazin, le présentateur de la matinale de RTL, de préciser : “Éric Zemmour, on a entendu que vous n’avez pas mis tous les convertis à l’islam dans le même sac.”
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