Tribune libre de Pierre-François Ghisoni*
Oublions les candidats au mariage pour tous !
La question du mariage tous azimuts nous intéresse au-delà des troubles qu’elle provoque. Elle prouve que ce président de la République s’engage pour faire voter une loi qui n’intéresse qu’une minorité d’une minorité.
Ce faisant il a renoncé à son titre de président de République pour devenir un agitateur professionnel. Il en devient illégitime, quels que soient les résultats d’une élection, où, d’ailleurs il n’a recueilli que 48% des votants, ce qui n’est pas une majorité, mais une minorité réelle de plus.
En termes non politiquement corrects, imposer le projet d’une minorité de minorité, cela s’appelle un coup d’État, dont François Mitterrand avait souligné la permanence.
Même s’il ne s’agissait pas d’un projet déstructurant, et même si nous pensions le supporter, nos conclusions seraient les mêmes.
Que sont devenus les indignés professionnels ? Dans quelle soupe tremperont-ils leurs prochains livres ?
Quel est le niveau de surdité, ou d’intégrité, des « constitutionnalistes » de tout poil pour ne pas s’inquiéter de cette situation ?
Redevenons des hommes libres en droit !
Mais, comme on l’a vu, entendu, il y a peu, c’est ce même « président » qui accorde ou refuse la liberté de conscience à 36 000 maires de France à 24 heures d’intervalle après visite d’un lobby. Cette seule aberration mentale aurait dû soulever une vague d’indignation, quel que soit le sujet considéré, car, qui peut nous accorder ou nous refuser le droit d’agir en liberté de conscience, sinon un dictateur patenté ? Il a le pouvoir de nous forcer, pas celui de violer notre liberté de conscience, sauf à franchir un pas de plus vers le camp de rééducation.
Et cela n’est pas une argutie éthérée mais bien un principe repris dans le droit positif français appliqué à la théorie des preuves. C’est « l’intime conviction » que la loi reconnaît aux juges et aux jurés comme droit de statuer sur des faits après avoir apprécié, en leur âme et conscience, la valeur des preuves de leur existence produites tant par l’accusation que par la défense.
Le droit français nous reconnaît le jugement par l’intime conviction, donc la liberté de conscience… mais pas ce « président ».
Ici nous parlons bien de faits prouvés, reconnus par tous les médias. Certes il n’y a pas d’action en justice, pas encore… mais… Quousque tandem… ?
Donc, l’intime conviction !
Or, j’ai l’intime conviction que la voie choisie par François Hollande ajoute un clivage de plus à la société française qui n’en a pas besoin. J’ai l’intime conviction qu’il fait prendre des risques majeurs à la cohérence nationale. J’ai l’intime conviction qu’il s’agirait ici d’appliquer le fameux principe de précaution dont on nous rebat les oreilles pour quelques molécules qui dérangent des lobbies en place. J’ai l’intime conviction que le premier devoir d’un homme d’État est d’assurer la solidité interne et externe du pays, faute de quoi il n’est plus qu’un maquignon politicien. J’ai l’intime conviction doublée de l’expérience que chaque responsable d’équipe, en sport ou ailleurs, dans le civil ou dans l’armée, sait que la sécurité et l’efficacité de son groupe dépendent de la cohésion qu’il est capable d’insuffler. Mais cela, ce président, j’en ai l’intime conviction, ne le sait pas.
Apprenons à nous préparer !
*Pierre-François Ghisoni (blog) est écrivain et éditeur.
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