Le peintre Claude Chanot expose jusqu’au 8 octobre à l’Hôtel de ville de Levallois-Perret. A contre-courant des modes et des chapelles, la rétrospective permet de découvrir des œuvres qui interpellent comme la pièce centrale de l’exposition, une toile de 4×2 mètres représentant Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. Les visiteurs la contemplent le sourire aux lèvres puis se penchent sur les nombreux détails. Claude Chanot a voulu cette toile politiquement neutre, ne relevant que « de considérations esthétiques », cependant interprétable par chacun…
En fait, « c’est une allusion à la parade des comédiens d’autrefois : la meneuse de revue, aux ailes postiches, présente le héros exécutant avec maîtrise un exercice de haute virtuosité ». Claude Chanot a voulu suivre la tradition immémoriale de la représentation du pouvoir. Il admet ainsi s’être inspiré des « Dieux en majesté, des rois médiévaux, des anges de la Renaissance… » Sans s’interdire d’être drôle, voire mordant. L’artiste a voulu ce portrait comme « un manifeste de défense pour l’art figuratif ».
Lors du vernissage le 22 septembre 2011, l’adjoint du maire en charge de la culture a déclaré : « aujourd’hui, un artiste ne peint plus, il installe (…). Heureusement qu’il y a dans ce pays et en Europe des artistes qui sont complètement imprégnés de ce qui fait notre culture (…). La peinture de Claude Chanot, c’est une peinture cultivée qui s’inscrit dans une perspective historique. C’est une peinture occidentale. Elle est contemporaine mais elle nous ressemble ».
A ces mots, le peintre a répondu : « il y a en ce moment dans le milieu de l’art, une guerre assez terrible entre les tenants d’un esthétisme et les tenants d’un autre esthétisme… Je suis très attristé de savoir qu’au moins trois cents artistes en Europe, qui seraient des petits-maîtres, pourraient sans doute être des grands maîtres si on leur en donnait les moyens… Surtout ceux de ne pas crever de faim. Il existe un fond culturel proche de la grande peinture en Europe ».
L’exposition met en évidence les thèmes de prédilection de l’artiste, des émerveillements de l’enfance au monde des adultes, plus fantasmagorique et violent. Les visiteurs découvriront entre autres la passion du peintre pour les allégories, les chevaux, influencés par ceux de la Basilique Saint-Marc ou par ceux de Géricaux, ou pour le désert de Retz, une folie du XVIIIème siècle construite non loin de Paris par François-Nicolas-Henri Racine Du Jonquoy, sieur de Monville et de Thuit.
Exposition jusqu’au 8 octobre à l’Hôtel de ville de Levallois, place de la République, 92300 Levallois-Perret. Renseignements : 01 47 15 75 15.
> Le blog de Claude Chanot.
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