La Hongrie de Viktor Orbán pour exemple

Puisque nous nous demandons quelle est la meilleure stratégie à adopter face au mépris affiché par la gauche bien-pensante qui veut imposer au peuple français le « mariage », l’adoption, la PMA et la GPA pour les couples homosexuels, une évolution logique de la chosification de l’enfant et de la dérive totalitaire des démocraties européennes après quarante ans de banalisation de l’avortement, nous serions sans doute bien inspirés d’observer l’exemple hongrois.

En effet, même si la vague conservatrice et chrétienne-démocrate qui a porté Viktor Orbán et le Fidesz au pouvoir n’a pas été une réaction à l’extrémisme d’une gauche acquise à la cause LGBT, la situation de la Hongrie avant les élections de 2010 gagnées par le Fidesz avec 53 % des voix dès le premier tour présente certains points communs avec la situation française actuelle : un pouvoir libertaire-socialiste imprégné d’idéologie marxiste, le mépris des dirigeants politiques et des médias pour les valeurs patriotiques et chrétiennes, la mise en œuvre des politiques économiques préférées par Bruxelles et les grandes multinationales qui dominent dans tous les grands secteurs de l’économie, l’endettement catastrophique du pays et une crise économique majeure.

Autre similitude, le peuple hongrois était, et est toujours, très divisé entre une gauche libertaire à la Française, dont la vision du progrès reste très marxiste et dont les idées dominent dans les médias mainstream, et une droite conservatrice adhérant aux valeurs patriotiques et chrétiennes. Comme en France, et comme d’ailleurs partout en Europe et même en Occident, la grande majorité des journalistes adhèrent aux idées de la gauche libertaire et sont hostiles aux valeurs chrétiennes et aux conservateurs en général qui sont facilement qualifiés de nationalistes d’extrême-droite, voire de fascistes. Ceci est d’ailleurs dans la plus pure tradition du socialisme marxiste : les dictatures communistes du Pacte de Varsovie traitaient systématiquement leurs opposants de dangereux nationalistes et de fascistes. Comme le Français Bernard-Henri Lévy qui, sur le Huffington Post, parlait de la Hongrie d’Orbán comme d’un pays où renaîtraient le fascisme, la haine des Tsiganes et des Juifs, où l’on supprime les droits acquis comme le droit à l’avortement (!), etc.

Comment donc le Fidesz est-il arrivé au pouvoir avec une majorité telle qu’il a pu, au grand dam de la gauche européenne et de la droite politiquement correcte, remplacer la constitution héritée du communisme par une constitution dont le préambule réaffirme la fierté des Hongrois d’être ce qu’ils sont et leur attachement à leur tradition et à leurs valeurs chrétiennes ?

Après les élections perdues en 2002 puis une deuxième fois en 2006, le Fidesz s’est appuyé sur la société civile, sur les organisations locales, il a organisé des consultations nationales et des pétitions (dont l’une, en 2004, a recueilli un million de signatures dans ce pays de 10 millions d’habitants !), il a aussi organisé ses propres médias conservateurs pour une reconquête axée sur le long terme. Mais surtout, contrairement aux partis de droite français, le Fidesz n’a pas abandonné ses valeurs, il n’a pas entretenu le flou et n’a pas cherché à adopter l’idéologie de gauche pour revenir au pouvoir (contrairement à l’UMP qui a accepté le PaCS, qui a introduit la théorie du genre à l’école et qui a banalisé encore plus l’avortement, et contrairement au FN qui a refusé de faire front au deuxième tour contre François Hollande et son programme de « mariage » et d’adoption pour les homosexuels et dont les deux élus à l’Assemblée nationale affirment ne pas vouloir revenir sur la loi Veil).

Une telle ligne politique axée sur des valeurs fermes est due pour une bonne part à la personnalité du leader Viktor Orbán lui-même, un ancien progressiste aux accents anticléricaux (mais aussi profondément anticommuniste depuis sa jeunesse) converti au christianisme et devenu membre de l’Église presbytérienne. Contrairement à de nombreux politiciens français qui se disent chrétiens, Viktor Orbán n’a pas peur de dire que sa foi joue un rôle important dans sa politique et il ne se considère pas chrétien que le dimanche ou uniquement à l’église et à la maison. Il avait d’ailleurs été très impressionné en 1987 par un voyage qu’il avait fait à Gdansk, en Pologne, pour aller voir le pape avec ses amis de Solidarnosc. Impressionné par ce pape polonais, mais aussi par la dimension religieuse du combat de Solidarnosc contre la dictature socialiste.

Il est vrai que le Fidesz a été grandement aidé par un enregistrement diffusé à la radio où on entendait le Premier ministre hongrois du gouvernement de la coalition des socialistes et des libéraux au pouvoir depuis 2002 déclarer devant des parlementaires de son parti, un mois après les élections de 2006 : « Nous n’avons rien fait pendant quatre ans. Rien. Vous ne pouvez pas me citer un seul exemple d’une action sérieuse du gouvernement dont nous pourrions être fiers, si ce n’est que nous avons repris le pouvoir avec de la merde. Rien. Quand il faudra rendre nos comptes au pays et qu’ils demanderont ce que nous avons fait, qu’est-ce qu’on leur dira ? Nous avons tout foiré. Pas juste une chose, mais tout. Depuis un an et demi, nous mentons matin, midi et soir. »

Voilà une erreur de communication sur laquelle il ne faut pas trop compter pour renverser le socialisme libertaire français comme le Fidesz a renversé le socialisme libertaire hongrois. Néanmoins, si nos dirigeants ne le disent pas à voix haute, la plupart des Français savent bien que c’est la même chose chez nous sous les gouvernements de droite comme de gauche. Du reste, sur l’économie comme sur le mariage « pour tous », la gauche actuellement au pouvoir fait-elle autre chose que de mentir à longueur de journée ? Ainsi, par exemple, mon sénateur socialiste qui m’explique en réponse à un courriel que je lui ai envoyé récemment pour l’interpeller sur le « mariage », l’adoption, la PMA et la GPA pour les couples homosexuels : « Les questions de procréation médicalement assistée (PMA) et de gestation pour autrui (GPA) sont exclues de ce texte. La détermination qu’a montrée le gouvernement pour maintenir le périmètre du texte lors du débat à l’Assemblée Nationale devrait faire taire toutes les inquiétudes, tous les procès d’intention sur un lien supposé entre le projet de loi et la réflexion sur la PMA et la GPA. »

La divulgation de la confession du Premier ministre hongrois a mis la Hongrie en ébullition. C’est une chose de savoir que le gouvernement nous ment, mais c’en est tout de même une autre que de l’entendre dire de la bouche du plus haut dirigeant du pays. Le peuple est descendu dans la rue et les violences de la police n’ont fait qu’amplifier le phénomène même si les élites politico-médiatiques européennes n’éprouvaient en 2006 aucune inquiétude pour la démocratie hongroise puisque c’était un gouvernement socialo-libéral qui tapait sur le peuple. Les manifestations hongroises de 2006 ont par moments tourné à l’émeute, ce qui n’est pas encore le cas de la « Manif pour Tous ». Mais le mépris affiché par la majorité socialiste et les médias mainstream français acquis à la cause LGBT n’est-il pas en train de radicaliser le mouvement ?

Viktor Orbán et le Fidesz ont été prudents. Ils ne souhaitaient pas envenimer une situation qui pouvait mal tourner. Mais à force de motions, de pétitions et de protestations et grâce au soutien d’un peuple en colère, ils ont fini par conduire à la démission du gouvernement en 2009 et à leur victoire historique de 2010 quand les Hongrois leur ont donné mandat, avec une majorité des deux tiers au Parlement, pour changer la constitution, diversifier les médias, lutter contre la corruption, se débarrasser des juges formés sous le régime communiste, limiter le pouvoir d’une cour constitutionnelle acquise au socialisme libertaire qui bloquait de nombreuses initiatives législatives des représentants du peuple, mais encore pour soutenir les entreprises hongroises face aux multinationales (qui ont parfois tendance à traiter les pays de l’ancienne Europe de l’Est comme des colonies), pour adopter une politique de soutien aux familles, pour réduire les aides sociales, pour rétablir le respect de la vie de la conception à la mort naturelle, etc.

Toutes des politiques qui ont été violemment critiquées en Europe, y compris par le gouvernement UMP sous la présidence de Nicolas Sarkozy, puisqu’elles ne correspondent pas à la pensée unique que les élites européennes voudraient aujourd’hui imposer aux peuples du continent.

Et pourtant, c’est bien Viktor Orbán qui a raison quand il a répondu au début de l’année 2012 aux parlementaires européens socialistes et libéraux qui venaient d’insulter les Hongrois en accusant le gouvernement qu’ils s’étaient choisis d’être d’inspiration totalitaire et fascisante. Les débats étaient retransmis en direct à la télévision hongroise et trois jours plus tard un demi-million de Hongrois – sur dix millions – ont manifesté à Budapest pour exprimer leur soutien à leur gouvernement. Voici ce que le premier ministre hongrois a dit et ce que nous, Français de toutes confessions opposés au « mariage pour tous », avons le droit de dire aussi :

« Notre communauté politique doit prendre conscience du fait que les idées que nous représentons ne sont malheureusement pas soutenues par une majorité, y compris dans cette assemblée. Il ne fait aucun doute que nos idéaux sont chrétiens. Ils s’appuient sur la responsabilité de l’individu, les sentiments nationaux positifs sont pour nous importants et nous considérons la famille comme le fondement de l’avenir. Peut-être beaucoup ont-il une autre vision de ces questions, mais cela ne change rien au fait que notre position reste européenne. Peut-être sommes-nous, avec ces idéaux, minoritaires en Europe, mais ces opinions restent européennes et nous avons le droit de défendre nos convictions. Peut-être ne serez-vous pas d’accord avec la phrase que je vais vous citer maintenant, mais personnellement je suis de l’avis de Schuman quand il disait que la démocratie européenne sera chrétienne ou elle ne sera pas. Et cela aussi, c’est un point de vue européen ! »

De notre correspondant permanent en Pologne.

Lire aussi :
> Nouvelles pressions européennes sur la Hongrie
> Viktor Orbán et son parti conservateur Fidesz restent très populaires auprès des Hongrois

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17 Comments

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  • xtemps , 25 juillet 2013 @ 14 h 05 min

    Le métissage est raciste qui porte atteinte à toutes les races où les métisses les remplacent et est devenu supérieur aux races.
    Prévenir toutes les races du danger et de se protéger du métissage,mais aussi de toutes les cultures,traditions et identités planétaire.

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