Tribune libre d’Arsène du Pouilloic
Les succès des événements des 13 janviers et 24 mars 2013 révèlent bien des choses, que nombre de nos condescendants médias s’efforcaient, non sans quelque réussite, de détourner, de masquer, voire d’ignorer totalement. L’opposition de masse face à la loi Taubira laisse à penser que celle-ci n’est pas seule en cause dans le mécontentement grondant et croissant du « bon peuple ». Ce projet de loi a servi de prétexte, de catalyseur du rejet d’un système dans lequel les Français sont perdus. Trop de technocratie, trop de chiffres. On regrette les grandes heures des débats enflammés, quand les hommes politiques étaient plus philosophes qu’experts en statistiques. À croire que nos braves élus n’ont qu’une chose en tête : rassurer les Français quant à leur pitance du mois prochain, leur assurer qu’ils boufferont à leur faim, ces braves gens, et qu’il pourront encore se rassurer, s’évader de leur grisaille devant les anges de la téléréalité. Qu’on regarde l’intervention de François de jeudi dernier, on y trouvera près de cinquante minutes de questions économiques sur une heure et quart de dialogue. Déprimant.
On a beaucoup parlé, dans les mêmes médias que ceux évoqués plus haut, de la manifestation des « catholiques ». Cette affirmation est vraie-fausse. Fausse parce qu’il suffit de la présence d’une personne non catholique pour que que cette manifstation soit autre chose que la procession des rameaux. Vraie parce qu’une partie non-négligeable des catholiques (pratiquants du moins) de France était Avenue de la Grande Armée. Si c’est d’abord en tant que Français que j’étais présent les 13 janvier et 24 mars, c’est en tant que catholique que je voudrais adresser un grand merci à notre Normal national.
Oui, merci, parce qu’il vient de réussir en dix mois ce que vingt ans de curés et d’évêques n’ont jamais réalisé. L’unité de l’Église de France. Même le PaCS n’avait pas été aussi bon. Alors franchement, merci François ! Vous êtes à l’origine d’un souffle nouveau au peuple catholique de France, qui a poussé ses évêques à les suivre dans la rue. Merci François ! Vous avez redonné un espoir à bon nombre de gens, en leur montrant qu’avec de petits moyens, on peut réaliser de grandes choses. Merci François ! Vous avez renforcé la foi de dizaines milliers de gens, leur rappelant que la politique, ça n’est pas seulement la gest(at)ion d’un budget, c’est avant tout une organisation de la cité d’après une idée précise que l’on se fait de l’Homme. Merci François ! Vous avez offert une tribune à la première religion française. Merci François ! Vous avez créé une soif de combattre chez nombre de nos confrères dans la foi, depuis trop longtemps réfugiés dans une confortable tolérance prétenduement évangélique. Merci François ! Vous avez rappelé aux catholiques l’image du Christ chassant les marchands du temple, les exemples de sainte colère depuis trop longtemps oubliés. Merci enfin François ! Vous avez radicalisé, dans le bon sens du terme, les catholiques de France, en leur donnant une chose contre laquelle se battre.
On peut déplorer qu’il faille en arriver jusque là pour obtenir un tel résultat. On peut se réjouir de cette force nouvelle que vous avez créé, et tâcher de s’en servir. À chacun d’en décider. Mon remerciement est mesuré, puisqu’il ne s’adresse pas qu’à vous. Vous fûtes grandement aidé, en effet, notamment par les sorties ahurissantes de la porte-parole de votre gouvernement, dont la présence à ce poste doit plus tenir à ses qualités plastiques, par ailleurs remarquables, qu’à la pertinence de ses analyses, notamment vis-à-vis de la religion catholique. Mais quand même, force est de reconnaître que vous y avez mis du vôtre ! Alors… Merci François !
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