Charles Aslangul, conseiller municipal UMP de Bry-sur-Marne, avait porté plainte à l’encontre de l’entreprise Quick pour “discrimination dans l’offre ou la fourniture d’un service”, suite aux offres de menus exclusivement halal. Le juge d’instruction vient d’annoncer qu’il refusait de poursuivre l’enquête. L’élu confie ses impressions aux Nouvelles de France.
Quelle est votre réaction suite à l’ordonnance de refus d’informer rendue par le juge d’instruction chargée de l’affaire ?
Cela n’entame en rien ma détermination. Je compte mener ce combat à son terme d’autant plus que depuis un an que je suis en procédure, je n’ai jamais été entendu par la justice.
Pourquoi votre demande a-t-elle été rejetée selon vous ?
Dans le document, il est inscrit que l’infraction n’est pas qualifiée donc pas attaquable.
Pourquoi ce combat judiciaire ?
Je considère l’offre halal discriminatoire car religieuse. Moi je suis laïc et je n’ai pas envie de manger kacher ou de manger halal. Cela va à l’encontre de mes principes ainsi que de la loi de 1905. Sur le principe, même si cela avait été kacher, j’aurai été contre. Je me bats sur l’axe discriminatoire afin d’avoir la possibilité de défendre le vivre ensemble. Je veux défendre les valeurs républicaines.
Avez-vous reçu des menaces ?
Ça s’est calmé mais j’ai été poursuivi par le parquet pour incitation à la discrimination et à la haine raciale. Il y avait eu une plainte à mon encontre, je n’ai jamais su d’où elle venait, mais j’ai finalement été innocenté. Pendant cette période là, j’ai eu à faire face à beaucoup de colère ou d’animosité. L’opposition a instrumentalisé le dossier et m’a fait passer pour un fasciste.
Sont-ce des méthodes fascistes que vous dénoncez ?
J’ai co-organisé la manifestation de soutien à Eric Zemmour à l’occasion de son procès. Ils ont tenu le même raisonnement le concernant. Ces gens là ont une manière de penser qui fait que dès que vous n’êtes pas d’accord avec eux, vous êtes un fasciste ou un nazi.
Avez-vous eu des soutiens politiques ?
Au tout départ ça a été compliqué mais quand les gens ont compris que j’étais républicain, la fédération m’a soutenu. J’ai énormément de soutien au niveau national. Mon association, l’Ordre républicain, est ouverte à tous sauf au Front national car je pense aujourd’hui qu’il regroupe encore beaucoup de raciste et de fascistes. Tous ne sont pas comme ça mais il y en a et ça me dérange. De même pour les élections, je ne pourrai pas faire alliance avec eux. Moi j’ai porté un discours républicain, ce n’est pas le cas du FN. De même, les militants d’extrême gauche (communistes et NPA) ne sont pas les bienvenus. Il y a des socialistes, des militants du Nouveau centre, ou encore de l’UMP… C’est bien la preuve que le Quick halal est une question qui transcende les clivages politiques.
Jusqu’où comptez-vous aller pour vous faire entendre ?
J’irai jusqu’au bout de tous les recours possibles et imaginables en justice. J’aurai défendu mes convictions jusqu’au bout. Je suis élu UMP et j’estime que même dans notre camp, on oublie parfois les principes fondamentaux de la République.
Cela vous choque-t-il que certains désirent manger conformément à leurs convictions religieuses ?
Ça ne me choque pas que certaines offres soient dévolues à certaines communautés, même si la République ne reconnaît aucune communauté. On peut conserver cette offre halal en y ajoutant une autre offre. En revanche, si la Caisse des dépôts, c’est-à-dire l’Etat, qui est actionnaire de Quick, continue dans la direction qui est la sienne actuellement, je pense qu’elle devrait retirer toutes ses parts de l’entreprise Quick.
Comment expliquez-vous que peu d’élus s’offusquent de cette situation, même à l’UMP ?
Les gens ont peur pour leur image mais si on explique les choses clairement, il n’y a pas de problème. Moi je suis très bien à l’UMP où il y a des élus courageux. Je demande néanmoins aux hommes politiques d’avoir un peu plus de courage.
Votre combat n’a-t-il pas créé des remous au sein du conseil municipal
Dans la majorité municipale il n’y a pas eu de problèmes. De la part de l’opposition, en revanche, j’ai été traité de fasciste de nazi, de raciste en plein conseil municipal. L’opposition socialiste est caricaturale, dynamique dès qu’il faut critiquer et caricaturale quant il faut travailler à l’intérêt général. Quant on défend ses convictions, il ne faut pas avoir peur.
Comment réagissent les anonymes suite à votre démarche ?
J’ai reçu un nombre de mails et de lettres de soutien très important. Je sais que je ne suis pas seul dans ce combat.
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