Le Zemmour du vendredi. “Dieu que la guerre est jolie quand il n’y a pas d’adversaires, quand ils refusent le combat, s’enfuient, s’éparpillent eux-même façon puzzle. Une promenade de santé, une démonstration de force, une guerre éclair. On se souvient des expéditions américaines récentes qui avaient toutes connues des débuts tonitruants, des triomphes faciles… On connaît la suite. Dès que les Américains auront le dos tourné, les Talibans reprendront le pouvoir en Afghanistan. Dès que l’armée française rebroussera chemin, les islamistes redescendront de leurs montagnes. Bien sûr, on nous promet le contraire. On nous dit “formation de l’armée malienne”, contingent africain, État de droit, démocratie… Les Américains disaient la même chose en Afghanistan, ils appelaient ça “nation building”. C’était beau, c’était grand, c’était chic. Ça s’est perdu dans les sables et la guérilla. Comment édifier une nation et l’État de droit qui va avec, quand il n’y a pas de nation. Le Mali est une ancienne construction coloniale qui n’a jamais réussi à faire vivre ensemble Noirs du Sud et Touaregs du Nord qui se méprisent et se haïssent. Déjà, dans leur chevauchée fantastique vers le Nord, le seul souci de nos soldats était d’éviter aux maximum les exactions de l’armé malienne contre les peaux claires. Heureusement, l’absence d’images a permis d’éviter les bavures trop visibles, mais ce n’est que partie remise.
“Dès que l’armée française rebroussera chemin, les islamistes redescendront de leurs montagnes.”
Les terroristes, comme dit François Hollande, ne sont pas détruits. Ils sont seulement évaporés. Ils n’ont pas renoncé, ils ont seulement reculé. Ils sont l’ultime incarnation d’un mouvement historique séculaire qui ne renonce jamais, c’est-à-dire la descente de l’islam venu du Nord de l’Afrique pour convertir les populations noires. C’est ainsi que les Sénégalais et les Maliens sont devenus musulmans au fil du temps. Mais leur islam n’est jamais assez pur pour les rigoristes de la charia. Depuis des siècles, cette guerre religieuse est mêlée de violences, de razzias, de pillages, de trafics. Jadis, c’était l’or et les esclaves. Aujourd’hui, c’est la cocaïne, les travailleurs clandestins et les otages. Ce sera toute la question posée à l’Algérie dans les mois et les années qui viennent. Choisira-t-elle de nous soutenir dans notre lutte contre le terrorisme ou préfèrera-t-elle, à la manière du Pakistan avec l’Afghanistan, protéger les intérêts historiques de l’islam. C’est une vieille histoire qui, sans cesse, recommence. La France, au XIXe siècle, avait justement bloqué, pour quelques décennies seulement, l’avancée de l’islam dans cette région. À l’époque, on disait qu’on apportait la civilisation. Aujourd’hui, on parle des droits de l’homme. Pas question, bien sûr, d’évoquer la colonisation. Il n’empêche : sur le terrain, l’armée française a remis ses pas dans ceux de ses glorieux prédécesseurs, comme le fameux Général Faidherbe. Après tout, François Hollande avait dédié son mandat à Jules Ferry. Il croyait alors célébrer seulement le père de l’école laïque et retrouve les traces de l’héritage du grand colonisateur qu’il avait prudemment répudié, comme une vengeance du grand Jules !”
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