Raymond Poulidor a été pendant 20 ans le coureur cycliste préféré du public français. On se souvient notamment de son duel mémorable avec Jacques Anquetil dans le Tour de France. Contacté par Nouvelles de France, « l’éternel second », donne son sentiment sur l’affaire Armstrong.
Que vous inspire l’affaire Armstrong ?
Ce n’est pas dix ans après qu’on doit prendre des sanctions. Il est dit que l’on savait ce qui passait : si on savait, pourquoi attendre dix ans avant de réagir ?
Fallait-il lui laisser ses titres selon vous ?
C’est une affaire regrettable mais je pense qu’il faut savoir tourner la page. Il est simplement dommage de revenir dessus dix ans après. Il aurait fallu réagir tout de suite mais pas si tard. De plus, Armstrong n’a jamais été contrôlé positif. Il faut noter que s’il avait exagéré avec son corps, il lui serait difficile de réaliser, à quarante ans, d’aussi bonnes performances en triathlon. Je dois reconnaître également que j’admirais son professionnalisme et sa capacité à grimper des cols sous la neige à l’entrainement. Cependant, il est vrai qu’avec toutes les charges qui sont retenues contre lui, il est difficile de lui laisser ses titres.
La sanction idéale est peut-être que celui qui a triché soit banni de toute responsabilité dans le cyclisme mais dans ce cas, il faut réagir vite.
Le vélo sans dopage, est-ce possible selon-vous ?
Bien sûr que c’est possible. Si tout le monde court en respectant les mêmes règles, il n’y a aucun problème. Les moyennes seront moins élevées et les coureurs souffriront davantage, c’est tout.
Aujourd’hui pensez-vous que le peloton soir « propre » ?
Franchement, avec tous les contrôles effectués et qui sont pour la plupart draconiens, je pense qu’aujourd’hui nous avons des coureurs sains.
Dans les années à venir, quels coureurs français voyez-vous émerger ?
Il y a Pierre Rolland ou encore Thibaut Pinot qui sont peut-être des futurs grands vainqueurs du Tour. Ils ont un potentiel certain en tout cas. Le parcours du Tour 2013 sera d’ailleurs assez difficile avec moins de kilomètres de contre-la-montre, ce qui devrait leur convenir davantage. Bien sûr, Contador sera difficile à battre, Schleck également s’il retrouve sa forme.
Quelle étape de l’édition 2013 retient votre attention ?
Il y a évidemment l’étape de l’Alpe d’Huez qu’il faudra grimper deux fois. Elle devrait être assez difficile. Ensuite il y a cette avant-dernière étape, qui sera assez dure également. En fin de compte, l’année prochaine, le Tour pourra vraiment se jouer jusqu’à l’avant-dernier jour de course.
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