Le président de la République et probable candidat à sa réélection s’imagine-t-il populaire au point de pouvoir se mettre à dos les familles ?
Les députés de la majorité présidentielle qui examinent le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2012 ont accepté vendredi dernier l’amendement présenté par Roselyne Bachelot, le ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, qui repousse de trois mois la revalorisation des prestations familiales traditionnellement opérée au 1er janvier de chaque année (objectif : économiser entre 130 et 140 millions d’euros).
Un scandale pour Martine Pinville, député socialiste et rapporteur du budget de la branche Famille pour qui une telle mesure « pénalise les familles les plus démunies quand le chômage augmente et que le pouvoir d’achat diminue”. L’élue de Charente rappelle avec justesse que « les prestations familiales ont un rôle extrêmement important pour les familles pauvres, spécialement en temps de crise ».
“Pas touche aux allocations familiales !”
Même son de cloche du côté de l’Union nationale des associations familiales (UNAF). Laurent Clévenot, son secrétaire général, estime dans La Dépêche du Midi que “les prestations familiales [sont] désormais prises comme variable d’ajustement alors qu’elles sont le cœur de la politique familiale”. Selon lui, “un palier” a été “franchi”. “J’aurais préféré de beaucoup, que le gouvernement aille chercher cet argent dans la lutte contre le travail clandestin qui le prive de cotisations sociales”, ajoute-t-il.
Dans un communiqué, Frédéric Nihous s’élève contre cet amendement : “alors que l’inflation devrait atteindre cette année entre 1,8 et 2 %, les familles, et tout particulièrement les familles nombreuses et modestes, n’ont pas à servir de variable d’ajustement dans le débat budgétaire. C’est au contraire d’une grande politique familiale que la France a besoin”. Le candidat à l’élection présidentielle du mouvement Chasse, pêche, nature et traditions “demande” au gouvernement “d’aller chercher les nécessaires économies ailleurs : ce ne sont pas les dépenses inutiles et les gabegies qui manquent, sans oublier les fraudeurs qu’il faut traquer”. “L’absence de protestation de Claude Greff, secrétaire d’Etat chargée de la Famille, est particulièrement inquiétante et interroge sur son rôle au gouvernement, laissant supposer un simple rôle de figuration”, relève-t-il. Le conseiller régional d’Aquitaine promet, “durant sa campagne, une liste de postes budgétaires qui pourraient être substantiellement allégés pour atteindre largement les 6 à 8 milliards d’euros d’économies recherchées sans que les familles ne soient pénalisées d’un seul centime”.
Plan de rigueur pour les familles ?
Contacté par Nouvelles de France, Marie-Christine Arnautu déclare : “à la place de Roselyne Bachelot, j’aurais honte de m’appeler ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale”. “C’est le signe que le plan de rigueur non annoncé par le président dans son allocution télévisée va être drastique pour les classes moyennes et populaires ainsi que pour les familles”, note la vice-présidente du Front national chargée des Affaires sociales. Elle promet “une vraie politique familiale”, “indivisible de la politique économique” dans le projet que Marine Le Pen doit présenter à la presse le 19 novembre prochain.
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