Contacté par Nouvelles de France mercredi matin, la Fédération syndicale unitaire refuse de parler de “violences”, y compris à propos du “coup de boule” donné mardi à Xavier Lemoine par un membre du service d’ordre dont le brassard FSU laissait deviner son appartenance. “On n’arrive pas à voir si quelqu’un pousse derrière ou si la personne suit le mouvement de la foule”, note le syndicat à qui nous avons soumis la vidéo postée dans la nuit de mardi à mercredi par le Parti chrétien-démocrate. Un de ses responsables qui a souhaité conserver l’anonymat (“n’ayant pas de mandat pour évoquer cette question précise avec les journalistes”) relève une “volonté d’intrusion de Christine Boutin dans le cortège de la FSU”. “Manifestement, notre service d’ordre a cherché à la canaliser mais elle a résisté”. Il n’empêche que la FSU “condamne tout geste de violence”. Y compris celui-ci ? “C’est une vidéo militante. Nous demandons à voir l’original et nous prononcerons officiellement après. Jamais aucun de nos membres n’a été impliqué, lorsqu’il faisait le service d’ordre, dans une affaire de violence”. A la question de savoir pourquoi Christine Boutin a été empêchée de rejoindre le carré de tête du cortège, la FSU répond que “tous les politiques et les partis doivent marcher le long du cortège où ils peuvent avoir un stand”. “Il n’y a pas eu volonté délibérée de faire du mal à Christine Boutin. N’importe quel politique bloquant à un moment le cortège (sic) aurait été traité de la même manière, c’est-à-dire écarté par les copains”, nous assure-t-on. Mais alors, pourquoi Harlem Désir a-t-il été vu dans le carré de tête ? “Il s’est glissé dans les mailles du filet. Vous savez, notre service d’ordre est composé d’amateurs, de simples militants. Ce ne sont pas des professionnels qui viendraient d’une boîte privée. Et puis, il ne faut pas voir le mal partout.” Résumant l’incident à “une bousculade des deux côtés” puis craignant “un coup médiatique” et même, que l’incident ait été “volontairement provoqué” par la Présidente du Parti chrétien-démocrate, mon interlocuteur ajoute : “ces personnes n’avaient rien à faire là. Christine Boutin a suffisamment d’expérience, elle est assez sensée pour savoir qu’on n’interfère pas avec un cortège de manifestants. Mardi, Ségolène Royal et Martine Aubry n’ont pas commis cette erreur.”
“Juste après mon exfiltration, j’ai vu Madame Aubry se faire accueillir dans le carré de tête de la manifestation où elle a pu faire des photos pendant au moins une minute” réagit Christine Boutin, contactée par Nouvelles de France dans la foulée. Dénonçant “le mensonge” du responsable de la FSU, elle assure que non seulement Harlem Désir est entrée dans le carré de tête, mais aussi, lui a-t-on dit, Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière. “J’ai failli aller voir Madame Aubry pour lui demander si elle trouvait normal que le carré de tête soit un pré carré”. “Je pense que c’est tout ce que je représente qui en a été exclu”, explique la candidate à l’élection présidentielle qui note qu’il ne comportait “pas le moindre étendard de la CFTC, pourtant présente dans la manifestation et ne faisait pas référence à l’école privée”. “Ils m’ont empêché de marcher sur la route”, y compris “derrière eux”, ajoute-t-elle. “A chaque fois que je vais à une manifestation, les politiques ont le droit de marcher sur la route, qu’est-ce que c’est que cette histoire ?!” Christine Boutin confie avoir demandé au service d’ordre : “pourquoi faites-vous ça”. “Ils avaient le regard vide et ne m’ont rien répondu”. Le “coup de boule” reçu par Xavier Lemoine ? “Je l’ai vu. Xavier Lemoine me protégeait”. S’agit-il d’une bousculade ? “On voit très bien sur la vidéo que derrière la personne qui le donne, il n’y a personne”. La Présidente du Parti chrétien-démocrate n’a pas non plus constaté de “mouvements de foule” qui pourraient expliquer cette “violence” : “ils se sont précipités sur nous”. Ni elle ni Xavier Lemoine n’ont finalement porté plainte. Les accusations de victimisation lancées par la FSU ? “Ils n’avaient qu’à me laisser manifester, c’est de leur responsabilité”. Mais que venait-elle faire dans cette galère ? “M’opposer à de nouvelles suppressions de postes et demander l’instauration d’un ministère de l’Instruction publique afin de clarifier la mission des professeurs”. De toute évidence, Christine Boutin s’était trompée de manif’ ce jour-là…
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