Michel Geoffroy signe pour la Fondation Polémia un papier très critique à l’égard de la figure du touriste du XXIe siècle : mal fringué, pas discret, peu soucieux des us et coutumes du pays qu’il visite et persuadé d’avoir tous les droits parce qu’il a payé. Mais aussi perpétuellement assoiffé (de sodas, pas de culture française…), consommateur et “voyeur, accro ridicule de l’audiovisuel” qui photographie tout, en particulier “les indigènes, comme dans un zoo”. “Et que font-ils de ces millions de photos banales qu’ils ont « prises » comme autant de trophées dérisoires ?” se moque Michel Geoffroy.
Bougisme. Pas humbles pour deux sous, les touristes ne visitent pas un pays, ils font un pays. Ils sont le “symbole d’un homme qui ne fait partout que passer, dans un monde devenu petit et réduit à l’état de spectacle”. Pour Geoffroy, le tourisme “véhicule une économie parasite : les rivages bétonnés pour construire des hôtels ou des « villages » de luxe, les cultures réduites au rang de folklore ou de produits à vendre, la multiplication des petits jobs saisonniers, les écarts de niveau de vie explosant à la figure des autochtones”. Le tourisme comme facilitateur de révolution(s) ?
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