“Sexolisme”. Philippe Auzenet, fondateur de l’association chrétienne “Oser en parler” qui aide notamment les personnes accros à la pornographie, rappelle dans la lettre de juin 2011 de l’association Famille et Liberté que “la dépendance sexuelle peut être considérée comme une véritable pathologie”. Elle “mène à des désordres et dysfonctionnements de tout ordre : en son nom des familles se brisent, des emplois sont perdus, des ménages s’appauvrissent, la délinquance sexuelle augmente”. Cette dépendance est surnommée “sexolisme” : “il s’agit d’un état d’asservissement, d’assujettissement, souvent à cause d’un déficit et d’un trouble psychologique et affectif”.
Incapacité à tomber amoureux. Philippe Auzenet cite Judith Reisman, auteur de The Psychopharmacology of Pictorial Pornography qui qualifie la pornographie visuelle d’“érotoxine”, “excitant extrêmement puissant, qui provoque flash et euphorie” ainsi que “peur”, “honte” et “colère”. “Chaque fois qu’un homme regarde des images pornographiques, il éprouve de la honte et de la colère. Et il compromet sa capacité à réagir de façon normale… Il ne peut plus tomber amoureux d’une jeune femme, s’émouvoir de la ligne de sa nuque ou de la courbe de sa joue” explique Judith Reisman.
Liberté d’expression ? Selon elle, le 1er amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression, ne devrait pas couvrir les images et les films pornographiques, car ceux-ci n’affectent pas le centre de la parole, mais “une zone cérébrale viscérale, non langagière, située dans l’hémisphère droit” du cerveau.
Dommages collatéraux. “D’après une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) menée par Marie Choquet en 2004, la propension des filles à faire des tentatives de suicide est multipliée par deux, si elles regardent assidûment des images X” rappelle Philippe Auzenet. “Les autres conduites à risques, comme le tabac, l’alcool et la violence sont également amplifiées par les films pornos. Chez les garçons spectateurs de ce genre d’images, ils sont quatre fois plus ivres, fument 3,5 fois plus de cannabis et font le double de fugues.”
Les signes de la dépendance. Le fondateur de l’association “Oser en parler” en liste huit : “on ressent un manque”, “on désire soulager une souffrance”, “on désire se donner du plaisir”, “on ne ressent plus les mêmes effets aux mêmes “doses” », “on a besoin de toujours plus”, “on perd le contrôle de ce que l’on fait”, “on vit perpétuellement en conflit avec soi-même et avec les autres, on leur ment”, “on combat souvent mais on rechute sans cesse dans ses passions”.
S’en sortir. La personne porno dépendante “a souvent vécu des traumatismes précoces sans pouvoir les verbaliser, il souffre d’un profond besoin d’être aimé” indique Philippe Auzenet. “Être accompagné par une personne qui est spécialisée dans le traitement de ce genre d’addiction, et qui aidera à définir puis explorer les racines d’un mal-être souvent existentiel” est indispensable. “L’analyse de la dépendance à la pornographie doit être faite dans le contexte élargi des troubles de la dépendance mais également de la sexualité” conclut-il. L’association “Oser en parler” peut aider les personnes souffrant d’une dépendance à la pornographie (contact). C’est anonyme et c’est gratuit.
> Alors que le député Christian Vanneste a déposé une proposition de résolution visant à mieux protéger les mineurs des ravages de la pornographie sur Internet, l’association Famille et Liberté (que le député UMP du Nord préside) a lancé une pétition auprès de Christian Jacob, Président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, lui demandant sa mise à l’ordre du jour pour qu’elle ait des chances d’aboutir.
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