Avec l’adoption définitive le 15 juillet de la loi sur le «mariage» entre personnes du même sexe, la Grande-Bretagne s’oriente-t-elle vers toujours moins de libertés religieuses ?

C’est en tout cas ce que pensent les représentants de la religion sikh qui envisagent déjà très sérieusement de ne plus célébrer de mariages civils pour ne pas avoir à «marier» des personnes de même sexe. L’Église d’Angleterre et l’Église catholique ont elles aussi exprimé leurs craintes d’encourir des actions en justice sur la base de la «loi sur l’égalité» (Equality Act) votée en 2007 et amendée en 2010. C’est déjà cette loi, combinée à l’ouverture de l’adoption aux duos homme-homme et femme-femme en 2002, qui a contraint les organismes d’adoption catholiques à fermer leurs portes : les catholiques n’ont plus le droit de s’occuper d’adoption en Grande-Bretagne (voir ici l’article Grande-Bretagne : quand le droit d’adopter des enfants pour les couples homosexuels restreint la liberté de conscience et la liberté religieuse).

Pourtant, en théorie, le Marriage (Same Sex Couples) Act 2013 qui autorise le «mariage» entre deux personnes du même sexe en Angleterre et au Pays de Galles (l’Écosse doit bientôt adopter sa propre loi tandis que l’Irlande du Nord a refusé de changer la nature du mariage) prévoit que les organisations religieuses ne pourront pas être forcées à célébrer des simulacres de mariage entre personnes de même sexe et que ce sera à elles de déclarer leur volonté de célébrer des «mariages gays» si elles le désirent. Pour le moment, seules deux sectes issues du christianisme, les quakers et les unitariens, ont manifesté leur intention de célébrer des «mariages» entre hommes et entre femmes. Par contre, l’Église d’Angleterre et l’Église au pays de Galles, contrairement aux autres organisations religieuses, n’auront pas le droit de célébrer ce type de «mariages». Le gouvernement britannique s’est aussi engagé à amender l’Equality Act 2010 pour y stipuler que les organisations religieuses et les ministres du culte des différentes religions ne pourront pas être attaqués en justice pour discrimination s’ils refusent de «marier» des personnes de même sexe.

Dans la pratique, cela fait des mois que des juristes émettent des doutes, y compris dans un rapport remis au premier ministre David Cameron, sur la solidité de ces protections particulières pour les religions à la lumière de la jurisprudence, notamment de la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg. Comme pour les adoptions, la combinaison de la «loi sur l’égalité» et de la «loi sur le mariage (couples de même sexe)» rend ces protections attaquables devant la justice. Ce qui rend les religions encore plus vulnérables, c’est qu’en Grande-Bretagne, les mariages religieux valent aussi mariage civil lorsque les églises, mosquées, synagogues et autres gurdwaras sont déclarées auprès des communes. C’est pourquoi quelques jours seulement après la signature de la loi par la reine Élisabeth le journal The Telegraph annonçait que les Sikhs envisagent très sérieusement de renoncer à la valeur civile des mariages qu’ils célèbrent pour tenter de se prémunir contre les possibles actions en justice du lobby LGBT.

Lire aussi :
> Grande-Bretagne : le «mariage gay» en discussion devant la Chambre des Lords

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17 Comments

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  • ranguin , 26 juillet 2013 @ 8 h 52 min

    Les autres pays reconnaissent comme légaux les mariages religieux. Ce n’est pas le cas chez nous.
    Pour ne plus avoir à refuser ce mariage “fantoche”, il faut que l’Etat français nous rende nos mariages religieux.

  • xrayzoulou , 26 juillet 2013 @ 9 h 34 min

    Si je veux me marier, je ne veux que passer par l’église. Le mariage civil n’est qu’un bout de papier. Et marier des gens de même sexe ne me conviens pas. Ce n’est pas ce que Dieu veut. Sans être homophobe, je ne conçois pas ce genre d’union, et ce qui pourrait en découler.

  • Alae , 26 juillet 2013 @ 13 h 06 min

    En la matière, David Cameron fera tout ce que lui demandera Obama. Tout, point par point.

  • monhugo , 26 juillet 2013 @ 15 h 56 min

    De 1753 à 1836, seuls les mariages religieux ont eu cours dans les 4 nations du R-U, et uniquement célébrés suivant les rites anglican, quaker ou juif (moralité : comme le mariage religieux était le seul mariage valide légalement, avec les effets induits, les Catholiques avaient trouvé la parade, à savoir être mariés d’abord par un prêtre catholique, puis aller se “marier” officiellement dans une paroisse anglicane !). Le nouveau “Marriage Act” de 1836 a étendu le mariage religieux valant mariage tout court (le ministre du culte célèbre, puis fait enregistrer) aux rites catholique et “anti-conformistes” (autres rites) et réintroduit le mariage purement civil (qui avait existé entre 1563 et 1753). En Angleterre et au Pays de Galles aucun mariage civil ne peut être organisé dans un lieu de culte, à la différence de l’Écosse et de l’Ulster (où certaines autorités religieuses peuvent même enregistrer elles-mêmes le mariage civil..). Les homos anglais et gallois ne pourront se “marier” entre eux, si anglicans, que civilement (position sans ambages de l’Eglise d’Angleterre, dont la reine Elizabeth II est le chef). Mais la loi sur le “partenariat civil” de 2005 leur avait déjà donné exactement les mêmes droits que des conjoints, et le mariage “gay” n’est donc qu’une “victoire” symbolique pour les homosexualistes anglais et gallois. “Sir” Elton John et son compagnon canadien David Furnish s’étaient ainsi unis en “partenariat civil” en décembre 2005 (comme plus de 600 paires le même jour). Cérémonie ayant lieu dans la même salle des “Registres” que les mariages civils, avec aussi 2 témoins, mais simplifiée (simple signature) et sans devoir de “consommer” l’union. Donnant les mêmes droits en matière de retraites que pour les couples mariés. Les homos avaient d’ailleurs le droit d’adopter conjointement depuis 2002, avant même le partenariat civil. Ils ont obtenu en 2009 PMA et GPA pour tous ! Le danger majeur de cette évolution “politiquement correcte” est “l’Equality Act” de 2010, qui est déjà utilisé avec régularité pour fustiger la communauté chrétienne. L’analyse que font les Sikhs est pertinente, quant à la combinaison de cette horreur législative qu’est “l’Equality Act” avec le “mariage” civil ouvert aux paires homos, puisque le mariage religieux vaut mariage en général – seuls les Anglicans seront à l’abri, voir plus haut. La France quant à elle, qui ne prévoit de mariage religieux qu’optionnel (système inverse du système britannique de mariage civil optionnel), est à l’abri de toute action en justice quant à une éventuelle “discrimination” consistant pour un ministre du culte à refuser de célébrer un mariage “gay”.

  • Laflibuste , 27 juillet 2013 @ 12 h 46 min

    En effet, seul le mariage Religieux a valeur de mariage. Le reste ce sont des balivernes carnavalesques aux frais du contribuable.

  • Laflibuste , 27 juillet 2013 @ 12 h 49 min

    Quand est qu’on cessera d’écrire couple au lieu de pair. Ce sont des pairs (un pair de manches, par exemple) et non pas des couples. C’est déjà une défaite de laisser glisser le terme couple pour parler de ces blagues, dites mariages gay.

  • monhugo , 27 juillet 2013 @ 16 h 43 min

    @ Laflibuste. J’espère que les empêcheurs de corriger en rond à l’affût (un comble, non ?) vont reconnaître l’obligation où je suis de corriger ici. “Pair” veut dire “égal de”, comme dans “Chambre des Pairs” (historique), ou “aller de pair”, ou “hors (de) pair”, ou “être jugé par ses pairs”… Dans le règne animal, on peut aussi employer le terme : “la tourterelle a perdu son pair” – ce qui vise la parité biologique (mâle, femelle). “Pair” est bien sûr aussi employé en arithmétique (un nombre pair est celui qui peut être divisé par deux). Les homos forment eux des paires, comme les chaussures. Ou les cartes à jouer (“paire d’as”). Voire les heures (“une paire d’heures”). ou les manches (votre exemple – “une paire de manches”). 2 éléments identiques. Précision : les couples d’animaux sont (mais plutôt réservé aux volatiles) des “paires”, mâle/femelle, ou des “couples” donc, mais au féminin (“une couple de pigeons”), et avec la même parité, évidemment. La nature ayant prévu que le rapprochement sexuel se faisait en général entre mâle et femelle. Donc, une “PAIRE” d’homos. Ou un duo – encore mieux.

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