Depuis plusieurs années, la Grèce fait régulièrement l’actualité pour la grave crise économique qu’elle traverse et qui s’est accompagnée de l’émergence extrêmement rapide d’un parti ultranationaliste grec ayant défrayé la chronique ces derniers mois : l’Aube Dorée.
Depuis que l’Aube Dorée est entrée au Parlement il y a un peu plus d’un an, elle utilise une grande partie de ses ressources (financements publics, émoluments des élus) pour l’achat et la distribution gratuite de nourriture destinée à la population grecque (avec vérification de l’identité des personnes, afin de ne distribuer de la nourriture qu’aux « Grecs de souche »). Mercredi 24 juillet 2013, une distribution d’une ampleur encore jamais vue a eu lieu à Athènes, avec près de 10 000 personnes.
La classe politique grecque a unanimement condamné ces distributions de nourriture en raison de leur caractère discriminatoire.
Ces derniers mois, l’Aube Dorée a également organisé un système de milices : toute personne menacée par l’insécurité peut faire appel à elle pour être défendue (notamment les commerçants). En effet, de nombreux migrants clandestins sont arrivés en Grèce ces dernières années en raison de son appartenance à l’Union européenne et à l’espace Schengen (et de la porosité de ses frontières) mais ont tendance à y rester bloqués car la Grèce ne dispose pas de frontière terrestre commune avec d’autres États de l’espace Schengen – la Bulgarie et la Roumanie n’en font pas encore partie.
Le député de l’Aube Dorée Ilias Panagiotaros a récemment déclaré à la télévision australienne que l’Aube Dorée ambitionnait de devenir pour la Grèce ce qu’est le Hezbollah pour le Liban (le Hezbollah vient d’ailleurs récemment d’être classé parmi les organisations terroristes par l’Union Européenne – pour mieux comprendre le Hezbollah : vidéo 1, vidéo 2 et vidéo 3).
Par ses actions spectaculaires et radicales qui viennent en aide à une population en situation d’extrême détresse, l’Aube Dorée – longtemps restée groupusculaire – a acquis une popularité considérable auprès de l’électorat grec : les derniers sondages la placent officiellement en troisième position des intentions de vote, avec 14,5% des voix.
Sans une sortie de crise rapide, il sera difficile pour les autorités politiques grecques d’enrayer sa popularité croissante.
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