Me rendant à un concert à proximité des Tuileries, je descends, vers 21h à la station du même nom sur la ligne 1 du métro. Deux CRS en gardent une sortie et une vingtaine d’autres encerclent la seconde entrée. Au milieu d’eux je vois une quinzaine de jeunes qui attendent sagement le bon vouloir des CRS. Ce sont des Veilleurs debout qui venaient de se faire chasser de la place Vendôme. Décourageant ? Pas pour ces jeunes militants. Une jeune fille me confie alors : « Un garçon a été embarqué, les policiers ont déchiré sa chemise en l’interpellant. Ce n’est pas grave, ils nous empêchent de veiller devant le ministère de la Justice et bien nous irons devant le Palais de justice ». On reprend les mêmes (et d’autres encore) et on recommence. Vers 23h, poussant la curiosité jusqu’au Palais de justice, je découvre environ 70 veilleurs encerclés par une cinquantaine de CRS. Au bout d’un moment, les Veilleurs parisiens sont raccompagnés de force vers la rive droite (« par petits groupes », précise le commissaire). La rive droite c’est le chemin qui mène…place Vendôme. Je décide donc de m’y rendre afin de considérer la situation. Rue de Rivoli, devant le Conseil d’Etat, les refoulés du Palais de justice convergent par petits groupes en direction de la place Vendôme. Certains sont encerclés devant la pyramide du Louvre mais la plupart parviennent à gagner la place Vendôme. A 23h45, celle-ci est bouclée par les policiers. On croise alors Albéric Dumont, coordinateur général de La Manif Pour Tous et visiblement désireux de se rendre devant le ministère de la Justice. Les piétons doivent faire demi-tour. Seuls sont autorisés à passer les vélos et les voitures. Les Veilleurs ne s’en laissent pas compter et certains utilisent alors…leur abonnement vélib pour faire un tour devant le ministère de la Justice. Avec deux autres personnes, je décide de tenter ma chance…en pousse-pousse. Pour trois euros le conducteur accepter de nous faire passer le barrage et nous dépose sur la place, vide de ses touristes mais pleine de camions de police. Un bon moyen, pour les Veilleurs, de demeurer tranquillement sur place pendant un bon quart d’heure. Au bout d’un moment, une voiture de police s’arrête : « Peut-on savoir ce que vous faîtes ici ? », lance le conducteur. « Nous lisons des textes dans Paris by night » répond l’un des Veilleurs de minuit. « Bon courage », lance alors un autre policier présent dans la voiture et visiblement sympathisant de la cause. Du courage, les veilleurs n’en manquent pas au regard de leur détermination. Nul doute que ce mouvement est appelé à croître, debout ou assis.
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