Depuis plusieurs années, la Hongrie dirigée par Viktor Orbán fait l’objet de nombreuses critiques, tantôt pour sa politique économique (qui a notamment consisté à s’attaquer aux déficits en créant des taxes exceptionnelles pour les multinationales étrangères installées en Hongrie), tantôt pour ses réformes politiques, constitutionnelles et sociétales. Cette hostilité est plus ou moins déclarée selon les personnalités (cf. l’article publié lundi sur NDF.fr concernant Viviane Reding).
En avril, le Conseil de l’Europe – organisme siégeant à Strasbourg et compétent dans le domaine des droits de l’homme, libertés fondamentales – a lancé une procédure de mise sous surveillance de la Hongrie. C’est durant la plénière de cette semaine (24-28 juin 2013) que le cas de la Hongrie va être étudié et qu’il y aura un vote.
Cette mise sous surveillance est liée à certains points des réformes constitutionnelles mises en œuvre par Orbán depuis 2010. Il est vrai que depuis son retour au pouvoir, avec une majorité absolue des 2/3 pour son parti le Fidesz, Orbán a entrepris de nombreuses réformes de fond en Hongrie car il dispose d’une majorité des 2/3 (nécessaires pour la révision des dispositions constitutionnelles et des lois organiques) jamais vue auparavant et qu’il ne devrait pas retrouver après les élections de 2014 (bien qu’il devrait sans doute remporter de nouveau les élections).
Le chef de la délégation russe du Conseil de l’Europe, Alexei Pushkov (qui a par ailleurs récemment rencontré Marine Le Pen à Moscou) a dores et déjà annoncé que la Russie soutiendrait la Hongrie, et dénoncé les double-standards qui régissent les « mises sous surveillance » qui ne concernent souvent que des pays d’Europe centrale et orientale et rarement des pays d’Europe occidentale, citant notamment la répression à l’endroit des manifestants qui s’opposent au « mariage » et à l’adoption des homosexuels.
M. Pushkov aurait sans doute aussi pu faire état des modes de scrutins aux élections françaises, qui outre le fait d’être sans cesse modifiés ne permettent pas la juste représentation des différents courants de la vie politique française dans les assemblées d’élus.
La délégation turque a également annoncé qu’elle soutiendrait la Hongrie.
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