Tout commence en 1999 dans la petite ville de Zelienople, en Pennsylvanie. Deux amis, Brian Barcaro et Jason LaFosse, lancent un forum destiné aux célibataires catholiques locaux. Très vite, son audience dépasse les frontières de l’État et le site est rebaptisé CatholicMatch.com en 2003. Il faut dire que la demande est très forte : outre-Atlantique, 27 millions de catholiques sont célibataires ! De plus, rencontrer un(e) coreligionnaire sur son lieu de travail est bien moins simple qu’à l’université où les aumôneries permettent aux croyants, qui ont aussi plus de temps, de faire connaissance. En 2005, CatholicMatch devient le site de rencontres en vue du mariage pour célibataires catholiques numéro un dans le monde, y compris au Royaume-Uni, en Australie, aux Philippines ou en Irlande. Aujourd’hui, plus de 300 000 personnes y sont inscrites pour trouver l’âme sœur.
Les points forts du site ? Une très grosse communauté d’inscrits (plus importante que ses concurrents CatholicMingle et AveMariaSingles), la possibilité de savoir immédiatement si l’on partage l’essentiel avec son interlocuteur (chaque inscrit 1) doit dire s’il est d’accord ou non avec les enseignements de l’Église sur les points suivants : les relations sexuelles avant le mariage, la contraception, le caractère sacré de la vie, l’infaillibilité du pape, l’Immaculée Conception, l’Eucharistie et les ordres sacrés ; 2) peut préciser ses opinions politiques, etc.), les tests et les activités proposées, les profils très renseignés (qui indiquent, en vrac, la race, la fréquence d’assistance à la messe, la préférence liturgique, la présence ou pas de piercings, de tatouages, le comportement en matière d’alcool et de cigarettes, le mode de vie, les éducateurs, le lieu d’éducation, l’ordre de naissance dans la famille, l’ouverture ou pas à une relation lointaine, le nombre idéal d’enfants, s’il y a eu conversion, les activités culturelles et sportives, etc.) et le ton décomplexé – CatholicMatch affiche l’objectif de nous faire “grandir dans la foi” et “tomber amoureux”. Il faut préciser que dans les pays anglo-saxons, les sites de rencontre sont davantage rentrés dans les mœurs des croyants, y compris catholiques, ce qui fait que leur public est tout sauf un public désespéré ou à la marge de la communauté catholique. Enfin, le prix demandé pour pouvoir échanger des messages est peu élevé : $24.95 (19 euros) le mois et $49.95 (38 euros) les trois mois. À titre de comparaison, malgré une communauté d’inscrits largement plus petite et moins spécifiquement catholique, une interface moins pratique et des profils moins renseignés, le site français Theotokos demande 35 euros par mois et 65 euros pour trois mois…
Deux points faibles, toutefois : CatholicMatch est peut-être victime de son succès et attire de plus en plus de catholiques moyennement en phase avec l’enseignement de l’Église ; il faut penser à désactiver le réabonnement, automatique mais moins cher, si vous ne souhaitez qu’y faire un tour un mois ou trois mois, par exemple. Reste que CatholicMatch a prouvé son efficacité en permettant plusieurs milliers de mariages (dont le mien) et vient de lancer le CatholicMatch Institute pour aider les paroisses et les communautés à favoriser les rencontres entre catholiques et la préparation à des mariages solides et durables. Il y a urgence : depuis 1972, le nombre de mariages catholiques aux États-Unis s’est effondré de près de 60%, passant de 8,6 pour 1 000 catholiques chaque années à 2,6 aujourd’hui.
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