La fausse science de la criminologie universitaire, qui croit avoir “la connaissance de la délinquance”, n’est qu’un moyen de “nier la vie réelle et concrète des délinquants”, dans la mesure où la connaissance sert à illusionner et à tromper les gens sur la soi-disant “prévention sociale de la délinquance”. En réalité, la délinquance n’existe pas. C’est une abstraction totalement arbitraire. Mais, les délinquants, eux, ils existent réellement, par leurs méfaits et leurs comportements nettement antisociaux. Par contre, il y a des universitaires qui tiennent pour vrai “un système purement idéologique à propos de la délinquance”, s’il entre dans des classifications arbitraires, dans des tables de catégories et des cadres créés selon la logique de la raison systématique. Les illusions des universitaires dans le domaine de la délinquance sont innombrables.
Le préjugé de l’esprit universitaire est de croire que l’ordre, la clarté, la méthode dans la connaissance de la délinquance doit aboutir à la “connaissance vraie” de la réalité de la délinquance, alors qu’au contraire le désordre, le chaos, l’imprévu n’apparaissent que dans la “réalité de la vie réelle des délinquants”, un monde très médiocrement connu. La méthode utilisée dans la connaissance de la délinquance repose sur une erreur. La plupart des universitaires sont issus des classes moyennes et de la petite bourgeoisie. Ils ignorent tout du “monde réel où les délinquants vivent et agissent”. C’est pourquoi un préjugé moral vient combler le vide de la connaissance de la délinquance. Le recours à l’idéologie faussée de la connaissance de la délinquance vient de ce que “le juriste” sincère, digne de confiance, est un homme d’ordre et de principes qui a coutume d’être un juge prévisible par sa référence au droit, à la loi inscrite dans le code pénal. Pourtant, il est impossible de démontrer que les délinquants se comportent selon cette définition de la délinquance des fonctionnaires de la justice. Si “la nature de la délinquance est inconnue”, c’est que la délinquance n’existe pas réellement.
La criminologie critique a appris à se méfier de la soi-disant nature inconnue de la délinquance, qui est la justification de “toujours plus de la même chose” qui ne fonctionne pas. C’est pourquoi les budgets de la recherche à propos de la “soi-disant prévention de la délinquance” ne donnent pas les résultats attendus. On comprend pourquoi la plupart des universitaires prétendent en savoir beaucoup plus, quand ils s’imaginent en tirer des bénéfices en matière de subventions indues et illégitimes. Quand ils croient en savoir assez au sujet de la délinquance, c’est qu’ils veulent nous faire croire que la conception qu’ils supposent au préalable est réelle et justifiée en matière de délinquance. La discrimination entre “la définition abstraite et arbitraire de la délinquance” et “le monde réel des délinquants” représente le caractère contradictoire de la fausse science qui doit être organisée pour proposer aux esprits naïfs une “conception envisageable” de la délinquance pour que des gens puissent continuer à croire à l’existence réelle de la soi-disant prévention de la délinquance.
En croyant à la “réalité” de la délinquance, comme si elle existait réellement, on devient incapable de juger le monde réel des délinquants car la croyance crée une limitation à la compréhension de la réalité. La criminologie critique a pour but de supprimer cette croyance à “la nature de la délinquance” et avec elle à tous les concepts les plus obscurs de la criminologie universitaire. On conçoit que la référence à la “réalité” du “phénomène délinquant”, ou des symptômes de la délinquance, est une notion totalement inutilisable.
“La criminologie critique a appris à se méfier de la soi-disant nature inconnue de la délinquance, qui est la justification de ‘toujours plus de la même chose’ qui ne fonctionne pas. C’est pourquoi les budgets de la recherche à propos de la ‘soi-disant prévention de la délinquance’ ne donnent pas les résultats attendus.”
Le point faible de la criminologie universitaire repose sur la distinction entre le “phénomène observé” et une abstraction totalement arbitraire. Le “phénomène criminel” observé est un fait réel : “Cette habitation a été cambriolée”. “Cette personne a été tuée”. La conclusion des enquêteurs, qui remonte des faits observés à la cause du phénomène criminel, est conforme à la conception du “comportement criminel” des délinquants. En conséquence, l’idée du comportement délinquant, à laquelle on attribue une valeur strictement pénale, implique que, par cette forme de distinction pénale, la délinquance serait non seulement “nommée” mais “expliquée”. Absurdité de toute criminologie, qui consiste à déduire la réalité de l’abstraction absolue. Il est de la nature de la pensée universitaire qu’elle crée de l’abstraction, qu’elle l’invente, comme elle invente le “mot” de délinquance, pour l’ajouter à ses théories stériles, à propos d’abstractions totalement arbitraires.
La justice mesure le monde abstrait de la délinquance par des grandeurs qui concernent seulement le fonctionnement inégal de la police (gendarmerie) et de la justice, grandeurs toutes posées par la justice elle-même et qui sont ses “fictions statistiques fondamentales”. Rien n’existerait en matière de connaissance de la délinquance hors de ces fictions statistiques. C’est pourquoi les gens ne savent plus rien de ce qui aurait pu s’appeler “la connaissance de la délinquance”. Ainsi la pensée abstraite commence par transformer le monde de la délinquance en “théories” universitaires, où la substance concrète des faits réels : “Cette habitation a été cambriolée” ; “Cette personne a été tuée”, devient identique à la pensée abstraite elle-même. C’est grâce à la pensée abstraite que le mensonge existe. Si les “théories” universitaires ne peuvent être déduites de rien de vrai, elles n’ont pas démontré qu’elles soient la réalité de la connaissance de la délinquance. L’idée principale de la criminologie critique est que “la notion de délinquance est une fiction” à laquelle on ne peut attribuer aucune existence. L’existence réelle de la “connaissance scientifique” qui devrait être tirée de l’expérience ne fait pas partie des qualités nécessaires à l’existence abstraite des “théories” universitaires. C’est pourquoi les connaissances, qui devraient être tirées de l’expérience, ont toujours été obtenues par des interprétations sur la base des “théories” de la délinquance qui sont erronées. La science de la délinquance se réduit de plus en plus en partant du “connu insuffisant” à l’inconnu. Mais elle veut croire qu’elle tire sa justification de pouvoir connaître l’inconnu des comportements clandestins réels pour le joindre au connu de la science. La science crée une ignorance sereine, avec le sentiment qu’il n’y a pas de vraie “connaissance” de la délinquance hors des “théories” universitaires. Ainsi, ce serait une sorte de présomption que de vouloir conserver la moindre notion empirique qui permettrait de considérer la “connaissance concrète des délinquants” comme possible.
La “connaissance” universitaire de la délinquance est une représentation abstraite qui traduit la vanité de l’homme dans le fait de croire à une sorte de mythe de la délinquance. Pas plus qu’il n’y a de réalité de la “délinquance”, on ne peut comprendre la “connaissance universitaire de la délinquance” qui se réduit à une illusion trompeuse du “nombre statistique”, de la “logique de la science, du droit et des lois”. Ces mythes qui entretiennent l’ignorance sont contraires à la connaissance de la “vraie vie clandestine des délinquants” et de leurs méfaits, qui existent réellement, et qui ont un rôle dissolvant sur les relations sociales.
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