Il y a un an, Benoît XVI renonçait à sa charge

Une onde de choc s’abattait sur le Vatican il y a un an, et le monde entier a ressenti la secousse. C’était le 11 février 2013. Benoît XVI prenait tout le monde de court en annonçant qu’il renonçait à poursuivre son pontificat. Ce fameux lundi, lors d’un consistoire ordinaire, le pape déclarait en latin : « Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien ». Une décision « grave » admettait-il, et d’une grande importance pour la vie de l’Église. Son secrétaire personnel, Mgr Georg Gänswein, se rappelle de cette journée très particulière, dans une entrevue accordée au Centre Télévisé du Vatican, dont un extrait est relayé par Radio Vatican : « Les sentiments après l’annonce de la renonciation étaient la tristesse mais aussi de la gratitude. Il est certain que partir est toujours quelque chose de triste, qui fait mal et qui est douloureux. Mais, il y avait aussi ce sentiment de gratitude pour ces années où j’ai pu vivre aux côtés d’un grand Pape ». Même s’il connaissait déjà la décision de Benoît XVI, il avoue avoir été « secoué » au moment de l’annonce.

Le pape émérite pourtant, n’avait pas caché cet éventuel départ. Dans Lumière du Monde, publié en 2010, Benoît XVI déclarait : « Quand un pape en vient à reconnaître en toute clarté que physiquement, psychiquement et spirituellement, il ne peut plus assumer la charge de son ministère, alors il a le droit et, selon les circonstances, le devoir de se retirer ». Son entourage proche, affirme le porte-parole de la salle de presse du Saint-Siège, avait déjà compris qu’il menait une réflexion sur cette question. « C’est un thème sur lequel le Pape priait, réfléchissait, menait un discernement spirituel » confie le père Federico Lombardi.

Pour le porte-parole du Pape, comme pour son secrétaire personnel, il s’agit d’un geste courageux. À l’image d’ailleurs, de son pontificat. Huit années difficiles, parfois délicates, mais riches. Sans jamais fuir les polémiques qui les ont jalonnées. Benoît XVI a affronté avec détermination la crise des prêtres pédophiles, il a institué une autorité financière au Vatican, il a tendu la main aux fidèles de Mgr Lefebvre, il a fait preuve d’une  profonde dignité face au scandale du Vatileaks, allant jusqu’ à gracier celui qui l’avait trahi. Bref, en huit ans il aura sérieusement marqué l’histoire de l’Église.

Profondément enraciné dans la foi, Benoît XVI a privilégié la dimension religieuse de son ministère, en accordant une large part de son pontificat à la théologie catholique. Il a notamment effectué 24 voyages apostoliques à travers le monde, rédigé trois encycliques, proclamé 44 nouveaux saints, et, chose extraordinaire, il a béatifié son prédécesseur, le pape Jean-Paul II, le pape de l’Espérance. Benoît XVI, lui, nous a davantage marqué par sa Foi, alors que le pape François s’illustre par sa Charité. Respectivement charismatique, contemplatif, et dépouillé, ces trois papes successifs incarnent avec des styles différents une belle continuité dans l’Église.

Reste que l’impact du pape François est phénoménal. « Un impact énorme » admet Mgr Gänswein, qui a été favorisé, dit-il, par la renonciation de Benoît XVI. « Il a ouvert une possibilité qui n’existait pas jusqu’alors et l’on a vu que le pape François a pris en main cette situation. On se réjouit qu’aujourd’hui ce soit comme cela ». Même analyse pour Romilda Ferrauto, responsable de la rédaction française de Radio Vatican : « Aujourd’hui l’Église catholique vit un moment de grâce, et on le doit aussi, et peut-être surtout, à Benoît XVI ».

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23 Comments

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  • Daniel PIGNARD , 13 février 2014 @ 11 h 15 min

    Pour le dernier pape, je me suis exprimé là-dessus. Faire une recherche avec Daniel PIGNARD Apocalypse 17.
    J’y dis que le pape FRançois est le 7è roi d’Apo 17 mais aussi qu’il va devnir le 8 è roi qui fait parti des 7 parce qu’il est double. Il va donc faire une alliance avec les politiques qui sont la bete qui monte de la mer.

  • passim , 13 février 2014 @ 14 h 10 min

    Un beau geste, un geste d’homme.
    L’athée de service a apprécié.

  • zézé , 13 février 2014 @ 15 h 28 min

    J’ai beaucoup aimé ce Pape : car effectivement il a été confronté à plusieurs problèmes dont celui de la Tradition dans la Sainte Messe… et il a reconnu que jamais non jamais il n’avait été demandé d’abroger l’ancien rite… donc les “tradi” doivent avoir beaucoup de reconnaissance envers ce Pape ; en revanche il n’a jamais voulu “plaire”… à qui que ce soit. La pédophilie, les détournements d’argent, la médiatisation de ses faits et gestes alors que lui aurait certainement préféré rester en deçà de ces prises de position pas toujours “politiquement correct” : il est allemand et les merdias ont voulu le salir jusque dans sa jeunesse…
    Devant le peu de chaleur humaine dans la curie je me dis qu’il n’a pu en venir à bout et que l’âge venant il ne serait peut être pas assez “fort” malgré sa grande foi ; et étant certainement au courant de ce qui se passait lors de la maladie de J.Paul II, il est tellement facile de faire signer n’importe quel document ou de faire dire ou de décider même lorsque l’on en n’est plus capable ..
    Son choix m’a rendu triste car j’ai vraiment eu l’impression de perdre quelqu’un de très bon, d’une humilité très grande même si j’ai eu aussi l’impression d’être abandonné.

  • Jeannot76620 , 13 février 2014 @ 17 h 10 min

    Sobriété, discrétion, dignité, certes. Mais aussi : très grande instruction, très grande pièté.

  • gaston , 13 février 2014 @ 22 h 29 min

    Encore un “fôte” énorme ….
    … Désolé d’avoir dactylographier – oh, l’horreur …

  • sciou , 14 février 2014 @ 2 h 48 min

    Ce ne sont pas nos Papes, mais leurs papes, ceux des Iluminatis, en introduisant liberté, égalité, fraternite dans l’Eglise, oecuménisme, liberté religieuse, et collégialité. Et c’est pourquoi la Foi disparait complétement, et les moeurs deviennent diaboliques, pédophilie, homosexuealité, divorces nombreux, concubinages, avortements, euthanasie et j’en passe et des meilleurs. Et il y a aussi cette peste du liberalisme, condamnée par Saint Pie X qui a une vie dure au Vatican!!! Au secour, loin de moi cette église luciférienne.

  • Ratchayaporn , 15 février 2014 @ 14 h 48 min

    Benoit XVI un tres grand Pape d’une intelligence superieure et un connaisseur des dogmes doctrinaux de l’Eglise, un mystique, et on ne voulait pas lui donner une chance de reussite . Il l’a compris et cela l’a epuise.
    L’anti-pape devait arriver et ils etaient presses de l’installer. Mais Dieu suit son plan pas le leur sauf si cela sert de chatiment pour le peche des hommes pour en sauver un maximum.

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