Xavier Lemoine : «Les maires sont forts du soutien de ceux qui les élisent»

C’est dans un café parisien, place de la Madeleine, que nous rencontrons Xavier Lemoine. Le maire (UMP-PCD) de Montfermeil en profite pour nous livrer ses impressions sur l’obligation faite aux maires de célébrer les « mariages » homosexuels.

Chez cet homme de conviction, on ressent une certaine appréhension. Pour le premier magistrat de Montfermeil, la loi Taubira pose « un réel cas de conscience ». Peu de solutions s’offrent aux élus qui, pour des raisons de conscience personnelle ne peuvent célébrer ces « unions ». « Pour résumer », explique Xavier Lemoine, « un maire qui ne veut pas célébrer ces « mariages » a trois solutions. La première : il refuse de prendre le dossier auquel cas il risque 5 ans de prison, 75 000 euros d’amende, et la destitution ». Une sanction lourde pour un élu local pour qui une destitution équivaut à un licenciement, qui ne peut se permettre de payer 75 000 euros d’amende qu’il n’a pas et qui n’a pas non plus envie de se retrouver 5 ans derrière les barreaux…

La seconde solution est offerte par la possibilité de déléguer la faculté de « marier » à un membre de l’équipe municipal. Un moyen qui laisse le maire de Montfermeil perplexe tant il estime que « le maire en porterait toujours la responsabilité ».

La dernière option est celle qui consiste à accepter qu’un membre de l’équipe municipal, volontaire pour cette tâche, se propose de le faire. Il s’agirait alors de « la moins mauvaise des solutions » selon Xavier Lemoine, ou en tout cas « celle qui apparait comme la moins immorale ».

En fin de compte, Xavier Lemoine nous confie qu’il « appréhende beaucoup d’être sollicité pour ce genre de célébrations » car cela « lui pose un véritable problème de conscience ».

Comment y remédier ? Le vice-président du PCD nous affirme que « les élus sont forts des citoyens qui les élisent et qui les soutiennent ». En d’autres termes, il considère que les citoyens ont les élus qu’ils méritent. Ces derniers seront forts, « si ceux qui les soutiennent le font avec force ». Pour le maire de Montfermeil, cela peut prendre la forme « d’une souscription citoyenne pour payer l’amende, de manifestations et toutes les initiatives qui sont susceptibles d’apporter une  aide utile à la situation en question ». Le problème commence à se poser puisqu’un maire vient de refuser de célébrer un « mariage » homosexuel. Voyons si la mobilisation souhaitée par Xavier Lemoine et promise par Ludovine de La Rochère à ces maires, sera au rendez-vous.

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50 Comments

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  • GV , 12 juin 2013 @ 7 h 24 min

    au cours desquelles ils seraient réelus triomphalement j ‘espere

  • Yaki , 12 juin 2013 @ 7 h 38 min

    Je vous ai déjà répondu dans une autre discussion.

    Mais je vais imiter les opposants au mariage gay avec de la politique fiction : si on donnait le droit aux croyants (parce que les catho ne sont pas les seuls opprimés par notre dictature socialo-communiste franc-maçonne pédophile), si on donnait donc le droit aux croyants de se marier directement religieusement, cela entrainerait à terme une demande de reconnaissance de ce mariage par l’Etat sans passer devant un officier d’Etat civil. Ce serait la destruction de notre société.

  • C.B. , 12 juin 2013 @ 8 h 28 min

    Si démission n’entraîne pas réélection, ce n’est pas une bonne stratégie.
    Il me semble plus utile de différer la démission, et auparavant d’attendre la réaction: si sanctions en chaîne suivies de recours, ça me paraît plus productif.

  • C.B. , 12 juin 2013 @ 8 h 36 min

    “cela entrainerait à terme une demande de reconnaissance de ce mariage par l’Etat sans passer devant un officier d’Etat civil. Ce serait la destruction de notre société.”
    Vous avez bien décrypté la stratégie qui a été adoptée:
    a) pour le divorce
    b) pour la contraception
    c) pour l’avortement
    d) pour l’état de vie LGBT
    Je continue à souligner qu’on ne voit pas pourquoi un état de vie devrait être enregistré par l’état-civil, et pourquoi certains devraient donner des droits si ce n’est pas parce que la société en tire des avantages: je dois être bornée, mais si je vois bien les avantages que la société tire de la naissance naturelle d’enfants je ne vois pas en quoi la vie communautaire (à deux, trois, cinq, dix, de même sexe -je pense par exemple aux communautés monastiques- ou non) devrait valoir à ses membres une reconnaissance particulière de la société.
    Vous ovulez cohabiter: très bien; c’est votre choix et il est éminemment respectable, mais pourquoi la société devrait-elle vous témoigner quelque reconnaissance que ce soit?

  • Frédérique , 12 juin 2013 @ 8 h 39 min

    @C.B.
    Effectivement “Actuellement, le mot « mariage » est en train d’être vidé de son sens”, mais le mariage civil uniquement, rien n’a changé (pour l’instant) pour le mariage religieux, alors donnons le coup de grâce au mariage civil en le reléguant (sans se mettre hors la loi) à une simple démarche administrative.
    N’allez plus vous “marier” à la mairie, le jour “j” les démarches administratives en poche (certificat médical et publication des bans) vous allez juste avec vos témoins “chercher” votre contrat de mariage en mairie, comme vous iriez chercher une feuille d’état civil (sans cérémonie, sans alliance…) et vous célébrer à la date de votre choix, le plus légalement du monde votre mariage à l’église après. C’est tout à fait possible, je me suis mariée comme ça, il y a des années pour des raisons différentes à l’époque.
    30% des mariages sont catholiques sans compter le nombre de mariages célébrés dans d’autres religions. Il est possible à l’heure actuelle d’exprimer son mépris sur plus de la moitié des mariages civils et de redonner sur autant ses lettres de noblesse aux mariages religieux. Même si cela ne change rien sur le côté administratif, le mépris laisse des traces, il n’y a qu’à voir celles laissées sur les Français par l’arrogance de son gouvernement.

  • C.B. , 12 juin 2013 @ 8 h 42 min

    a) “Je vous ai déjà répondu dans une autre discussion.”
    La pédagogie est l’art de la répétition non monotone.
    b) oups! mille excuses pour mon très drôle lapsus malleolorum: donc, évidemment, lire
    “Vous voulez cohabiter”
    et non “Vous ovulez cohabiter”

  • C.B. , 12 juin 2013 @ 8 h 58 min

    Bonjour Frédérique,
    C’est bien mon cas: nous nous sommes mariés, il y a déjà pas mal d’années, “en plusieurs temps”
    -mariage civil (à l’époque seul moyen pour bénéficier d’un rapprochement de conjoints fonctionnaires, vous voyez que ça date … d’avant le pacs): pas d’alliance, pas de frous-frous (ni robe blanche ni …), c’était vraiment “on vient chercher le document administratif dont nous avons besoin pour construire un foyer dans des conditions un peu raisonnables”
    -mariage religieux: plus de six mois plus tard, sans cohabitation entre temps donc en robe blanche qui avait tout sa signification.

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