Le 4 novembre 2014, les habitants du Tennessee se prononceront sur l’Amendement 1 qui, s’il est adopté, ajoutera notamment cette mention d’inspiration pro-vie à la constitution de l’Etat des volontaires :
“Rien dans la présente Constitution ne garantit ou protège un quelconque droit à l’avortement ou nécessite le financement d’un avortement.”
L’issue est incertaine : selon un sondage réalisé en mai par Vanderbilt University sur un échantillon représentatif de 1 245 personnes, 25% des Tennesséens se jugent “parfaitement pro-choix”, 20% “plutôt pro-choix” (total : 45%), 9% de “plutôt pro-vie” et 39% de “parfaitement pro-vie” (total : 48%) tandis que 6% n’ont pas d’opinion. 25% des habitants sont favorables au droit de tuer l’enfant dans le sein de sa mère dans tous les cas, 20% pour une interdiction totale, 50% pour une interdiction sauf dans les cas de viol, d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger (camp pro-vie : 70%) et 5% ne savent pas.
Résumons : bien que plus nombreux, les “pro-vie” convaincus sont (malheureusement) moins radicaux que les pro-choix convaincus tandis que les “plutôt” pro-choix s’avèrent susceptibles de soutenir des restrictions qui vont dans la direction pro-vie. En théorie, car dans le cas du référendum sur l’Amendement 1, le sondage donne une confortable victoire aux partisans du statu quo, par 71% contre 23%. Dans la dernière National Review, l’éditorialiste David French accuse le lobby pro-avortement d’acheter le référendum à coup de millions dans cet Etat plutôt conservateur mais qui pâtit d’une Cour suprême marquée à gauche, héritage laissé par les démocrates “Blue Dogs” (pourtant réputés plus conservateurs que la moyenne des démocrates…). Il n’a pas tort : en juillet dernier, les milieux pro-choix avaient levé 360 000 dollars contre 518 000 pour leurs opposants pro-vie. Les premiers visent 4 millions de dollars, les second 2,1 millions. Si les défenseurs du droit à la vie comptent sur les petits (et nombreux) dons individuels, les partisans du “droit à l’avortement” bénéficient de gros dons d’institutions elles-mêmes gavées d’argent public : 175 000 dollars de Planned Parenthood of Middle Tennessee, 50 000 dollars de Planned Parenthood of the Greater Northwest, basé à Seattle (à l’autre bout du pays), 35 000 dollars de l’American Civil Liberties Union de New York (idem)…
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