Le grand journal québécois Le Devoir titre ce 9 avril : « Soulagement à Ottawa ». La victoire écrasante du Parti libéral du Québec (70 sièges sur 125) aux élections du lundi 7 avril, qui écarte la menace d’un référendum pour les quatre prochaines années, a été accueillie avec soulagement dans la capitale fédérale. Pauline Marois, chef du Parti québécois, qui dirigeait un gouvernement minoritaire depuis 2012, avait souhaité de nouvelles élections pour avoir les mains libres. Elle misait sur sa politique en matière d’identité, incarnée par le projet de loi sur la laïcité de l’État, qui visait les communautarismes musulmans et sikhs. Elle voulait aussi reprendre la démarche souverainiste, mise à mal par deux référendums négatifs en 1980 et 1995.
Les résultats sont les suivants :
> Québec solidaire (extrême gauche) : 7,6%
> Parti québécois (gauche indépendantiste) : 25,4%
> Coalition Avenir Québec (centre neutre sur la question indépendantiste) : 23,1%
> Parti Libéral du Québec (droite anti-indépendantiste) : 41,5%
On peut tirer deux leçons de la situation politique québécoises :
1) Les minorités immigrées peuvent dénaturer les résultats électoraux. Au Québec, les allogènes représentent 20% de la population, soit 8% de descendants des colons anglais et 12% d’immigrants dont une petite moitié possède la citoyenneté. On a donc environ 13% d’électeurs pour qui la notion de nation québécoise n’a aucun sens. Lors des référendums, le oui à l’indépendance avait obtenu 40,4% en 1980 et 49,4% en 1995. Le vote allogène a donc été décisif la deuxième fois avec certitude. Pour les élections du 7 avril, c’est le Parti libéral qui engrange ce vote.
2) La défense d’un État civique et non communautaire, ainsi que souverain sur le plan international est le fait d’un parti de gauche. Le Parti québécois, initiateur de l’idée d’indépendance du Québec, est un vieux parti de la gauche des mouvements de libération des années 1960-1970. Notre provincialisme français, pour qui tout ce qui est de gauche est forcément apatride et adepte du Grand remplacement, en prend un coup.
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