Il en existe 30 000 en France. Les ronds-points, une spécialité française, coûteraient 6 milliards d’euros par an au pays. C’est le banquier Matthieu Pigasse (Lazard) qui avance ce chiffre dans son dernier livre, Éloge de l’anormalité, dont “deux sont consacrés à la seule décoration de ces magnifiques ouvrages publics : corbeilles en rotin remplies de coquillages, vaches en plastique paissant sagement sur de faux prés, sculptures abstraites, fusées, cerfs royaux en majesté, oiseaux géants prenant leur envol… » L’économiste François Vallet estime, lui, le coût des ronds-points entre 4 et 5 milliards par an. Selon lui, “dans beaucoup de communes, cela relève d’affaires de pots-de-vins. Les politiques locaux surfacturent des ronds-points à des entrepreneurs amis, et chacun se partage ensuite les gains. » C’est sans doute pour cela que, malgré la nécessité urgente de réduire les dépenses publiques, il en pousse encore 500 par an. Officiellement pour des raisons de sécurité, mais pas seulement : « Un rond-point est fait pour interpeller, montrer qu’il se passe quelque chose dans la commune », explique au Parisien Daniel Laurent, maire de Pons et sénateur de la Charente-Maritime, un département précurseur en matière d’ornement de giratoires. « C’est une démarche d’identification, une façon de dire “voilà ce que nous sommes” », remarque Éric Alonzo, codirecteur du troisième cycle à l’École d’architecture de Marne-la-Vallée et spécialiste du sujet auquel il a consacré un livre. Le rond-point vu comme une résistance face à la mondialisation, même Arnaud Montebourg n’y avait pas pensé, se moque Le Parisien…
En 2008, la ville de Château-Thierry, dans l’Aisne, a remporté le premier concours des plus beaux ronds-points de France…
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