[Mise à jour : titre modifié après plusieurs suggestions de lecteurs (voir la discussion sous l’article)]
Alors que la collecte des signatures en faveur de l’Initiative citoyenne européenne Un de Nous s’achevait le 1er novembre à minuit avec près de 1,8 millions de signatures, soit près du double de ce qui était exigé pour imposer son examen par la Commission européenne, la contre-offensive du lobby de l’avortement et des idéologues du genre au Parlement européen s’est soldée par un échec avec le renvoi en commission parlementaire le 22 octobre de la proposition de résolution « Estrela ». Ce texte est sans doute un des plus bizarres et des plus dangereusement extrémistes de ce parlement dont le mandat prendra fort heureusement fin l’année prochaine. Il sera probablement remplacé par une assemblée nettement plus euroraisonnable à en croire les sondages dans plusieurs grands pays européens, France comprise.
Proposée sous forme de Rapport sur la santé et les droits sexuels et génésiques (les droits reproductifs en novlangue, ndlr) par la « Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres » (l’égalité des sexes en novlangue, ndlr), portant le nom de la rapporteuse Edite Estrela, une socialiste portugaise membre de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (le groupe dont font partie les socialistes français), cette résolution avait pour but avoué de contrer l’Initiative citoyenne européenne Un de Nous qui veut interdire aux institutions européennes de financer les avortements et la recherche sur les embryons (plus d’explications dans cet article). Le renvoi en commission du rapport Estrela équivaut très probablement à son enterrement puisque les travaux du parlement actuel seront clos en avril 2014 et qu’il n’est désormais plus permis de déposer de nouveaux rapports pour le vote de résolutions. C’est un succès personnel pour l’eurodéputé FN Bruno Gollnisch qui a imposé avec le soutien du groupe des Conservateurs et réformistes européens un vote sur le renvoi de ce rapport en commission, un vote que la gauche antidémocratique du PE aurait voulu éviter.
Le rapport Estrela affirme parmi d’autres inepties qu’il existerait un droit international à l’avortement et il demande par conséquent aux États membres de garantir un libre accès aux prestations d’infanticide prénatal, y compris sans l’accord des parents pour les jeunes filles mineures. Il milite également, conformément aux recommandations délirantes de l’OMS, pour une éducation sexuelle et une éducation à l’idéologie du genre obligatoire dès l’école primaire toujours sans que les parents puissent s’y opposer. Bien entendu, la résolution avancée par les socialistes avec le soutien de l’extrême-gauche rouge-verte n’aurait aucun caractère contraignant puisque l’Union européenne n’est pas compétente pour les questions d’avortement et d’éducation sexuelle, mais il s’agit d’empiéter toujours un peu plus sur les compétences des États et de mettre la pression sur les pays récalcitrants au programme du lobby de l’avortement financé par de grandes firmes pharmaceutiques et au programme gendériste du lobby LGBT. Il s’agit aussi de donner une orientation pro-avortement et pro-idéologie du genre à l’action extérieure de l’UE, afin de contrer de manière préventive l’impact potentiel de l’initiative Un de Nous sur les politiques de l’UE dans le monde.
Mais les droites, pour une fois à peu près unies, ont bloqué cette nouvelle offensive liberticide de la gauche et il faut s’en réjouir. Au Parlement européen, 351 députés ont voté pour le renvoi du rapport Estrela en commission, 319 ont voté contre, exprimant ainsi leur soutien pour le rapport, et 18 se sont abstenus (voir ici qui a voté pour et qui a voté contre parmi les eurodéputés français).
Un des auteurs du rapport, l’eurodéputé travailliste britannique Micheal Cashman, un des grands défenseurs de la cause LGBT à Bruxelles, dévoile la stratégie de ce lobby et des partisans d’un accès toujours plus libre à l’avortement : il s’agit de mener un véritable blitzkrieg, une guerre éclair à tous les niveaux de la société et à tous les niveaux du pouvoir pour passer en force. Les défenseurs du droit à la vie et des libertés fondamentales trouveront du réconfort dans le fait que M. Cashman se plaint amèrement des succès de l’offensive menée sur tous les fronts par ceux qu’il appelle les sociaux-conservateurs (social conservatives), sans doute pour les distinguer des Conservateurs de David Cameron qui n’ont plus de conservateurs que le nom (ce qui est une des raisons des succès récents de l’UKIP).
Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ[1] et président de l’Initiative citoyenne européenne Un de Nous, confirme que le projet de résolution Estrela portait de très graves atteintes aux droits fondamentaux, en particulier à la vie, à la liberté de conscience et aux droits des parents, et que l’Initiative Un de Nous sort renforcée du renvoi du rapport en commission. Il appelle toutefois à rester vigilants.
[1] European Center for Law and Justice
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