UMP : entre pagaille financière et retour de Nicolas Sarkozy…

La fête aura été de courte durée à l’UMP après l’adoption des statuts. En effet, l’UMP pouvait pavoiser : plus de 80 000 votants approuvant largement les nouvelles règles, donnant la possibilité de procéder à des primaires en 2017, mais approuvant également le statu quo permettant à Jean-François Copé de rester jusqu’en 2015. En effet, il n’y aura pas de nouvelle élection. L’accord semblait parfait, même si l’on sait que copéistes et fillonistes n’ont rien oublié. Mais voilà que l’écueil financier surgit à nouveau. Le Conseil constitutionnel confirme pour l’essentiel la décision de la Commission nationale des comptes de campagne qui avait réintégré certaines dépenses dans les comptes du candidat Nicolas Sarkozy. Certes, on s’y attendait plus ou moins, mais le coup – le coût, également… – est cinglant pour l’UMP. Non seulement l’UMP pourra dire adieu à 10 millions d’euros, mais elle devra rembourser un peu plus de 300 000 euros qui correspond au déficit provoqué par la différence entre les dépenses et les recettes.

Une décision contestable ? La tentation a été évidemment de charger le Conseil constitutionnel, en l’accusant d’avoir rendu une « décision politique » (Nadine Morano). Il est vrai que le Conseil constitutionnel a parfois été complaisant, si ce n’est léger, comme ce fut le cas lors du mariage pour tous. Mais à la lecture de la décision du jeudi 4 juillet 201 3, on peut se demander qui est véritablement politique… Certainement pas Nicolas Sarkozy ou Jean-François Copé, qui ont laissé évacuer des comptes de campagnes des dépenses que l’on pouvait difficilement écarter. La volonté de minimiser le meeting Villepinte au motif qu’il s’agissait, en partie, d’un conseil national extraordinaire (NOTA : formation élargie de l’UMP qui regroupe un grand nombre de cadres) est ridicule. Dimanche 11 mars, les militants, qui n’étaient nullement membres du Conseil national, étaient mobilisés très tôt, de manière matinale… Dès les premières heures de la réunion du 11 mars, il était difficile de soutenir la thèse du conseil national extraordinaire. Dans le meilleur des cas, elle ne tient qu’une heure, comme le constate justement le Conseil constitutionnel. En réalité, il s’agissait ni plus, ni moins d’une réunion de campagne présidentielle. En 2006 et 2007, l’UMP fut plus prudente, lorsqu’elle n’imbriqua pas réunion de cadres (conseil national du 16 novembre 2006) et meeting de masse… Il en va de même pour l’édition spéciale (le numéro 56) du Magazine de l’Union : le Conseil constitutionnel constate, à juste titre qu’il avait pour objet de promouvoir la candidat de Nicolas Sarkozy. En effet, le magazine avait été tiré exceptionnellement à 500 000 exemplaires pour être exclusivement consacré au bilan de Nicolas Sarkozy. Qui plus est, lorsqu’on examine sa pagination, elle diffère radicalement des numéros précédents qui font seulement 16 pages et non 32. Idem pour la réunion de Toulon du 1er décembre 2011 qui ne se rattache nullement à l’exercice du mandat présidentiel mais préfigure, en raison des militants et des nombreux drapeaux tricolores, les grandes réunions publiques de la dernière chance du candidat Sarkozy de 2012. Enfin, pour couper court à certaines accusations de partialité, le Conseil constitutionnel n’a pas tenu rigueur de tous les défauts imputables à la campagne de Nicolas Sarkozy. Ainsi, il n’a pas pris en compte certaines réunions où le président de la République attaquait durement François Hollande, déjà candidat, à l’instar de la réunion de Fessenheim du 9 février 2012, considérant que ces déplacements ne peuvent « être regardés comme se rapportant à l’exercice présidentiel ». Nicolas Sarkozy paye les ambiguïtés d’une campagne commencée à la fois trop tôt et trop tard. Il mourrait d’envie d’annoncer sa candidature, se comportant déjà comme un candidat, mais, à la Mitterrand, il voulait l’annoncer le plus tard possible. Résultat : il a perdu sur les deux tableaux.

Nicolas Sarkozy, nouveau Berlusconi ? En lançant un appel, sur sa page Facebook, à renflouer l’UMP, Nicolas Sarkozy a trouvé l’occasion inespérée de se remettre sur la scène politique. Il rêvait d’un retour plus triomphal, sur fonde de crise, songeant aux scrutins de 2014. Cette fois-ci, il saisit la balle en lançant un appel et en participant au Bureau politique extraordinaire de l’UMP, prévu lundi 8 juillet 2013. Une occasion idéale… Cela s’ajoute aux différentes difficultés, notamment judiciaires, rencontrées par Nicolas ou ses proches. En s’introduisant explicitement dans le jeu, Nicolas Sarkozy peut jouer la carte du « dernier recours », persécuté par les pouvoirs publics, exécutifs (François Hollande et le fameux cabinet « noir ») ou judiciaires (les différentes affaires judiciaires impliquant Nicolas Sarkozy ou non). Bref, une authentique carte populiste. Face à Un président de la République discrédité et un Gouvernement affaibli, Nicolas Sarkozy peut incarner le renouveau, plus vite qu’on ne l’imaginait, mais certainement au rythme dont l’ancien locataire de l’Elysée rêvait. Ce retour fait un heureux, Jean-François Copé, qui multiplie courriels pour soutenir financièrement l’UMP, même si Nicolas Sarkozy est conscient du mal fait par le député-maire de Meaux au parti qu’il avait conquis en 2004.

Pour ne pas conclure. L’UMP entre dans une nouvelle phase, liant à nouveau son destin à celui de Nicolas Sarkozy. Il semble que les militants, voire les sympathisants, aient été généreux en acceptant de faire des dons. Cette situation est en tout cas inédite, car l’UMP et son chef sont à mi—chemin d’une formation de gouvernement (au pouvoir il y a encore un an) et d’une formation antisystème (seuls contre tous). Cela suffira-t-il à renforcer l’UMP, mais surtout en remettre en scelle Nicolas Sarkozy ? Rien n’est moins sûr. La contestation à François Hollande ne passe plus que par l’UMP. Elle n’est même plus forcément partisane, tout en restant politique.

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79 Comments

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  • monhugo , 7 juillet 2013 @ 15 h 45 min

    Discours d’une parfaite cohérence. Marre de la bien-pensance et du cosmopolitisme, qui vont si bien d’ailleurs avec la fameuse “mondialisation”. Marre de la propagande dans laquelle on nous fait vivre depuis le berceau, en sachant que la famille qui peut (doit !) servir de contre source d’information est en voie de disparition logique (le faux mariage n’étant qu’une étape parmi d’autres en ce sens). Si être “raciste”, c’est défendre ses origines, notamment culturelles, je suis raciste. Si être “raciste”, c’est défendre son environnement physique (chacun chez soi), je suis raciste. Quant à l’antisémitisme, il faudrait peut-être nuancer, mais il est patent que le cosmopolitisme du Juif, résultat direct de la diaspora, cède immédiatement le pas quand le Juif est Israélien !

  • YVES RENE , 7 juillet 2013 @ 16 h 28 min

    je me demande si le CC demandera un jour a Hollande l’argent que sa maitresse a depensée sur le dos des contribuables Français car je croix que la somme sera importante mais la personne n’en parle

  • Kef-Ahmem , 7 juillet 2013 @ 16 h 49 min

    Votre prétention n’a d’égale que votre médiocrité…………..Si les moins que rien votent FN, c’est que les autres sont encore plus ignares, puisqu’ils mettent toujours les mêmes depuis 40 ans, et n’ont pas encore compris qu’il s’agissait de la liquidation de France dont il est question…….Pôvre mossieur; je vous plains sincèrement…..

  • joss , 7 juillet 2013 @ 17 h 07 min

    D’accord avec le réel, loupiote, mariedefrance.
    Rien n’est possible avec tout ce monde.
    quel étonnement d’écouter un journaliste,( avec une barbe-bouc au menton ), qui de tous temps était contre la droite, et surtout contre le président sortant, déclarer sur une chaine, que Hollande ne faisait rien, et reconnaitre qu’il faudrait un Sarkosy pour nous sortir de ce marasme à venir……surprenant, mais voilà quelqu’un qui a compris quelque chose et qui a le mérite de penser à l’urgence pour la nation avant tout.

  • Français désabusé , 7 juillet 2013 @ 17 h 18 min

    PS et UMP… Ce sont les mêmes collabos anti France!

  • petitjean , 7 juillet 2013 @ 19 h 07 min

    pour ceux qui n’ont pas de mémoire

    Dans l’intérêt de la France, permettez moi de rappeller quelques trahisons de Sarkozy et de l’ump:

    Qui a bafoué le vote des français qui avaient dit NON au référendum sur le projet de Constitution Européenne ? Sarkozy ! Qui a permis aux voyous de ne pas faire leur peine de prison ? L’UMP. Qui a n’a pas souhaité rendre la majorité pénale à 13 ans ? L’UMP. Qui a fait exploser l’immigration à 250 000 nouveaux migrants par an alors que sous Jospin il était de 100 000 ? L’UMP. Qui n’a pas supprimé les 35 heures et l’ISF carcans économiques que nous payons durement à l’heure actuelle ? L’UMP. Qui n’a pas voulu mettre en place une réelle TVA sociale qui aujourd’hui nous aurait bien aidé face à la crise ? L’UMP. Qui n’a pas voulu supprimer CMU et AME nids de fraudeurs et qui coûtent aux contribuables près de 14 milliards d’€ par an ? L’UMP.Qui a fait entrer la théorie du genre à l’école ? Sarkozy ! Qui n’a pas abrogé les lois liberticides (lois Pleven, Gayssot, Taubirat, etc..) qui musèlent les français ? Sarkozy !
    Qui a dit :”« Je pense que les Français attendent une France d’après. (…) C’est une France où l’expression “Français de souche” aura disparu »” ? Sarkozy ! Qui a dit :”« Nous irons ensemble vers le Nouvel Ordre Mondial, et personne, je dis bien personne, ne pourra s’y opposer » ” ? Sarkozy ! Qui a continué d’augmenter les déficits et la dette durant son mandat ? Sarkozy ! Qui a continué d’augmenter les impôts et les taxes ? Sarkozy ! Qui a laissé le chômage augmenter sous son mandat ? Sarkozy ! Qui a laissé exploser la criminalité ? Sarkozy !

    Enfin, le soir de son élection, place de la Concorde, Sarkozy nous a déclaré : je cite ,”je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas” !

    N’avez vous pas été trahi mille fois par Sarkozy et l’ump ?

    Et des exemples comme ceux-ci je pourrai en donner des centaines.

    L’UMP reviendra-t-elle sur le mariage gay ? Bien sûr que non ! Et une personne très estimable comme Christian Vanneste avait dans le fond raison sur le virage idéologique progressiste de l’UMP. Pour l’avoir dénoncé il en a été exclus.

    Savez vous pourquoi la France crève à petit feu ?
    parce que les français refusent de comprendre qu’il n’y a aucune différence de projet politique entre le ps et l’ump. Hier entre le rpr et le ps. Pourtant toutes les preuves sont là sous nos yeux. Il suffit de considérer les FAITS

    A l’évidence ils sont les deux faces d’une même médaille socialiste immigrationiste mondialiste

    Oui, la fausse droite doit mourir pour que vive la France.

    réinformation sur http://www.polemia.com et http://www.fdesouche.com

  • LUC+ , 7 juillet 2013 @ 20 h 17 min

    justement rien a voir avec STPierre donc 3fois et puis s’en vont !

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