Le ministre de la Justice espagnol, Alberto Ruiz-Gallardón, a annoncé cette semaine que la nouvelle loi sur l’avortement déjà promise à plusieurs reprises (voir les articles ici et ici) serait présentée en octobre. Il a affirmé que le temps écoulé depuis la première annonce par le gouvernement du Parti Populaire (PP) d’une loi limitant l’accès à l’avortement libéralisé par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero était lié aux consultations qui avaient été menées en vue d’obtenir un large consensus et non pas aux divisions internes du PP (voir l’article ici). L’Espagne devrait donc revenir au régime en vigueur entre 1985 et 2010 avec certaines modifications. Alberto Ruiz-Gallardón annonce notamment que l’autorisation d’avorter en cas de danger pour la santé mentale de la femme enceinte sera mieux encadré afin de ne pas permettre les nombreux avortements tardifs qui ont conduit à la libéralisation unilatérale par les socialistes, sans mandat populaire, de l’avortement sans justification médicale jusqu’à la 14e semaine de grossesse. Le ministre de la Justice espagnol promet que la nouvelle loi restreignant l’avortement ne sera pas une passoire. Comme jusqu’en 2010, l’avortement sera autorisé en cas de grossesse consécutive à un viol, de danger pour la santé physique ou mentale de la femme enceinte et de malformation du fœtus. Le ministre a cependant précisé que ce dernier cas serait mieux réglementé qu’avant et que seules les malformations du fœtus « incompatibles avec la vie » pourront justifier une interruption de la grossesse.
L’interdiction des avortements à la demande faisait partie des promesses électorales du PP et un sondage commandé au printemps par l’association HazteOir («Fais-toi entendre») sur un échantillon de 1 000 personnes montrait que 46 % de ceux qui avaient voté pour le PP en 2011 et lui avaient donné la majorité absolue au parlement espagnol ne revoteraient pas pour ce parti si celui-ci persistait à ne pas réaliser cette promesse électorale.
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