Assaut policier chez une famille scolarisant ses enfants à domicile, les enfants enlevés de force

Quatre enfants, âgés de 7 à 14 ans, ont été enlevés dans leur maison située à Darmstadt, en Allemagne, par la police armée d’un bélier, et leurs parents se sont vus signifier qu’ils ne sont pas prêts de les revoir de sitôt, tout cela au prétexte de la scolarisation à domicile, selon un nouveau rapport ahurissant de la HSLDA (Home School Legal Defense Association, l’association de défense juridique de la scolarisation à domicile).

La HSLDA, partisan international de premier plan de l’instruction à domicile, indique que la famille de Dirk et Petra Wunderlich a combattu pendant plusieurs années l’obligation allemande datant de la deuxième guerre mondiale de soumettre tous les enfants aux programmes d’endoctrinement dans les écoles publiques de la nation.

Ce raid bouleversant n’a été motivé que parce que les parents fournissaient à leurs enfants une éducation, selon la HSLDA. L’association souligne que les documents autorisant la police et les travailleurs sociaux à avoir recours à la force sur les enfants ne contenaient aucune indication de mauvais traitements.

“On ne sait pas où les enfants ont été emmenés” indique la HSLDA. “Les fonctionnaires ont promis aux parents de façon menaçante qu’ils ne reverraient pas leurs enfants de sitôt.”

Le raid qui a eu lieu jeudi à 8 heures du matin, alors que les enfant commençaient leur journée de classe, a été décrit par les témoins comme “brutal et malveillant.”

Une équipe de 20 travailleurs sociaux, policiers et agents spéciaux ont pris d’assaut la maison de la famille. La HSLDA indique que le juge Koenig, qui siège au tribunal de la famille à Darmstadt, a signé l’ordre autorisant la saisie immédiate et par la force des enfants.

“Faisant état de ‘l’incapacité des parents à coopérer avec les autorités pour envoyer leurs enfants à l’école’, le juge a également autorisé le recours à la force ‘contre les enfants’ (…) son raisonnement étant que la force devait peut-être se révéler nécessaire parce que les enfants avaient ‘adopté les opinions des parents’ concernant la scolarisation à domicile et ‘qu’aucune coopération ne devrait être attendue’ ni des parents ni des enfants”, relate l’HSLDA.

Dirk Wunderlich a raconté à la HSLDA : “J’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu beaucoup de monde, policiers et agents spéciaux, tous armés. Ils m’ont dit qu’ils voulaient entrer pour me parler. J’ai tenté de poser des questions, mais en quelques secondes trois officiers de police sont arrivés avec un bélier et s’apprêtaient à enfoncer la porte, alors je l’ai ouverte.”

“La police m’a poussé sur une chaise et ne voulait même pas me laisser téléphoner au début. C’était le chaos quand ils m’ont dit qu’ils avaient l’ordre de prendre mes enfants. Dès que je faisais un mouvement les agents m’attrapaient, comme si j’étais un terroriste. On ne s’attend pas une seconde à ce que quelque chose comme ça se passe dans notre village si calme et paisible. On aurait dit une scène tirée d’un film de science fiction. Nos voisins et enfants ont été traumatisés par cette invasion.”

Violations des droits de l’Homme

Michael Farris, fondateur de la HSLDA, écrit dans un rapport que ce raid viole bon nombre de précédents judiciaires européens, y compris plusieurs dispositions de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

“Le droit de scolariser son enfant à domicile est un droit de l’Homme,” dit-il, “et la liberté de mouvement et de quitter un pays en sont également. L’Allemagne a nié ces droits à cette famille de manière flagrante.”

“Ce dernier acte de saisir ces quatre enfants innocents est un acte scandaleux digne d’un État voyou.”

Farris dit que la Constitution des États-Unis n’est “pas seule à défendre le droit des parents de décider comment éduquer leurs enfants.”

“L’Allemagne a signé bon nombre de traités relatifs aux droits de l’Homme qui reconnaissent le droit des parents à fournir une éducation différente des écoles publiques afin que les enfants puissent être éduqués selon les croyances religieuses des parents”, dit-il.

“L’Allemagne n’a tout simplement pas respecté ses obligations en vertu de ces traités ou en tant que démocratie progressiste. La HSLDA et moi-même feront tout ce que nous pouvons pour aider cette famille à retrouver la garde de leurs enfants et s’assurer qu’ils sont à l’abri de cette persécution. Cette affaire montre clairement pourquoi l’affaire de la demande d’asile de la famille Romeike est si importante. Les familles vivant en Allemagne ont besoin d’un espace sécurisé où elles peuvent éduquer leurs enfants en paix.”

Comme l’a rapporté WND, l’affaire Romeike a été soumise à la Cour Suprême des États-Unis. En 2010, un juge de l’immigration a accordé l’asile aux États-Unis à la famille, qui a fui l’Allemagne parce que leurs enfants étaient forcés d’être scolarisés dans des écoles publiques.

L’administration Obama, mécontente de ce verdict, a fait appel et obtenu une ordonnance d’une juridiction supérieure pour que la famille retourne en Allemagne. Il a fait valoir auprès de la cour que les parents n’ont aucun droit de décider comment éduquer leurs enfants et quoi leur apprendre, ce pouvoir appartenant à l’État.

Voir le sujet sur les Romeikes ci-dessous.

Détention par l’État

L’État allemand a déjà attaqué la famille Wunderlich à plusieurs reprises au sujet de la scolarisation à domicile. Il y a moins d’un an, un tribunal allemand a accordé la garde des enfants aux services sociaux.

Toutefois, les autorités de l’époque ont décidé de laisser les enfants dans la maison familiale parce qu’ils y étaient bien soignés.

WND rapporte que l’État reproche à la famille de ne pas avoir répondu à ses exigences “d’intégration”. La décision émane du juge Markus Malkmus, qui a ordonné la garde des enfants à “l’agence de protection de l’enfance” étatique, selon le jugement.

La famille a également vécu une mésaventure en France quand la police a arraché les enfants à leur maison là-bas, les accusant “d’être seuls”.

À l’époque, deux travailleurs sociaux français et deux policiers sont arrivés sans prévenir au domicile de Dominique Chanal à St. Leonard, France, où vivaient Dirk et Angela Wunderlich et leurs enfants.

La famille avait fui l’Allemagne à cause de plusieurs amendes imposées pour scolarisation à domicile. Les enfants ont été rendus à leurs parents quelque temps plus tard. Mais Dirk Wunderlich a été contraint l’année dernière de retourner en Allemagne avec sa famillle parce qu’il ne trouvait pas de travail ailleurs.

Wunderlich a dit à Mike Donnelly, le directeur des affaires internationnales de la HSLDA que sa femme et lui étaient effondrés.

“Ce sont des gens brisés. Ils ont dit qu’ils se sentaient comme réduits en poussière. Ils ont été très secoués et choqués par l’événement. Mais ils m’ont aussi dit qu’ils avaient suivi leur conscience et les préceptes de leur foi”, a déclaré Donnelly. “Même s’ils n’ont pas beaucoup de foi en l’État allemand – ils ont beaucoup de foi en Dieu. Ils sont une famille courageuse qui suscite l’inspiration.”

Donnelly dit que sa question au gouvernement allemand est : “Combien de temps allez vous autoriser que ce genre d’actes brutaux soient perpétrés à l’encontre des familles allemandes ?”

“Pourquoi est-ce si important pour vous de forcer les gens à mettre leurs enfants dans les écoles publiques ? L’écho de cet acte est une résonance d’une époque sombre de l’histoire allemande. Quand les hommes au pouvoir vont-ils se réveiller et changer les choses pour que la brutalité dont ont été victimes les enfants comme les Wunderlichs n’arrive plus à cause de la scolarisation à domicile ? Aucun homme d’État en Allemagne n’est-il prêt à défendre ce qui est juste ?”

Dirk Wunderlich a dit à la HSLDA que sa fille de 14 ans a été emmenée de force hors de la maison.

“Quand je suis sorti, notre voisine pleurait en regardant la scène. Je me suis retourné et j’ai vu ma fille escortée comme une criminelle par deux grands policiers. Ils n’étaient pas aimables du tout. Quand ma femme a essayé d’embrasser ma fille pour lui dire au revoir un des agents spéciaux l’a brutalement poussée d’un coup de coude et a dit “c’est trop tard pour ça.”

Après l’enlèvement des enfants, les autorités ont “invité” les parents à une réunion avec les travailleurs sociaux. Ils se sont entendu dire qu’ils n’avaient même pas le droit à une comparution immédiate au sujet de la situation des enfants.

Jeunesses hitlériennes

L’Allemagne a un long passé de persécution des familles pratiquant la scolarité à domicile.

En 1937 Adolf Hitler a déclaré : “La jeunesse d’aujourd’hui est déjà le peuple de demain. Pour cette raison nous nous sommes fixé la tâche d’inculquer à la jeunesse l’esprit de cette communauté socialiste à un âge précoce, à un âge où l’humain n’est pas encore perverti et donc intact. Ce Reich existe, et se construit un avenir, sur sa jeunesse. Et ce nouveau Reich ne donnera sa jeunesse à personne, mais va prendre les jeunes et leur donner son propre enseignement et sa propre éducation.”

Il y a quelques années, un porte parole de l’État allemand, Wolfgang Drautz, a souligné l’importance de la socialisation des enfants dans les écoles publiques.

Sa déclaration faisait suite à une réponse de l’État allemand à une autre famille qui avait refusé que la police emmène leur enfant dans une école publique.

“Le ministre de l’éducation ne partage pas vos vues concernant la soi-disant scolarisation à domicile”, indique une lettre officielle. “Vous vous plaignez de l’escorte forcée des enfants à l’école primaire par les policiers locaux responsables. (…) Afin d’éviter cela à l’avenir, l’autorité éducative est en contact avec la famille concernée afin de chercher des possibilités pour aligner les convictions religieuses de la famille sur l’obligation inaltérable de fréquentation scolaire.”

La HSLDA a précédemment relaté via les affaires Konrad et Plett la manière dont l’État allemand considère la scolarisation à domicile comme étant de la maltraitance sur enfant, bien qu’elle soit reconnue comme un droit par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Convention de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales, le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels et le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques.

La HSLDA a averti que le comportement des autorités allemandes est une préfiguration de ce à quoi les parents américains devraient s’attendre si la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant était ratifiée aux États-Unis. Ses préoccupations sont détaillées sur le site Parental Rights.

Dans un pays proche, la Suède, WND a également rapporté une affaire dans laquelle les autorités ont arraché un enfant de 7 ans d’un avion alors que les parents déménageaient vers l’Inde pour pouvoir le scolariser à domicile.

Les tribunaux suédois ont ordonné que Dominic Johansson soit définitivement séparé de ses parents, Christer Johansson et Annie Swedish.

> Cet article de Bob Unruh a initialement été publié sur WND.com. Il a été traduit par Laure Lancelle Sanvito pour Contrepoints.org qui le propose aujourd’hui aux lecteurs de Nouvelles de France.

Lire aussi :
> La crise de l’obésité comme prétexte à de nouvelles mesures liberticides ?
> Écosse : une famille nombreuse persécutée à cause de l’obésité des enfants

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35 Comments

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  • 0 / 10
  • doulos , 5 septembre 2013 @ 9 h 44 min

    Rassurez-vous en devenant musulman, car là l’Etat ne contrôle rien, les fonctionnaires n’ont aucune envie lors d’un contrôle de se prendre un coup de couteau entre les deux omoplates !

  • V_Parlier , 5 septembre 2013 @ 10 h 20 min

    Quand j’écris “se consoler”, c’est de l’ironie.

  • V_Parlier , 5 septembre 2013 @ 10 h 34 min

    Ouaoh… Là on est en plein dans le grand projet, en direct des loges.
    (Si ce n’est repris directement des idées de Lénine pour p.149…)

    Et je suis très impressionné par cet aveu on ne peut plus clair:
    “Toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion, de Dieu, du Christ, et à terrasser définitivement l’Église. Non pas seulement l’Église catholique, mais toute Église et toute orthodoxie. Déisme humain, humanisation de Jésus”… C’est exactement le plan préparé pour les écclésiastiques français qui veulent avoir du temps d’expression dans les médias. Mais jusqu’ici ce n’était pas avoué si clairement!

  • Caroline , 5 septembre 2013 @ 12 h 27 min

    C’est affreux! C’est pas la première fois, et une famille allemande, ou suédoise qui fait l’école à la maison n’a aucune échappatoire, pas même l’exil qui leur ai refusé.

    Que pouvons-nous faire pour les aider?

  • Athanase , 5 septembre 2013 @ 13 h 14 min

    Voici une compilation faite par mes soins. A utiliser largement.

    DANTON
    Il est temps de rétablir ce grand principe qu’on semble méconnaître : que les enfants appartiennent à la République avant d’appartenir à leurs parents.
    Danton, CONVENTION. — Séance du 12 décembre 1793.

    “Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents, ils appartiennent à l’Etat”
    Laurence Rossignol, sénatrice PS, 5 avril 2013, en direct sur France 2, émission Ce soir ou jamais

    Vincent PEILLON

    « La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps. C’est un commencement absolu. C’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareil est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. Un événement métahistorique et métapolitique. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. L’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. C’est une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi. » (P17)
    « La société républicaine et laïque n’a pas d’autre choix que de “s’enseigner elle-même” (Quinet) d’être un recommencement perpétuel de la République en chaque républicain, un engendrement continu de chaque citoyen en chaque enfant, une révolution pacifique mais permanente » (P17)
    « En voulant éliminer et le déterminisme religieux et le déterminisme scientifique, la synthèse républicaine se trouve obligée d’inventer une métaphysique nouvelle et une religion nouvelle, où c’est l’homme […] qui va apparaître comme un infini qui sans cesse “s’échappe à lui-même” (J. Lagneau). Cette religion n’est pas une religion du Dieu qui se fait homme. Elle n’est pas davantage d’ailleurs une religion de l’homme qui se fait Dieu. Elle est une religion de l’homme qui a à se faire dans un mouvement sans repos » (p. 141-142).
    « Ce qui manque au socialisme pour s’accomplir comme la pensée des temps nouveaux, c’est une religion nouvelle : “Donc un nouveau dogme, un nouveau régime, un nouveau culte doivent surgir, afin qu’une nouvelle société prenne la place de l’ancienne” (Littré) » (p. 149).

    « La laïcité elle-même peut alors apparaître comme cette religion de la République recherchée depuis la Révolution » (p. 162)
    « C’est au socialisme qu’il va revenir d’incarner la révolution religieuse dont l’humanité a besoin, en étant à la fois une révolution morale et une révolution matérielle, et en mettant la seconde au service de la première » (p. 195).
    Vincent PEILLON, La révolution française n’est pas terminée. Ed du Seuil. 2008

    “Il faut assumer que l’école exerce un pouvoir spirituel dans la société.”
    Vincent PEILLON, http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Vincent-Peillon-veut-enseigner-la-morale-a-l-ecole-550018

    « Ce n’est pas le sujet. Il ne faut pas confondre morale laïque et ordre moral. C’est tout le contraire. Le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper, car le point de départ de la laïcité c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix. »
    PEILLON, JDD, 2012
    LEXPRESS.fr, du 02/09/2012, Vincent Peillon pour l’enseignement de la “morale laïque”.
    http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Vincent-Peillon-veut-enseigner-la-morale-a-l-ecole-550018

    « On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique. Mais comme on ne peut pas non plus acclimater le protestantisme en France comme on l’a fait dans d’autres démocraties, il faut inventer une religion républicaine. Cette religion républicaine qui doit accompagner la révolution matérielle et qui est la révolution spirituelle, c’est la Laïcité. Et c’est pour ça d’ailleurs qu’on a pu parler au début du XXe S de foi laïque, de religion laïque, et que la Laïcité voulait être la création d’un esprit public, une morale laïque et donc l’adhésion à un certain nombre de valeurs… »
    V. PEILLON : http://www.youtube.com/watch?v=RjN3XCjZYNQ

    « Ceux qui vont construire l’Ecole de la république et jouer un rôle déterminant dans la république, c’est le cas de Ferdinand Buisson, sont des gens qui sont venu avec un projet spirituel : c’est à dire que la république pour s’établir à besoin de former sa propre religion qu’ils ont appelé la Laïcité. »
    PEILLON , http://www.dailymotion.com/video/xnrr3t_la-franc-maconnerie-religion-de-la-republique-peillon_news

    « Toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion, de Dieu, du Christ, et à terrasser définitivement l’Église. Non pas seulement l’Église catholique, mais toute Église et toute orthodoxie. Déisme humain, humanisation de Jésus, religion sans dogme ni autorité ni Église, toute l’opération de la Laïcité consiste à ne pas abandonner l’idéal, l’infini, la justice et l’amour, le divin, mais à les reconduire dans le fini sous l’espèce d’une exigence et d’une tâche à la fois intellectuelles, morales et politiques. »
    PEILLON, Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson, Le Seuil, 2010, p277

    « Permettre à chaque élève de s’émanciper », car « le but de l’école républicaine a toujours été de produire un individu libre »
    Assemblée nationale, compte-rendu intégral de la deuxième séance du jeudi 14 mars 2013.

    « Dans notre tradition républicaine, il appartient à l’école non seulement de produire un individu libre, émancipé de toutes les tutelles – politiques, religieuses, familiales, sociales – capable de construire ses choix par lui-même, autonome, épanoui et heureux, mais aussi d’éduquer le citoyen éclairé d’une République démocratique, juste et fraternelle » (p. 12).
    PEILLON, Refondons l’École de la République, p12
    « L’école républicaine n’a jamais prétendu être neutre entre toutes les valeurs. Si la Laïcité a bien signifié la neutralité confessionnelle […], elle n’a jamais signifié ni la neutralité philosophique ni la neutralité politique »
    PEILLON, Refondons l’École de la République, p134

    « Dans nos valeurs, l’Education vise à arracher les enfants aux déterminismes sociaux et religieux et d’en faire des citoyens libres. »
    Christiane Taubira, Assemblée nationale, 3 février 2013

    « Ce qui fait la valeur de ce que nous sommes c’est que précisément nous ne pouvons pas posséder l’infini, que nous ne pouvons pas dire à un moment le beau, le bien, le vrai c’est CA ! Mais que nous ne pouvons pas non plus renoncer à les chercher. Il y a un lien qui s’établit entre nous-même et une aspiration qui nous dépasse et qu’il faut faire très attention à ne pas tuer cela de deux façons : soit en pensant qu’il n’y a pas ce lien, il n’y a donc pas d’aspiration et nous sommes des créatures purement matérielles. Soit à penser qu’on a à donner le fin mot de ce lien. C’est-à-dire que moi curé ou moi pasteur, ou moi philosophe, ou moi, je ne sais pas quoi, politique, je détiens la vérité, je détiens le bien. On doit donc ne pas y renoncer et ne pas le posséder en même temps. Et c’est dans cette tension là que s’inscrit ce qu’ils appellent l’aspiration religieuse. Je ne renonce pas à quelque chose qui me dépasse, c’est présent dans mon expérience et en même temps j’élabore laïquement cette dimension que je reconnais comme une transcendance qui anime mon immanence mais je ne la possède jamais. Et donc je ne viens pas en chaire dire à mes brebis : voilà la vérité. Je les incite à la chercher par eux-mêmes. Voilà »
    Vincent Peillon, Quelle laicité pour aujourdhui ?
    http://gloriadeivivenshomo.hautetfort.com/ : 4e vidéo 1’29

    Théorie du genre et promotion mouvements LGBT
    « La lutte contre les stéréotypes de genre et l’homophobie doit être menée avec force, à tous les niveaux d’enseignement. Les stéréotypes de genre doivent être remis en question dès l’école primaire »
    PEILLON, Refondons l’École de la République, p128

    S’adressant aux recteurs d’académie, M. Peillon indiquait en janvier dernier que « le gouvernement s’est engagé à s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités, notamment par le biais d’une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles [6] ».
    [6] Lettre de Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, aux recteurs, datée du 4 janvier 2013.

    Toujours plus d’étatisme

    « Intégrer l’aide personnalisée dans le temps scolaire et organiser l’accompagnement du travail personnel à l’école même, dans le cadre d’une réforme des rythmes. Ceci signifie la suppression effective des devoirs à la maison »
    Refondons l’École de la République, RAPPORT DE LA CONCERTATION – OCTOBRE 2012, p34

    Ce vasistas (devoirs à la maison) ouvert sur l’école permet aux parents d’avoir conscience de ce que fait leur progéniture la journée. Les devoirs sont, avec les notes, les seuls éléments qui sortent de l’espace scolaire et l’unique moyen pour eux de montrer qu’ils sont présents aux côtés de leurs bambins”
    « La fin des devoirs à la maison relève en effet de l’équité entre les élèves de différentes classes sociales, mais aussi de l’efficacité relative de ce type de travail »
    Patrick Rayou, enseignant-chercheur en sciences de l’éducation à l’université Paris-VIII
    http://www.lepoint.fr/societe/les-devoirs-a-la-maison-point-final-18-10-2012-1518451_23.php

    Les pistes de la refondation de Peillon :

    LE TEXTE DU PROJET DE LOI rend obligatoire l’enseignement des « valeurs de la République » et de « l’esprit critique » qui feront maintenant partie du droit de tout enfant à l’instruction, même pour les enfants bénéficiant d’une instruction privée hors-contrat ou à domicile (nouvel article L131-1-1).
    Un enseignement obligatoire
    Le projet de loi remplace en outre le cours d’instruction civique par un « un enseignement moral et civique » visant à faire « acquérir aux élèves le respect de la personne, de ses origines et de ses différences, de l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que de la laïcité » (nouvel article L311-4). Cet « enseignement moral et civique vise notamment à amener les élèves à devenir des citoyens responsables et libres, à se forger un sens critique et à adopter un comportement réfléchi. Cet enseignement comporte, à tous les stades de la scolarité, une formation aux valeurs de la République, à la connaissance et au respect des droits de l’enfant » (nouvel article L. 312-15).
    Quant à l’école primaire, le texte adopté par l’Assemblée nationale en première lecture indique qu’ « elle assure les conditions d’une éducation à l’égalité de genre. Elle assure conjointement avec la famille l’éducation morale et civique, qui comprend obligatoirement, pour permettre l’exercice de la citoyenneté, l’apprentissage des valeurs et symboles de la République et de l’Union Européenne, notamment de l’hymne national et de son histoire. »
    Cet enseignement moral et civique sera dispensé par les professeurs d’histoire et de sciences et vie de la terre dès la rentrée 2015, à raison d’une heure par semaine à l’école primaire et au collège [1]. Il sera obligatoire, y compris dans les établissements privés sous contrat, et devra être noté.

    Sur la liberté de l’enseignement
    « Les parents ont par priorité le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. »
    Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, 1948, article 26-3.

    « Nul ne peut se voir refuser le droit à l’instruction. L’Etat, dans l’exercice des fonctions qu’il assumera dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques. »
    Protocole additionnel à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, 1952, article 2, protocole n°1.

  • claude34 , 5 septembre 2013 @ 14 h 26 min

    J’espère que vous ne leur enseignez pas l’orthographe…

  • MP , 5 septembre 2013 @ 14 h 40 min

    Non mais ce qu’il faut voir, c’est que je pense que nos dirigeants voudraient à terme carrément interdire toute forme de parentalité, car incompétente et oppressante pour l’individu qui a droit à l’auto-détermination (cf. Unesco), à l’égalité, à la laïcité, à la meilleure éducation/instruction… Même son droit au meilleur patrimoine génétique. Lorsque cela sera (bientôt) techniquement faisable, ils prétexteront l’égalité et aussi sans doute la surpopulation mondiale pour finalement dissocier définitivement la reproduction de la sexualité, par la stérilisation généralisée de la population et la sélection/fabrication artificielle des êtres humains. Plus besoin de parents ni de famille, les enfants seront confiés à des éducateurs (cf. orphelins).
    Tout cela est décrit avec beaucoup de réalisme dans le meilleur des mondes…

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