On connaissait les visas accordés par centaines de milliers chaque année par la France, les villes espagnoles de Ceuta et Melilla prises d’assaut par les clandestins (et revendiquées par le Maroc), les bateaux de fortune arrivant à Lampedusa et dont les voyageurs finissent parfois à Calais. On avait aussi entendu parler de la frontière grecque, véritable passoire de Schengen mais où la plupart des migrants restaient bloqués faute de continuité territoriale avec un autre membre de cet espace.
Désormais, la poursuite de la déferlante migratoire mondiale qui s’abat sur l’Europe a trouvé un nouveau point d’entrée : la frontière hungaro-serbe.
Albanais du Kosovo – si heureux d’avoir un Etat indépendant qu’ils le fuient par dizaines de milliers – mais aussi Iraniens, Syriens, Libyens, Afghans, la Hongrie est la nouvelle porte d’entrée pour les clandestins désireux de s’installer en Europe.
Pour les Kosovars, cette frontière est d’autant plus simple à atteindre que la non-reconnaissance du Kosovo par la Serbie leur permet de voyager librement en Serbie. Quant aux douaniers serbes, ils ont tendance à « laisser passer », tout comme les Italiens laissent passer en France.
Ce phénomène migratoire a explosé en 2014, laissant les communes frontalières au dépourvu et sans moyens. Le maire du village frontalier de Ásotthalom (4 000 habitants), László Toroczkai, a mis en place une équipe de gardes champêtres et lancé une campagne médiatique sur Facebook, afin d’introduire cette question dans le débat public.
Si de nombreux médias étrangers ont évoqué cette problématique, les médias français sont restés silencieux sur le sujet. TV Libertés a mené son enquête sur place pour montrer au public francophone la situation de Ásotthalom, le Lampedusa hongrois :
24 Comments
Comments are closed.