Saïd Akl, né le 4 juin 1912 à Zahlé, au Liban et mort le 28 novembre 2014 à Beyrouth à l’âge de 102 ans, était un poète libanais, poète mais aussi théologien et linguiste. Il était chrétien maronite, autrement dit catholique de rite araméen.
Il soutenait que les Libanais ne sont pas Arabes, mais Phéniciens. Il a élaboré une transcription du dialecte libanais en caractères latins. Saïd Akl a également créé un “alphabet libanais” en 37 caractères latins, estimant que le dialecte arabe libanais devrait être indépendant de l’arabe littéral prôné par le panarabisme. Il a publié un journal, Lebnaan (Liban), et écrit des poésies, comme “Yara”, dans ce dialecte latinisé.
Il a été le maître à penser du parti des Gardiens des Cèdres fondé par Étienne Sacr, qui appartiennent au courant de la « néo-chaabiyya (nationalisme des peuples soumis par les Arabes). Le poète a d’ailleurs soutenu l’invasion du Liban par Israël dans les années 1980 pour chasser les Palestiniens.
Son immense popularité parmi les peuples du Moyen Orient, y compris les Arabes, amène les dirigeants politiques panarabes à se l’annexer. On a pu lire avec stupéfaction un tweet de l’ancien premier ministre arabe sunnite du Liban affirmer : « Le Liban et les Arabes ont perdu aujourd’hui un géant de la poésie ». Ses obsèques, mardi à Beyrouth, ont été grandioses et ont rassemblé une majorité des Libanais, toutes ethnies et confessions confondues.
Saïd Akl était aussi parfaitement francophone. Il a publié deux recueils poétiques en français : Sagesse de Phénicie et L’Or est poèmes. C’est dans ce dernier recueil que l’on peut lire ces vers qui sont désormais sa vérité :
« Ce voyage en Dieu, rien qu’en Lui,
Y défricher, être ébloui
De s’offrir Dieu,
Non plus en rêve. »
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