Les Croates décident par référendum de protéger le mariage dans leur constitution

Logo du collectif croate « Au nom de la famille »

Et de six ! Après le référendum croate d’hier, c’est désormais le nombre de pays de l’UE qui définissent dans leur constitution le mariage comme étant une union entre un homme et une femme. Les cinq autres pays sont la Bulgarie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, et la Pologne. La télévision croate a informé après dépouillement de 99,36 % des voix que 65,75 % des Croates qui avaient pris part au référendum avaient répondu favorablement à la question : « Êtes-vous favorable à l’ajout dans la constitution de la République de Croatie d’une disposition stipulant que le mariage est une union pour la vie entre une femme et un homme ? ». La participation a été de 37,86 %. Si le taux d’abstention peut paraître décevant, alors que le vote populaire avait été réclamé par environ 750 000 citoyens adultes sur les 4,3 millions d’habitants du pays, rappelons tout de même que seuls 43,51 % des électeurs croates avaient pris part au référendum sur l’adhésion à l’UE. Quoi qu’il en soit, le peuple croate s’est prononcé et le gouvernement et le président socialistes, qui s’opposaient à la tenue du référendum, doivent s’incliner. Les socialistes au pouvoir critiquent le caractère antidémocratique de la définition du mariage dans la constitution mais est-ce vraiment à un parti issu de la Ligue des communiste de Croatie et membre de l’internationale socialiste de donner des leçons de démocratie ?

La droite française aura-t-elle le courage et la clairvoyance de nous promettre non seulement l’abrogation de la loi Taubira mais également l’inscription de la nature du mariage dans la constitution française ? Dans une déclaration de l’épiscopat, l’Église croate a fait allusion à la situation en France en déclarant à propos du vote populaire : « Ce référendum peut nous protéger contre les caprices de ceux qui pourraient vouloir transformer l’institution du mariage avec le soutien d’une éventuelle majorité parlementaire arbitraire qui ne tiendra pas compte de la volonté du peuple, comme cela a par exemple été le cas en France. »

Mais le collectif U ime obitelji (« Au nom de la famille ») qui a collecté les 750 000 signatures en faveur de la tenue d’un référendum ne compte pas que des catholiques en son sein. Musulmans, juifs, agnostiques et athées, tous des gens qui, pour reprendre les mots de l’épiscopat, veulent assurer « que cette institution, en tant qu’union d’un homme et d’une femme constituant le fondement de chaque famille restera le meilleur environnement possible de l’enfant. » Cette initiative populaire avait d’ailleurs reçu le soutien de nombreuses célébrités croates et aussi des églises chrétiennes et des représentants de la communauté musulmane.

De son côté le gouvernement du premier ministre Zoran Milanović promet de changer la loi croate afin de limiter à l’avenir la capacité des citoyens à légiférer par référendum. Il s’agirait d’imposer un seuil de participation minimum et d’interdire les référendums portant sur les droits des « minorités ».

Lire aussi :
> Définition du mariage : la Croatie plus démocratique que la France
> Dénaturation du mariage et droit à l’enfant en Croatie : l’oligarchie veut passer en force
> Les Croates ne veulent pas de la loi Taubira ni de l’éducation à la Peillon !

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53 Comments

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  • Catoneo , 2 décembre 2013 @ 14 h 07 min

    Je vous remercie de prendre la peine de répondre à mon commentaire. J’observe quand même que vous restez à la surface des choses.
    Que vous obteniez promesses verbales, tweetées ou engagements gravés au burin dans la croix de Lorraine en péril, ne vous garantit en rien que les mêmes, une fois élus, déposeront le projet ou la proposition de loi qui va bien au teint. Dix pages ne suffiraient pas à lister les reniements dûment justifiés de la gent parlementaire ; leur imagination dans l’explication est sans bornes.
    Il n’y a qu’une voie possible, avant de renverser ce régime oligarchique croupion du NOM, c’est celle du référendum d’initiative populaire. Et là il faut les prendre à la gorge et serrer ! Autrement dit, une grande grève générale pour la réappropriation du pouvoir de base au nom de la démocratie directe, la seule vraie, dans le style “bonnet rouge” mais après musculation.
    Dites-vous bien que vous êtes en face de profiteurs.

  • Eric , 2 décembre 2013 @ 14 h 30 min

    Un référendum en France aurait donné les même résultats.

  • P. , 2 décembre 2013 @ 14 h 40 min

    Le problème du Conseil Constitutionnel se posera alors (ce même CC qui est pour cette déformation du mariage), tandis qu’avec le référendum, ce dernier n’aura que l’obligation de s’incliner.

  • Hubert Montmirail , 2 décembre 2013 @ 16 h 06 min

    Un beau coup de la part de nos amis Croates ! La résistance au lobby LGBT passe par la périphérie, comme le prouve le franc-succès du référendum du 1er décembre. Une petite lueur dans un ciel si sombre. Sitôt la victoire annoncée, les commentateurs se sont empressés de dénoncer une atteinte à la démocratie (!), une mesure d’exclusion… Vox populi, Vox Dei !

  • zaan , 2 décembre 2013 @ 16 h 53 min

    ce n’est pas censé de demander a une population très majoritairement hétéro de voter pour leur demander un avis sur des questions de la vie privée d’une minorité.
    les référendum c’est quand ça nous concerne tous.

  • zaan , 2 décembre 2013 @ 16 h 58 min

    oui mais les gens concernés, les homos s’en foutent un peu de l’avis des hétéros a ce sujet. vous ne croyez pas.?

  • Catoneo , 2 décembre 2013 @ 17 h 27 min

    Rien à voir avec la vie privée qui reste hors du champ de la loi. On parle ici de contrat social public avec les avenants “adoption en milieu bizarre, PMA et GPA”.

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