Qui ne connaît pas NCIS : Enquêtes spéciales, la série télévisée policière américaine créée en 2003 par Donald Paul Bellisario et Don McGill ? À vrai dire, plus grand monde. Les 7e, 8e et 9e saisons lui ont permis de devenir la série la plus regardée aux États-Unis, avec une moyenne de 19,5 millions de téléspectateurs pour chaque épisode (contre moins de 12 millions pour la 1ère saison). La deuxième du podium étant le spin-off NCIS : Los Angeles (16 millions d’habitués)... En France, ils sont en moyenne 6 millions de téléspectateurs à suivre le vendredi sur M6 les aventures de l’équipe d’enquêteurs de terrains et de scientifiques du Naval Criminal Investigative Service. En 2011, NCIS : Enquêtes spéciales aurait généré 210 millions de dollars rien qu’en Europe, soit plus que Les Experts.
Un succès dans la durée pour la série diffusée dans plus de 200 pays, mais « sans soutien de la critique, sans avoir décroché de prix » (20Minutes.fr, 2011). Bill Carter notait déjà en 2008 dans The New York Times que NCIS « ne bénéficie presque pas de la reconnaissance de la critique » et n’est jamais nommée aux prix prestigieux… Par exemple, en mars 2012, Télérama (sous la plume de Pierre Langlais) évoquait une série « sans grande inventivité”, lui reconnaissant toutefois du bout des lèvres « un savoir-faire indéniable pour les petits suspenses et les intrigues […] plaisantes ».
L’émission “Accès Privé” diffusée le 24 septembre 2011 sur M6 a cherché à comprendre cette différence d’appréciation entre public et critiques. Interrogé sur le plateau de tournage, en banlieue de Los Angeles, David McCallum (Donald Mallard) reconnaît que “l’ensemble du show business ignore complètement NCIS. Nous ne sommes mentionnés nulle part.” L’acteur a sa petite explication : “La série véhicule certaines valeurs, à propos de la vie. Je pense que de nos jours, certaines personnes ont tendance à rejeter ces valeurs. Or, NCIS a vraiment un côté classique, avec des valeurs. La série prône la vertu et le respect des traditions.” Et en effet, “dans NCIS, pas de surenchère trash, pas de sexe, pas de vulgarité, juste une bonne dose d’humour potache”, note “Accès Privé”.
“Du coup, le programme séduit une audience familiale et ennuie la critique”. Même la presse people ne s’intéresse pas à la vie privée des acteurs… qui ne s’en plaignent pas. “Ça n’a jamais été notre préoccupation principale. On essaye juste de faire du bon boulot. Je crois que ça ne gêne personne, ici, de ne pas être au centre de l’attention ou de ne pas être nommé aux Emmy Award » explique Mark Harmon (Jethro Gibbs). Lui et ses collègues ont déjà la plus belle reconnaissance, celle du public. Surtout, Harmon et Pauley Perrette (Abigail Sciuto) ont été nommés en 2011 “personnalités les plus populaires de la télévision américaine”…
Le reportage d’ “Accès Privé” :
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