Alors que l’Assemblée générale – c’est-à-dire les 120 membres de la Chambre des représentants et les 50 membres du Sénat – de Caroline du Nord doit se réunir lundi pour sa troisième session, un des premiers points à l’ordre du jour des élus du peuple est une proposition d’amendement constitutionnel interdisant le “mariage” homosexuel, source d’inquiétudes pour certains chefs d’entreprise. La proposition, pas le “mariage” ! Ces dirigeants craignent qu’une interdiction constitutionnelle ait une conséquence sur la façon dont la Caroline du Nord est perçue à l’extérieur, notamment par les entreprises tentées de s’y installer. Anthony Pugliese, vice-président senior de l’American Institute of Certified Public Accountants (AICPA) a ainsi assuré qu’il ne se serait probablement pas installé en Caroline du Nord (et quitté le New Jersey) en 2006 si cet amendement avait été en vigueur, rapporte Public News Service. Certains craignent aussi qu’il complique la vie des entreprises qui offrent des avantages à leurs employés homosexuels engagés dans des partenariats civils. Selon Pugliese, par ailleurs membre de la Chambre de Commerce de Durham, un tel amendement enverrait aux entreprises, aux États-Unis et au monde le message que l’Etat n’est pas ouvert à “la diversité” et donnerait de lui “une mauvaise image”.
Le “mariage” homosexuel est déjà interdit en Caroline du Nord, “une loi discriminatoire” selon le patron de l’AICPA (450 employés dans la région de Durham). Si le projet d’amendement défendant le mariage est approuvé lundi, les électeurs de Caroline du Nord seront invités à se prononcer par référendum en novembre 2012. Un amendement constitutionnel permettrait de sanctuariser l’actuelle législation de défense du mariage traditionnel, susceptible d’être remise en cause par des juges activistes comme en Californie. 29 Etats ont déjà pris cette précaution.