Dans une brève datée du 6 mars, intitulée « Dix Etats aux urnes pour le ‘Super Tuesday’ », Le Monde s’illustre par un léger manque de professionnalisme. L’erreur ? Dépeindre l’un des candidats à l’investiture républicaine comme ce qu’il n’est pas. Le quotidien affirme en effet que « le catholique intégriste Rick Santorum se présente comme un ‘vrai conservateur’ ». Rick Santorum ne cache pas sa foi catholique, certes, mais il n’est pas « intégriste ». En effet, s’il est permis de s’interroger sur le bien-fondé du mot « intégriste », celui-ci, régulièrement employé dans un sens péjoratif et souvent infondé, se réfère généralement à des courants traditionalistes qui affirment représenter l’orthodoxie catholique et la Tradition « authentique ». Le problème est que Rick Santorum n’appartient pas à ces courants-là. Le candidat à l’investiture républicaine pratique la religion dans la paroisse catholique Sainte Catherine de Sienne à Great Falls, en Virginie. Il s’agit d’une paroisse tout à fait reconnue par le diocèse catholique d’Arlington, qui est d’ailleurs en lien sur le bulletin paroissial et le site de la paroisse. Celle-ci célèbre une messe en latin (parmi d’autres messes) le dimanche. Un crime pour les journalistes de gauche qui en profitent pour jeter l’anathème sur Santorum en le qualifiant « d’intégriste ». Le hic est que la paroisse Sainte Catherine de Sienne, lorsqu’elle célèbre la messe en latin, le fait de la même manière que le Pape qui la célèbre quotidiennement. En effet, même depuis Vatican II, l’usage de la langue latine a été conservé, en principe, dans la nouvelle liturgie étant souvent pratiquée jusque dans les palais du Vatican. En conclusion, sauf à considérer que le diocèse d’Arlington est un diocèse « intégriste » ou que le Pape Benoît XVI est un souverain pontife « intégriste », on ne peut pas non plus faire ce reproche à Rick Santorum, sauf à vouloir injustement discréditer un candidat qui n’hésite pas à afficher ses convictions religieuses.
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