Ils sont 230 jeunes “indignés” rassemblés jeudi soir sur le terre-plein de la place du Châtelet, en face du Théâtre de la Ville où est jouée jusque dimanche “Sur le concept du visage du fils de Dieu”, la pièce de Romeo Castellucci qui fait polémique. Certains d’entre eux tiennent des banderoles qui disent “Touche pas au Christ”, “Pas de laïcité sans respect”, “Liberté d’expression pour notre religion”, “L’injure, ce n’est pas de la culture”, “Attaquer une religion, c’est de la discrimination”, “Assez de provocations”, “Théâtre corrompu, chrétiens dans la rue” ou encore “La culture c’est sacré, on ne laissera rien passer”. Les slogans varient de “Police partout, justice nulle part !” à “Mitterrand, t’es foutu, les chrétiens sont dans la rue !” en passant par le célèbre “Be-nedetto” des JMJ. Un tiers des participants environ va à la messe à Saint Nicolas du Chardonnet dont le curé, l’abbé Xavier Beauvais, est présent avec plusieurs autres prêtres en soutane. Un d’entre eux a d’ailleurs été convoqué jeudi midi pour une réunion d’information. Il n’y aurait pas (encore) eu de menace. Comme mercredi, plusieurs jeunes viennent de la paroisse Saint-Léon. On les reconnaît, ce sont les plus bavards. Non, je rigole, c’était marqué sur leurs sweats ! Des chrétiens d’Orient sont venus. L’un tient une croix avec le “Sacré cœur de Jésus”. L’unité dans l’action, par les jeunes.
Quand les spectateurs sortent, ils sont copieusement hués. Le slogan “Christianophobie, ça suffit !” résonne sur la place malgré les murs de fourgons de la police et la circulation automobile. Un rabbin passe et se renseigne. Lui n’aura jamais le problème des jeunes catholiques présents ce soir. Des jeunes prêts à être embarqués. Les gendarmes ont doublé le cordon d’encadrement. La faute à la hausse du nombre de participants ? “C’est l’armée qui est là ce soir”, fait remarquer un jeune catholique resté à l’écart. Le déploiement des forces de l’ordre n’a sans doute jamais été aussi important. Marie tracte sans relâche pour la “manifestation contre la christianophobie” organisée samedi par l’Institut Civitas (à laquelle appelle à se rendre le Parti anti sioniste). Elle m’explique : “un petit couple qui passait par hasard a pris le tract avant de rejoindre les manifestants”. L’accueil des passants n’est cependant pas toujours aussi sympathique. A 22h10, les jeunes catholiques peuvent enfin quitter le terre-plein de la place du Châtelet. De nombreux jeunes saluent poliment les policiers. “Bonne soirée ! A demain, à samedi, à dimanche, à bientôt !” lance une belle indignée, le sourire aux lèvres et la foi chevillée au corps.
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