Z comme Zemmour. “Au soir du premier tour de 2007, Nicolas Sarkozy s’était baladé dans les rues de Paris les fenêtres de sa voiture largement ouvertes, la main saluant les passants, comme Jacques Chirac en 1995, mais après le second tour. Car alors, le soir du premier tour de 2007, il avait déjà gagné et il le savait.
Cinq ans plus tard, sa voiture filait dans Paris, toutes fenêtres fermées. Il avait perdu, et sans doute, il le savait. Il était le premier président de l’histoire de la Ve République qui ne sortait pas en tête du 1er tour. Bien sûr, il mènerait un ultime combat avec toute l’énergie dont il était capable, l’énergie du désespoir.
En 2007, Sarkozy avait accouché d’une nouvelle synthèse de droite, à la fois libérale et colbertiste, européenne et patriote, il avait arraché de nombreux électeurs du FN, parlant sans tabou d’immigration.
Cette fois-ci encore, c’est une nouvelle droite qui est née, mais contre lui. Sarkozy était le seul garant de l’UMP, il est le point d’intersection de ce rassemblement hétéroclite entre gaullistes, libéraux et centristes. Sarkozy éventuellement vaincu, Sarkozy éliminé de la vie politique, l’UMP serait au bord de l’explosion. Entre la Droite populaire et les centristes, il n’y a pas grand chose de commun.
Les 18% de Marine Le Pen vont exercer une pression électorale, idéologique et politique sur l’UMP. Électorale avec les législatives et la multiplication des triangulaires. Idéologique sur les questions d’immigration, bien sûr, mais aussi sur l’euro et l’Europe. Il est probable que le Front national changera bientôt de nom pour montrer qu’il s’éloigne des sources sulfureuses de l’extrême-droite. Il sera très difficile aux modérés de l’UMP, de Juppé à Kosciusko-Morizet, de rester avec une base qui voudra se rapprocher de Marine Le Pen et de ses thèses. Il faut quand même rappeler que dans les années 80, le programme du RPR était très proche de celui du Front national…”
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