Tribune libre d’Eric Martin*
Nicolas Sarkozy veut-il la guerre ? Alors qu’une source anonyme assure à France-Soir qu’en 2012, le Président sortant et candidat à sa réélection devrait parler « de toutes les familles (sic) : la famille traditionnelle, la famille monoparentale, la famille homosexuelle… » et que “le mariage gay à la mairie n’est plus tabou. Sur cette question, la société comme l’UMP ont évolué. Ce devrait être l’une des mesures fortes du programme de Sarkozy », il est permis de s’interroger. Déjà, il y a un mois, une mystérieuse source anonyme (la même ?) expliquait à Atlantico que Nicolas Sarkozy pourrait prendre position pour le “mariage” homosexuel en 2012. L’Elysée n’avait alors pas démenti. Comme s’il s’agissait de lancer un ballon d’essai pour voir les réactions, notamment les négatives. Pour l’instant pas nombreuses, malheureusement…
Si le Président se prononçait pour le “mariage” homosexuel, il prendrait le risque et la responsabilité d’une guerre interne particulièrement violente à l’UMP. C’est un point sur lequel de nombreux élus et membres de la Majorité refuseront de céder. Comme le Président ne veut pas faire perdre son camp en 2012, il n’empruntera assurément pas cette voie, pour le moins périlleuse. Et même s’il prenait cette funeste et incompréhensible décision (tant du point de vue de l’anthropologie que de la stratégie électorale – celle-ci lui parle sans doute davantage) et qu’il était dans la foulée réélu (cauchemardons deux minutes), le “mariage” homosexuel ne passerait pas obligatoirement. En effet, sans le noyau dur de l’UMP qui a empêché Nicolas Sarkozy de mettre en place son statut du beau-parent promis au lobby gay en 2007, il ne pourra pas appliquer sa promesse. Deux précautions valant mieux qu’une sur un sujet aussi crucial que la famille, cela n’interdit pas aux libéraux-conservateurs (et aux autres) de dire dès maintenant leur mécontentement à leurs élus UMP (maire, député…) ainsi qu’à la fédération UMP de leur département (pas besoin d’en être membre. L’UMP est au pouvoir donc, en attendant mieux, c’est elle qu’il faut convaincre. La politique du pire quand c’est l’humain qui est en jeu, très pour ceux qui veulent centrer la politique et l’économie sur l’homme et dont nous faisons partie ici…). A vos courriels, à vos téléphones !
*Eric Martin est rédacteur en chef des Nouvelles de France.
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