Le fait que le principal suspect, un certain Ali Hamadou (un SDF multirécidiviste, qui a déjà eu affaire à la justice française pour vols, violations de domicile, rébellions, dégradations, recel, petits trafics de stupéfiants…), soit d’emblée qualifié par Manuel Valls de “déséquilibré”, que le ministre de l’Intérieur ait demandé à chacun “d’éviter les surenchères et les polémiques déplacées” (comme si les faits ne suffisaient pas à créer la polémique !), qu’il avait jugé la proposition d’Eugène Caselli, président pourtant PS de la communauté urbaine de Marseille, de placer toute la ville en “zone de sécurité prioritaire” comme “(n’ayant) aucun sens” rend encore plus insupportable le décès dimanche de Jérémie Labrousse, des suites de l’agression au couteau gratuite dont il a été la victime jeudi vers 23h30, boulevard d’Athènes. On apprend aussi que son portable pourrait avoir été volé par une tierce personne pendant ou peu après l’agression, le procureur adjoint évoquant pudiquement un “vol d’opportunité”. Voilà qui rappelle furieusement le scandale des détroussages de victimes de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge !
La presse française tente d’étouffer l’affaire
Ce lundi matin, l’affaire ne figure pas en page d’accueil du site du Nouvel Obs qui réservait par contre une place de choix au fait qu’à Lyon, “un militaire qui projetait de tirer sur une mosquée (a été) arrêté”, précisant que “l’homme de 23 ans, sergent dans l’armée de l’air” est “proche des idées de l’extrême droite radicale”. Si on se sert de la barre de recherche, on tombe bien sur une dépêche de l’AFP traitant de l’agression mortelle de Jérémie, mise en forme par notre confrère, mais, comme par hasard, elle omet de donner aux lecteurs le nom du principal suspect, ce dont s’étonnent d’ailleurs plusieurs internautes… Idem pour LExpress.fr, qui n’évoque pas le drame en page d’accueil, et qui, dans l’article qu’il consacre à Jérémie (on le retrouve dans les archives grâce à la fonction recherche, à croire que l’affaire a eu lieu il y a plusieurs semaines !), se refuse à indiquer à ses lecteurs que le meurtrier présumé s’appelle Ali. Liberation.fr ne cite pas davantage son nom et insiste lourdement sur le fait qu’il serait “déséquilibré”. Google Actualités, qui reflète les tendances des médias français, évoque d’ailleurs en Une l’affaire du militaire “d’extrême droite radicale” :
L’affaire Jérémie ? Elle fera certainement la Une des médias si on retrouve dans les affaire d’Ali “de la littérature d’extrême-droite” ou de quoi le traiter de “suprémaciste blanc”. Ou si l’agresseur s’appelle en fait Jean-Charles. Il ne faudrait surtout pas vous donner l’envie de “mal voter” aux prochaines élections…
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