Alors que Cyril Couderc, un enseignant de 35 ans qui travaillait depuis 10 ans dans un lycée privé chrétien évangélique hors contrat (Daniel, à Guebwiller), se répand dans les médias, 8 mois après un licenciement à l’amiable faisant suite à sa décision de rendre public son choix de vivre avec un autre homme, son ancien employeur réagit dans un communiqué à l’affaire. Voici un résumé des points abordés :
1) Du fait de la nature confessionnelle de l’établissement et le souhait des parents de voir enseignées certaines valeurs correspondant au projet de l’établissement, il est réclamé aux membres de son personnel une cohérence entre ce qu’ils enseignent et ce qu’ils vivent. “S’engager dans notre association, comme dans toute association, c’est en partager les mêmes valeurs et objectifs, c’est en accepter les règles de fonctionnement. Si, en cours de route, il se trouve que l’on n’est plus en accord avec ce que confesse, défend et promeut l’association, il est cohérent de s’en dissocier. Il n’est pas cohérent de vouloir lui imposer des valeurs et comportements qu’elle a délibérément choisi de ne pas mettre en valeur.”
2) L’établissement réclame “le respect de [sa] conception de la vie, de la famille, et de [ses] valeurs, [qu’il ne cherche] à imposer à personne, mais qui sont celles de nombreux parents et acteurs dans notre société”.
3) Il fait “une distinction entre la personne, qui a toujours droit au respect, et le comportement, avec lequel [il est] en droit de ne pas être en accord”.
4) “M. Couderc nous avait délibérément caché la vérité quant à la nature de sa relation avec son colocataire” explique Luc Bussière, Président de l’association gestionnaire de l’établissement. “Il avait partagé à certains d’entre nous ses tendances” sans que cela ne gêne personne, “mais toujours dans l’angle d’un combat qu’il disait mener entre sa foi et son engagement parmi nous d’une part, et sa tendance homosexuelle d’autre part, nous avouant qu’il comprenait que le choix d’un tel style de vie ne pouvait que heurter toute la communauté éducative dans les choix des valeurs qu’elle a voulu mettre en avant. Il avait lui-même avoué qu’il jugeait incompatible ces deux orientations. « Je tiens à ma vocation chrétienne d’enseignant parmi vous, c’est ce qui me fait tenir » nous avait-il dit à plusieurs reprises à certains d’entre nous.”
5) Cyril Couderc a évoqué son choix de vie désormais rendu public à de nombreuses reprises (collaborateurs, parents d’élèves…) et tenté de le “justifier bibliquement”.
6) “Nous sommes d’autant plus étonnés de ce que M. Cyril Couderc ait choisi de saisir les médias, 8 mois après les faits” écrit Luc Bussière : “s’il avait à contester ce licenciement, il pouvait essayer au préalable de s’entretenir avec nous, voire d’envisager le recours normal de contestation qu’est l’appel aux Prud’hommes. Il est à noter que nous n’avons jamais parlé de « cure de désintoxication » contrairement à ce que les Dernières Nouvelles d’Alsace ont rapporté des propos de M. Couderc.”
Cyril Couderc a saisi le Défenseur des droits, ex HALDE.
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