Les mesures que souhaite prendre le ministère de l’Intérieur soi-disant pour la sécurité sur internet sont, une nouvelle fois, des mesures contraires à la défense de nos libertés : coupure obligatoire de tout réseau Wi-Fi ouvert (mesure abandonnée pour l’instant ? mais il faut rester vigilant), menace et censure des sites, blocage des réseaux d’anonymisation et fourniture des clés de chiffrement des messageries font partie des pistes soumises à arbitrage.
Non seulement, ces mesures sont liberticides, mais, en plus, la surveillance de masse n’a jamais protégé le peuple des attentats. Au contraire, elle rend vulnérable aux attaques.
Le piratage d’Orange est un cas d’école : elle illustre l’échec de cette politique qui a eu pour conséquence que les services américains possèdent aujourd’hui les données privées de millions de nos concitoyens.
La liberté n’est pas négociable. Le gouvernement confond la sécurité avec le flicage des citoyens. Pour des socialistes, ce n’est pas très étonnant. Ce qui m’étonne, c’est que des élus qui se prétendent de droite ne s’opposent pas à ces restrictions de liberté.
“Si l’on suit la logique de M. Cazeneuve, il faudrait aussi interdire le métro,
au motif que les terroristes l’utilisent.”
Si l’on suit la logique de M. Cazeneuve, il faudrait aussi interdire le métro, au motif que les terroristes l’utilisent. Internet est un outil. Il permet une vraie participation des citoyens à la vie publique sans contrainte de l’oligarchie financière. En fait, c’est cela qui gêne nos gouvernants; ils ne contrôlent plus la pensée du peuple !
Bien sûr, la liberté prend à contre-pied l’idéologie dominante voulant tout contrôler. Moi, je fais confiance au peuple de France.
Au demeurant, la sécurité informatique n’existe pas en France, car nous sommes dépendants de firmes étrangères (Microsoft, Apple, ou les firmes chinoises), pas toujours bien intentionnées. Et le rôle trouble des services américains dans le financement de l’état islamique ne peut que m’inquiéter.
Il faut donc mettre en place une véritable politique nationale en matière numérique. Et, pour cela, dans un premier temps, il faut redonner une indépendance en terme de hardware et de software.
Nous pourrions relancer une industrie nationale capable de fabriquer les machines (actuellement le hardware vient de Chine ou des Etats-Unis et peut être vérolé). Il est souhaitable de promouvoir un hardware open source.
Il faut favoriser les logiciels libres nous donnant une indépendance vis-à-vis des grosses firmes américaines. La sécurité par l’obscurité ne marche pas :c’est un paradoxe, car la transparence est beaucoup plus sûre. Un logiciel libre, avec les sources publiques, appartient à tous. Un million de personnes trouvent plus facilement une faille et la corrige. La communauté s’auto-protège.
Plutôt que de favoriser les systèmes américains, l’état devrait favoriser un système d’exploitation national,. Pour cela, pas besoin de repartir à zéro, nous pouvons partir de ce qui se fait sous UNIX libre ou GNU/INUX, ce qui conviendrait très bien, au moins pour ne pas être soumis à Microsoft.
Mais il faut aussi développer un système d’exploitation mobile libre (ex : contribuer à REPLICANT) (sur les téléphones portables, tablettes etc). Aujourd’hui, la majorité des français utilisent l’Androïd de Google ou l’IOS d’Apple, qui sont probablement liés aux services américains (NSA).
Il faut se libérer des technologies fermées et refuser aux opérateurs de garder les données en mémoire et arrêter le « flicage » car les données collectées pourraient (et nous l’avons vu, cela est déjà arrivé) tomber entre de mauvaises mains.
Nous pourrions également envisager une refonte du réseau avec la topologie MESH et nous délivrer de la vulnérabilité liée aux fournisseurs d’accès à internet et encourager les technologies Peer to Peer : Il n’y a pas de serveur central, donc pas de point de contrôle centralisé (et pas de point névralgique). Une censure massive deviendrait alors impossible, et une attaque ne détruirait pas le réseau.
Internet permet l’émergence d’une véritable gouvernance participative. Or, je le rappelle, les élus (et donc les partis) doivent être au service du peuple, pas l’inverse. Mais il faut développer une vraie politique numérique nationale et faire de notre sécurité numérique une priorité nationale. Cela impose également une protection de nos entreprises. En effet celles-ci, et notamment nos PME, sont trop souvent vulnérables face aux attaques extérieures. La France n’est pas très forte en terme d’intelligence économique.
“Être à la fois de son temps, c’est-à-dire capable de s’adapter aux évolutions technologiques,
et enraciné, c’est-à-dire attaché à sa patrie et à nos valeurs dont la liberté n’est pas la moindre.”
Il conviendrait donc de former les chefs d’entreprises, mais aussi chaque utilisateur dans l’entreprise, en effet, la faille provient souvent de l’utilisateur lambda. Pour cela il serait nécessaire de former les utilisateurs au chiffrement pour protéger leurs données, d’inciter les entreprises à installer des firewalls restrictifs sur toutes les machines (fermer les ports non utilisés), d’inciter les entreprises à contrôler leurs réseaux (outils de monitoring etc.), de les inciter à former de vrais administrateurs système. Mais il faut également encourager nos entreprises à faire des sauvegardes locales et éviter le cloud pour les données sensibles. De même des sauvegardes automatiques et régulières doivent être mises en places, 80% des PME subissant un crac informatiques ne s’en remettent pas. Cela paraît simple, mais je suis bien placée pour savoir que beaucoup de PME ne font pas ces actions élémentaires. Peut être que les CCI pourraient avoir un rôle plus important en la matière.
L’état doit être ferme dans son rôle régalien de défense des intérêts de la nation et donc de nos entreprises. Pour cela il faut demander des comptes aux services étrangers qui espionnent nos entreprises et se montrer ferme face aux puissances étrangères.
Je propose de lancer un appel national à projets pour participer à des projets alternatifs aux projets des grandes firmes. Cela pourrait aller très vite. Mais, pour cela, il faut sortir de l’idéologie totalitaire dominante et avoir une vrai volonté politique. Il faut aussi redonner la liberté d’expression en revenant sur les lois liberticides. Etre à la fois de son temps, c’est-à-dire capable de s’adapter aux évolutions technologiques, et enraciné, c’est-à-dire attaché à sa patrie et à nos valeurs dont la liberté n’est pas la moindre.
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