La Femme, cœur spirituel de la réaction

Depuis l’année dernière, se trouve engagée en France une profonde « révolution des valeurs », pour reprendre le titre du livre de Vincent Trémolet de Villers et Raphaël Stainville. Au cœur de ce mouvement, un changement profond du rapport au féminin, caractérisé par une redécouverte de son sens symbolique et spirituel.

Ou sont les hommes ?

“Le masculin est dans l’action, le féminin est dans l’être”, énonce John Gray dans son bestseller Les hommes viennent de Mars, les femmes de Venus. Un fait noté par de nombreuses personnes est que, de Ludovine de la Rochère à Béatrice Bourges en passant par Farida Belghoul, les militants qui se sont engagés au premier plan pour la défense de la famille sont essentiellement des femmes. Ceci s’observe autant au niveau de la direction des mouvements militants, de la Manif pour Tous au Printemps français et aux Journées de Retrait de l’École, que de la prise d’initiatives opérationnelles sur le terrain. Cela s’explique par le fait que, par nature, le féminin a une vision morale des choses, tandis que le masculin en a une vision éthique. Là où le masculin raisonne essentiellement en termes de grandeur, de force, voir d’esthétique, le féminin raisonne en termes de Bien et de Mal. Or, autant le thème sur lequel porte l’essentiel de la contestation sociale depuis deux ans (la défense de la famille), que le mode opératoire principal mis en œuvre (le houspillage des responsables politiques), relèvent du domaine moral. Il est compréhensible que l’Homme ne soit pas toujours à l’aise pour lutter sur ce terrain car cela implique pour lui de faire appel à son côté féminin, ce qui ne lui est jamais facile. L’homme ne refuse pas par principe la prise de risque : il l’accepte si elle lui permet d’accroitre son Pouvoir formel (gagner de l’argent, une position sociale,…) ou symbolique (risquer sa vie à la guerre au nom de la Patrie). C’est la reconnaissance sociale, fut-elle posthume, qui justifie la prise de risque, comme le rappelle le psychologue Philippe Gouillou dans son livre Pourquoi les femmes des riches sont belles. Or, autant le fait de risquer la garde à vue en défilant au chant du Gloria des paras apporte une fierté sociale au moins auprès de la communauté catholique, autant la démarche intrinsèquement plaintive de houspillage des ministres va symboliquement à l’encontre de l’injonction universelle selon laquelle « un homme ne pleure pas ».

Cette opposition entre valeurs morales et reconnaissance sociale est au cœur de la problématique politique d’un homme comme Nicolas Sarkozy. Animé à la fois de valeurs morales fortes et d’un puissant désir de reconnaissance sociale, le président aura su concilier les deux lors de sa campagne présidentielle de 2007. Le combat essentiellement axé sur la défense de l’identité nationale lui aura apporté à cette occasion la reconnaissance de son camp politique, puis symboliquement de la nation tout entière à travers son élection. Mais au cours de l’exercice du pouvoir, les contraintes de gestion courante peu propices au combat moral auront réactivé son penchant pour la reconnaissance sociale en elle-même. Or, désirer la reconnaissance sociale hors contexte revient à désirer la reconnaissance de ceux qui occupent les positions dominantes de la société, lesquels se situent objectivement aux antipodes de nos idées.

De quoi Maman est-elle le nom ?

Comme mis en lumière par Anne Brassié et Stéphanie Bignon dans leur livre Cessez de nous libérer, « la raison d’être de la virilité est la protection de la femme, de l’enfant et de la nation », thème que l’on retrouve dans la symbolique du héros chevaleresque défenseur de la veuve et de l’orphelin. Imposer une idéologie totalitaire implique en premier lieu de détruire la femme en tant que mère, au sens physique de génitrice et au sens symbolique de dépositaire des valeurs morales et spirituelles, comme l’exprime Alexandre Soljenitsyne pour qui« on asservit plus facilement un peuple avec la pornographie qu’avec des miradors ». Les « colonnes infernales » républicaines de 1793 ayant exterminé un quart de la population de la Vendée militaire avaient pour ordre écrit de ne pas faire de distinction entre hommes et femmes, car comme le rappelle l’historien Reynald Sécher, « la femme est la matrice et elle est la mémoire ». La mère, la famille et la nation renvoyant à la même symbolique matricielle, inculquer l’indifférence voir le mépris pour la première équivaut à l’inculquer également pour les secondes. La politique odieuse menée par une Najat Valaut-Belkacem, ministre du Droit des femmes et membre du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger, visant à rendre indignes autant de femmes françaises que possible dès le plus jeune âge, est à ce sujet parfaitement cohérente. En dehors de viser à faire avorter le maximum de bébés français, objectif parfaitement assumé par une Corinne Maier partageant le même masochisme identitaire, le but est d’éteindre chez ceux qui restent le souvenir et le respect de leurs origines, donc la volonté de les défendre.

“L’amour inconditionnel d’une mère est ce qui permet à l’enfant d’avoir confiance en lui”, rappelle Éric Zemmour. Matérialisé dans une œuvre comme Harry Potter, c’est cet Amour qui fournit à l’homme le bouclier affectif lui permettant d’accéder à la véritable virilité, qui est la liberté vis-à-vis du jugement d’autrui. Or, contrairement à la virilité matérielle, physique, financière ou technologique qui procure toujours l’adhésion instinctive du groupe, cette virilité spirituelle implique le plus souvent un rejet par le collectif, comme l’a montré le philosophe René Girard dans son livre La violence et le sacré. A l’image du Christ souffrant sa Passion sous le regard de la Vierge Marie, il s’agit d’un sacrifice que seul la marque infaillible de l’Amour d’une mère peut permettre de consentir.

La vierge Marie, miroir de la virilité

« Nous agissons au nom de l’amour », assènent régulièrement les promoteurs de lois niant la loi naturelle. Or, comme l’explique le professeur Philippe Arino, lui-même homosexuel, un amour n’a de sens que s’il est incarné, c’est à dire porteur de fécondité, à l’inverse de quoi il n’est rien de plus qu’un vague sentiment adolescent. La fécondité n’étant pas à prendre uniquement au sens primaire de la procréation, mais de la création dans son ensemble, à savoir toute démarche de conception porteuse d’une symbolique virile. Le fait que de nombreux artistes ou écrivains parmi les plus grands soient homosexuels n’est pas un hasard, et est même sain : il s’agit de personnes qui, n’ayant pu exprimer leur virilité par la procréation, l’on exprimée par la création d’une œuvre intellectuelle ou esthétique. La plus haute forme de virilité étant la virilité spirituelle promue par la religion catholique, « religion du Verbe incarné ». Portée par le prêtre, lequel est uni au corps mystique de cette « épouse du Christ » qu’est l’Église par un sacrement ayant la même valeur que celui du mariage, cette virilité repose sur l’Adoration de la Vierge Marie et du principe d’Amour maternel absolu qu’elle incarne. Dépeinte par Saint Louis Grignon de Montfort dans son Traité de vraie dévotion à la Vierge Marie, cette Adoration implique l’assujettissement à la Vérité sous peine du dégout de soi, mais apporte en contrepartie la protection et le soutien spirituel contre ce qui éloigne de cette Vérité.

« Le diable passe toujours par Eve pour atteindre la Création au cœur. Il faut donc se tourner vers la nouvelle Eve, la Vierge Marie, pour trouver la parade », prophétisent Anne Brassié et Stéphanie Bignon. Accomplie au nom du principe de jouissance égoïste, « l’émancipation » de la Femme de son rôle familial aura eu pour effet d’en détruire la dimension symbolique, la réduisant à un simple « anthropoïde de type féminin » selon l’expression du polémiste Michel-Georges Micberth. Privant l’Homme du miroir de la sacralité mariale qui seul peut permettre son élévation morale, cette stérilisation spirituelle est la cause directe de son maintien dans un état d’adolescence prolongée, et par suite de la perversion et de la lâcheté de tant d’entre eux aujourd’hui. La réappropriation par les femmes elles-mêmes de leur nature symbolique et spirituelle à travers la réaffirmation de leur dignité sur le modèle marial, engagée notamment par le mouvement des Antigones, est le préalable anthropologique indispensable à une restauration de la loi naturelle. Il est d’ailleurs compréhensible que cette entreprise de relèvement de l’honneur de la Femme ait déclenché une telle haine chez celles dont elles soulignent par contrecoup la déchéance spirituelle et morale.

Conclusion : la Femme est l’avenir de la réaction

« Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité, et celle-ci t’écrasera la tête », déclare Dieu au serpent dans la Genèse. Seule la Femme, en ce qu’elle incarne l’Être au sens matriciel du terme, peut apporter à l’homme une bonne raison de se détourner du combat pour la suprématie sociale et de revenir au combat pour l’identité spirituelle. Encore faut-il qu’elle s’assume comme telle : « Mère et femme, guerrière amazone et sainte ». Que sainte Jeanne d’Arc advienne, et les La Hire se lèveront.

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38 Comments

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  • 0 / 10
  • Neo , 6 juillet 2014 @ 15 h 38 min

    La réaction doit commencer par le respect de sa langue maternelle. Et par ne pas confondre « hors » et « or ». Les accents sur « Ève » ne dépareraient pas non plus dans un article qui lui adresse des louanges.
    Pour le reste — l’essentiel, certes, mais je persiste à ne pas trouver secondaire le respect de la langue — l’article vise juste.

  • Treu , 6 juillet 2014 @ 16 h 12 min

    Un peu mesquin, non?

  • Agnes , 6 juillet 2014 @ 16 h 15 min

    On n’adore pas la Sainte Vierge, on n’adore que Dieu.

  • poipichette , 6 juillet 2014 @ 16 h 31 min

    Ce genre de commentaire récurrent sur l’orthographe discrédite ce site. Ca devient ridicule et très communautariste.
    C’est quoi NDF? Le site sur lequel on passe son temps à corriger les fautes du voisin. Ca donne un genre, et ça finit par donner une caricature des
    usagers.
    A croire que vous n’ayez que ça à faire, que vous manquez d’éducation ou qu’il s’agit d’un nouveau loisir. Peut être la nouvelle norme..
    Allez-y, mon subjonctif est très aléatoire. Ca m’évitera un détour par le correcteur d’orthographe…
    Vous croyez que c’est quoi le respect?
    J’apprends à ma fille que la véritable intelligence rend forcément humble.

  • Neo , 6 juillet 2014 @ 16 h 45 min

    J’assume ma pratique de suggestion de corrections orthographiques et ne voit absolument pas le rapport, ni avec le communautarisme (de quelle communauté suis-je censé faire partie ?), ni avec un quelconque irrespect. En revanche je ne pense pas qu’elle influe sur « ce que devient NdF ».

  • jejomau , 6 juillet 2014 @ 16 h 48 min

    grève de la faim d’une femme, maire, qui refuse d’obéir au pouvoir totalitaire socialiste de Hollande :

    http://www.leprogres.fr/loire/2014/07/06/la-maire-de-saint-medard-en-forez-doit-se-refaire-une-sante-apres-sa-greve-de-la-faim

    Mais aucun média n’en parle puisque cette protestation n’est pas politiquement correcte…

  • Mikael Archangelus , 6 juillet 2014 @ 18 h 21 min

    Très juste commentaire, nous PRIONS et sommes DÉVOUÉS envers la Vierge Marie, mais nous ADORONS Dieu SEUL, car Lui Seul est Digne de Toute Adoration, de Toute Puissance et de Toute Gloire, Père, Fils et Saint-Esprit, Maintenant et pour les siècles des siècles (comme disent les Orientaux dans leur liturgie!)

    Et, un commentaire personnel n’ayant rien à voir avec ma réponse au précédent: je suis toujours choqué quand je lis, dans un texte, une déclaration de l’homosexualité et de l’homosexuel comme ”force créatrice”, comme si l’homosexualité était LE prérequis de la création artistique. Tout d’abord, ô, combien de ces ”homosexuels” produisent les cochonneries les plus décadentes et dégradantes qui soient, mais surtout: que faîtes-vous, par exemple, de Jean Sébastien Bach? Inférieur à Lully? Où d’un Mozart? Inférieur à Tchaïkovski? Ou d’un Bouguereau? Une rognure à côté d’un Michel-Ange? Soyons prudents … le Féminin et le Masculin ne sont pas l’apanage d’un comportement sexuel (homosexualité ou hétérosexualité, j’oserais dire ”sexualité NATURELLE”).

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