Le très grand historien Dominique Venner, qui avait beaucoup œuvré à la remise en cause de l’historiquement correct (lire ses ouvrages nuancés sur la collaboration et la résistance, sa mise à l’honneur du Moyen-Âge aristocratique, son rétablissement de la vérité envers les Blancs contre les Rouges pendant la guerre civile russe, ainsi que des Sudistes pendant la guerre de Sécession, etc.) pour nous débarrasser, nous Européens de France, de la culpabilité qui nous brise, volontairement maintenue par le Système afin d’étaler son capitalisme le plus sauvage sur des zombies atomisés n’ayant plus de mémoire, se suicida en la cathédrale Notre-Dame de Paris le mardi 21 mai 2013 vers 16h.
Un acte politique pour réveiller les consciences.
Sur l’autel principal devant lequel il se tira une balle, il laissa une lettre où il expliqua clairement son intention qui était, non pas comme certains catholiques le soutiennent, de souiller un lieu saint chrétien par désespoir mais de réveiller les consciences assoupies face aux menaces de l’invasion migratoire et de l’islamisation de la France et de l’Europe qui auront des conséquences bien plus terribles que l’emblématique loi Taubira qui ne touche, rappelons-le, qu’une minorité d’homosexuels qui eux-mêmes ne représentent qu’environ 5% de la population française.
Ce geste n’est pas non plus un acte de mépris envers les catholiques qu’il a, malgré son lourd scepticisme envers l’Église, toujours profondément respecté. Il a voulu le faire dans ce lieu car il savait que malgré une minorité identitaire de tendance païenne très active dans le redressement intellectuel nécessaire à toute reconquête politique, les gros bataillons conservateurs sont majoritairement chrétiens de foi ou de culture. Or comme il le prévenait dans son dernier post publié le matin même de sa mort, ce ne sont malheureusement pas de gentilles manifestations émaillées de poussettes et ballons roses bonbon, de paisibles Veilleurs récitant du Péguy sous les effigies de Luther King et Gandhi ou autres délicates Antigones prônant « l’amour et non la haine » qui, si louables soient-ils, permettront à terme de résister aux immenses périls qui s’amoncellent à l’horizon sur fond de balkanisation de l’Europe et d’effondrement économico-énergétique.
Seule une puissante re-virilisation de nos comportements nous donnera le courage d’affronter de tels défis, car la paix n’est pas un moyen mais une fin que seule la force engendre et maintient. Dans son excellent Choc de L’Histoire, Dominique Venner écrivait : « Les lieux de paix ne survivent que par les vertus exigées dans la guerre ». L’étude des faits historiques cautionne tout à fait ce propos. Au Proche-Orient, nos amis chrétiens d’Égypte, de Syrie ou d’Irak se font persécutés voire littéralement éliminés sous l’indifférence générale de l’Occident car ils n’ont pas pu, parfois pas voulu, s’armer pour se défendre. Uniquement les chrétiens libanais sont pour l’instant en sécurité car la cruelle guerre civile des années 75 à 90 leur a fait comprendre la nécessité de constituer des milices d’autodéfenses protégeant efficacement leurs communautés telles que les Kateb pour les Maronites ou les redoutables Croix-de-Feu pour les Arméniens.
Résultat : alors qu’ils sont minoritaires face à des musulmans trois fois plus nombreux et puissamment armés par le Hezbollah, les Chiites iraniens ou Alaouites syriens, ils vivent en paix, ne subissent aucun méfaits, sont strictement respectés (ils ne sont pas soumis à la dhimmitude bien qu’ils soient minoritaires) et, à la différence des chrétiens en France, aucun de leurs sanctuaires ou sépultures n’est endommagé ! L’exemple des Hindous force aussi l’admiration : alors que les musulmans tentent depuis des siècles parfois, par de gigantesques massacres de masses menés sous la férule d’un Tamerlan, Bâbur ou Aurangzeb de les convertir, ils ont toujours su, grâce aux Védas qui honorent tout autant les vertus féminines d’amour et de douceur que les comportements virils de force et de puissance, résister stoïquement pour sauvegarder leurs spécificités culturelles et religieuses. Aujourd’hui, les groupes RSS de la tendance métapolitique hindoue que Dominique Venner appréciait ne sont pas de vulgaires associations d’extrême-droite comme nous le serine à longueur de temps le politiquement correct mais plutôt un « mouvement identitaire ressemblent à un scoutisme qui aurait remplacé les bons sentiments par les arts martiaux » (idem) afin de se prémunir contre ce nouveau prosélytisme musulman qu’est l’explosion démographique volontaire (5,5 enfants par femme à la différence de 2,5 pour les Hindous) afin de renverser l’équilibre ancestral de l’Inde pour le dominer, comme en Palestine vis-à-vis des Israéliens… ou en France d’après les dires du président algérien Boumédiène.
Un acte spirituel riche d’enseignements.
Le Mystère du salut
Beaucoup de commentateurs chrétiens de Nouvelles de France ne comprennent pas l’acte suicidaire de Dominique Venner. Sans vouloir les convaincre, j’aimerais simplement proposer quelques arguments pour mettre un peu d’eau dans le vin des certitudes : premièrement, nous ne sommes pas le Christ et encore moins Dieu et nous n’avons pas à juger ni à savoir qui est, dans l’au-delà, près de Lui ou non. D’autant plus que, si ce Dieu est chrétien, il doit néanmoins gérer les âmes de milliards de musulmans, bouddhistes, Hindous et, à mon humble avis, je ne crois pas qu’Il soit enclin à les refuser près de Lui s’ils ont vécu dignement d’autant plus qu’à la différence d’Allah ou de Yahvé, Il est Amour. N’oublions jamais qu’une seule parole sauva le bon larron qui n’était pas un historien païen méditatif mais plutôt un voleur, violeur voire tueur.
Et qui sait : nous nous souvenons de Charles Maurras qui s’écarta du christianisme en devenant païen suite à son voyage en Grèce lors des premiers Jeux olympiques de 1896 et qui, finalement, préféra au seuil de la mort s’en remettre au Christ. En fut-il de même avec Dominique Venner qui, bien qu’élevé par une mère très catholique qu’il perdit à ses 10 ans, prit une distance significative avec l’Église, écœuré par son soutien appuyé aux ennemis terroristes du FLN lors de la guerre d’Algérie, mais qui dans le doute, préféra se sacrifier devant la Vierge de sa tendre enfance ; sacrifice au sein duquel dans une très brève fraction de seconde il lui confia son âme ? Dieu seul connait le secret des cœurs.
Le suicide chrétien
Une autre critique consiste à dire que la vie est un don de Dieu et que tout homme qui met fin à ses jours ne peut s’unir à Lui. Sur Radio Courtoisie, une présentatrice expliqua qu’à la différence du paganisme qui accepte les sacrifices humains et les suicides, le christianisme les refuse par la mort volontaire du Christ qui est le Sacrifice suprême interdisant tout autre par la suite. Malheureusement les faits historiques contredisent catégoriquement cette affirmation approximative. Si le paganisme comme tout polythéisme accepte les sacrifices humains religieux et le suicide, mes humbles connaissances historiques déduisent qu’ils étaient pratiquement inexistants sous l’Empire romain. À l’inverse, le christianisme, durant le temps long de l’Histoire, ne fut absolument pas avare en suicides de masses par martyrs volontaires.
Voici ce que dit le professeur Wendell Watters dans son livre Mortelle Religion : « Contrairement aux croyances populaires selon lesquelles on jetait les chrétiens aux lions, il était plus courant que les chrétiens perturbent l’ordre des choses en sautant dans l’arène de leur plein gré, dans l’espoir d’être immédiatement unis à Jésus. Quand l’Église s’est chargée de fonder une institution terrestre, elle a réagi à cette vague de suicides en établissant un certain nombre de décrets, ce qui a abouti à une interdiction totale de cet acte lors du concile de Tolède de l’année 693. Ainsi, cette interdiction chrétienne du suicide n’a rien de traditionnel, elle n’est qu’une réaction à la forte prédisposition suicidaire que la doctrine soutient et qui est propre au martyre du Christ. Ce qui a eu lieu à Jonestown au Guyana le 18 novembre 1978 (suicide de masse de chrétiens dont 276 enfants) n’était que l’écho de ce qui survenait à Rome au cours des premiers siècles de l’ère chrétienne ».
En introduction de sa très bonne biographie de Saint Antoine le Grand, le docteur de l’Eglise Saint Athanase d’Alexandrie expliquait que la voie royale d’union au Christ était le martyre volontaire et, lorsque les persécutions romaines se sont estompées, la nouvelle voie d’excellence spirituelle, bien qu’inférieure à la première, était la vie monastique et ascétique où les premiers pères du désert s’infligeaient toutes sortes de flagellations morales et physiques extrêmement rudes par amour pour le Christ. Jusqu’à une date très récente, ces auto-humiliations furent une constante dans le monachisme chrétien. Dans le Synaxaire français des Saints Orthodoxes écrit par le moine Macaire, il y a de très nombreux exemples de saints martyrs grecs qui, sous la domination ottomane, blasphémaient volontairement contre le Prophète ou sur le Coran afin d’être torturés et mis à mort par amour du Christ. Toutes les religions ont leurs sacrifiés volontaires dans le but d’une rétribution future ou par amour de leur Dieu, seules les modalités inhérentes à chaque religion changent : du sacrifice païen, au martyre volontaire chrétien en passant par le kamikaze shinto au jihad sacrificiel musulman. Donc en matière de science historique, n’oublions jamais cette injonction du Christ : « Au lieu de regarder la paille dans l’œil de ton voisin, regarde la poutre qui est dans le tien », car l’Histoire a l’art de remettre systématiquement en cause tous nos poncifs !
Le suicide païen ou le principe d’excellence.
Les religions polythéistes ont une conception de la vie spirituelle totalement différente des monothéismes, pour lesquels il suffit de suivre un code spirituel/moral (croire en un Dieu et à ses dogmes, aller à l’Église, faire sa prière, ne pas commettre ce qui est interdit, etc.) pour être sauvé. À l’inverse, l’union à Dieu dans le paganisme se fonde sur l’accomplissement de l’individu qui est à la fois un être communautaire – membre d’une race, d’un pays, d’un clan, d’une famille et d’un sexe – qu’il doit perpétuer par la procréation charnelle et la transmission du savoir, sachant qu’il n’est qu’un maillon de la lignée, et un être individuel qui doit s’accomplir dans le sens qui lui parait le plus juste. La vocation ou le désire qu’il ressent au plus profond de lui-même est en réalité ce que Dieu veut de lui. Le Bien ou l’union à Dieu est cet accomplissement de l’être sur le plan communautaire et individuel, le Mal ou l’écart de Dieu est ce non accomplissement.
La sexualité de plaisir, l’ivresse, la force, la guerre, le suicide (d’honneur et non de désespoir), à l’instar de la douceur ou encore de l’amour, ne sont absolument pas des fautes mais des éléments sacrés qui, utilisés à bon escient, permettent l’épanouissement d’une personne et d’une communauté. L’exemple extrême est tout simplement la mort volontaire de Dominique Venner qui est l’authentification d’un désir mûri et pensé comme nécessaire afin de réveiller nos consciences assoupies. Que ces consciences se réveillent ou non, là n’est pas la question : il a fait son travail et a accompli sa parcelle de la volonté divine, qui continuera de manière diversifiée à travers les Français s’ils en prennent gré et se redressent.
C’est pour cette raison que le paganisme est une religion profondément aristocratique où il est demandé à chacun d’entre nous de donner le meilleur de soi-même, en pratiquant le triptyque que Dominique Venner martelait sans cesse et qu’on peut retrouver sous d’autres noms dans l’hindouisme : la nature comme socle (l’acquis de notre être communautaire sur le plan biologico-culturel additionné au désir de notre vocation individuelle), l’excellence comme but (pratique au maximum de cette vocation qui, poussée à son paroxysme, provoque un dépassement de soi) et la beauté comme horizon (un dépassement qui permet un épanouissement total et donc une communion à Dieu). Ce qui vaut pour l’homme vaut aussi pour une fleur (racines, tige, pétales), pour un animal, pour un arbre, pour un peuple (nous voyons que les pays qui font des prouesses sont fiers de leur racines : Russie, Chine, Inde et que ceux qui se meurent sont ceux qui les renient : Occident actuel, Chine maoïste, URSS, etc.), pour une planète, pour un système solaire, pour un univers et même tout simplement pour Dieu : en effet, afin que l’Âme universelle prenne totalement conscience d’elle-même, elle engendre par tension des lois naturelles (physiques, chimie, biologie, etc.) qui créent l’éclosion du monde visible par démultiplication allant de l’atome aux pluri-univers (il a été démontré il y a quelques années selon les dires du géopoliticien François Thual qu’il n’existe pas un univers mais une multitude enchevêtrés les uns aux autres… Humains, nous sommes vraiment tous petits !), tels des rayons du soleil qui jaillissent de toute part.
La désagrégation d’un peuple apparaît lorsque chaque membre ne s’accomplit plus communautairement et individuellement : on constate qu’en France plus personne n’est à sa place : ainsi le militaire fait de l’humanitaire, l’espion sous-payé quitte les institutions étatiques pour devenir mercenaire d’entreprises, les politiques pratiquent leur métier comme un gagne-pain et non de manière sacrificielle, l’immigré est de moins en moins l’individu qui désire embrasser la culture du pays d’accueil mais d’y recevoir des droits ou pire de servir malgré lui d’esclave aux multinationales, les femmes étant forcées de remplacer des hommes à grand coup de lois artificielles et vice-versa, les Blancs ne perpétuant plus leur lignée face à des Extra-européens qui explosent la leur, etc. à l’image des cellules d’un corps qui en se déprogrammant deviennent cancérigènes et s’autodétruisent.
Plutôt que d’attendre un hypothétique Sauveur, c’est en donnant le meilleur de nous-même que le pays se redressera. Si l’intérêt général est la somme des intérêts particuliers, alors la grandeur d’un peuple se forge à travers la dignité et la droiture de chacun d’entre nous. Le grand homme, à l’instar de Louis XIV, Napoléon, De Gaulle (qui eurent chacun malgré tous leurs panache et joie de vivre, une politique qui se révéla à terme désastreuse) est une conception de culture monothéiste, alors que le paganisme se fonde plutôt sur une suzeraineté accompagnée d’une aristocratie composée de fortes personnalités, libres et autonomes, parfois contradictoires, qui servent un peuple sûr de lui, exactement à l’image des militaires de l’Iliade ou des Croisades se vouant à un Christ Solaire !
D’ailleurs c’est ce qui est déjà en train de se passer avec la multiplication d’engagements épars (blogs de la ré-infosphère, LMPT, Hommen, Antigones, etc.) quelque fois opposés (y-a-t-il un lien entre un Veilleur et un Identitaire ?) qui participent déjà au redressement de notre pays. Mais le sang versé de l’historien veut nous rappeler que seul l’équilibre entre le féminin-apollinien (douceur, amour, etc.) et le masculin-dionysiaque (puissance, force, jouissance, sacrifice) engendre une société saine mais que si l’un des concepts prend le pas sur l’autre, elle dégénère. N’oublions jamais que la débauche de violence virile des deux Guerres mondiales tout comme l’hégémonie féminine actuelle refusant toute force contenant les frontières, la cohésion nationale et la continuation générationnelle, ont exactement le même résultat : la destruction de l’Europe. L’implosion démographique des Blancs n’est que le versant pacifiste d’un génocide issu de la plus pure violence. Ce constat n’appelle pas un recours à la violence qu’il récusait, mais à une perception plus lucide et courageuse des dangers qui nous guettent, étape obligatoire à toute organisation efficiente et protectrice.
L’immanence
Pour finir, certains reprochent l’athéisme de Dominique Venner : dans le polythéisme on parle plutôt d’immanence, c’est-à-dire le fait que le païen ou la personne de tendance païenne (à l’instar d’Alain de Benoist, Jean Soler, etc. – la majorité des intellectuels païens français sont immanents) constate la beauté du monde visible et sa poésie omniprésente, organisée par des Lois cosmiques, mais ne pense pas que ces dernières émanent du Divin, à la différence des païens transcendants qui (tel le grand indianiste Alain Daniélou, très influencé par l’hindouisme dravidien et shivaïte ; le courant dionysiaque hindou) croit que ces Lois sont issues d’une Âme universelle, d’une Conscience cosmique, appelée aussi Dieu (terme Indo-Européen indien signifiant « rayonnant » ou « resplendissant »).
Ceci est dû à deux raisons distinctes. La première est historique : le paganisme gréco-romain qui irrigua l’Antiquité européenne fut plutôt de tendance immanente et rationaliste (un peu trop au goût Venner, qui lui préférait le paganisme nordique plus poétique) imprégné, via la route commerciale de la soie, par le courant indo-européen hindou jaïniste de tendance matérialiste et « athée », tandis que le bouddhisme – l’autre courant indo-européen hindou matérialiste – influençait la Chine et le reste de l’Extrême-Orient. La grande majorité des philosophes grecs, et ce dès les présocratiques, furent profondément marqués par cette tendance. Exemple : Thalès ou Anaximène, qui réduisaient le substrat divin aux énergies de l’air ou de l’eau. D’ailleurs, Homère lui-même ne fut-il pas séduit, lui qui semblait préférer « le scepticisme » d’Hector à la « superstition » de Priam ?
La deuxième raison est tout simplement que beaucoup d’intellectuels païens étaient souvent des croyants chrétiens qui se détournèrent par la suite d’une Église qui leur paraissait incompréhensible. Et souvent dans ce genre de cas, ils jetèrent le bébé (Dieu) avec l’eau du bain (les dogmes).
Mais l’immanence et la transcendance en réalité ne s’opposent pas mais se complètent : cela dépend du point de vue de chacun qui est totalement respecté dans les polythéismes car « la vérité n’est pas une et n’est en tout cas jamais accessible dans sa totalité à l’esprit humain » (Alain Daniélou, Mythes et dieux de l’Inde). Prenons l’exemple de l’âme humaine : elle dirige les actions du corps, pourtant elle n’a aucune réalité visible mais n’est le fruit que de la programmation cérébrale qui l’engendre. Donc soit on accepte son existence qui est d’un autre ordre que le réel soit on en reste au conglomérat neuronale ; ceci n’est qu’une question de choix. Et il en est de même pour l’Âme universelle, qui est omniprésente que grâce à la perception de chaque être (pas seulement humain) du monde visible.
Conclusion
Bien qu’il failli succomber au désespoir plusieurs fois (franchement, quel esprit lucide n’a pas envie de se faire sauter le caisson ?), Dominique Venner se qualifiait comme un optimiste historique qui a toujours su surmonter l’accablement. Meurtri par la tournure de la guerre d’Algérie (il rentra dans l’OAS, non par nostalgie de l’Algérie française car son esprit trop avisé n’était pas séduit par l’illusion « multiculturelle » qui ne fonctionne nulle part – pas même en Inde malgré l’endogamie raciale des castes permettant le développement séparé mais insuffisant pour se prémunir des fractures ethnoculturelles qui la ronge depuis des siècles – mais pour protester contre l’abandon par De Gaulle du projet de création d’une frontière de peuplement européen sur la côte algéroise pour se prémunir de toute invasion migratoire : les faits, comme souvent, lui donnèrent raison) et par le rouleau compresseur de mai 68, il se reconstruisit par de longs moments de chasse, seul ou avec ses proches dans les forêts, où il décida de délaisser l’action pour l’écriture historique et philosophique. Il a produit une œuvre considérable, véritable outil de reconquête intellectuelle permettant aux nouvelles générations de s’armer pour tout futur redressement.
Son suicide n’est pas un cri désespéré mais un sacrifice dont il songeait depuis très longtemps, (il reprochait à Ernst Von Salomon, décédé d’une mort naturelle il y a plus de 40 ans de ne pas l’avoir fait !) ayant pour but, non pas de nous imposer, à l’exemple de tant d’intellectuels conservateurs comme feu Philipe Muray ou Éric Zemmour, le fameux « Tout est foutu » inhérent au fatalisme monothéiste mais au contraire pour nous rappeler que « tout est possible » à condition de le vouloir.
Lui qui se disait païen de droite radicale était devenu au fil du temps un vrai polythéiste à l’esprit très ouvert et multiple, recherchant uniquement le juste milieu si cher à Aristote et à Confucius, fondant sa très riche Nouvelle Revue d’Histoire avec son antithèse, le chrétien gaulliste feu François-Georges Dreyfus, enrichissant sa conception du monde en piochant allégrement tout autant chez l’historien catholique-conservateur René Grousset (il acquiesça à ses thèses sur l’influence néfaste de l’hellénisme asiatisé des conquêtes d’Alexandre sur l’esprit européen) que chez le penseur de gauche Jean-Claude Michéa (dont il partageait sa critique radicale du capitalisme).
Lui qui refusait toute systématisation de l’Histoire, cette science si humainement irrationnelle, fut paradoxalement celui qui en tira le plus de principes (L’hétérotélie : situation où les résultats sont à l’inverse des intentions ; l’uchronie : l’histoire avec des si ; la résilience des peuples : par atavisme et culture accouplés à l’imprévu : histoire factuelle, etc.)
Mais surtout lui qui disait ne pas croire au Christ fut celui qui paradoxalement L’imita le mieux en versant son sang pour nous, Français d’Europe, en qui il avait une immense affection, presque démesurée, vierge de cette souillure culpabilisante et omniprésente qui nous persuade que notre race est la cause de toutes le vicissitudes de l’Histoire. Puisse ce très grand amour nous redonner confiance, puisse-t-il surtout, à l’image de son sang répandu sur le marbre immuable de Notre-Dame, sceller l’union entre toutes les tendances de la Reconquête ; chrétiens et païens, nationalistes et européens, croyants et athées, conservateurs et identitaires ; afin qu’à travers celle-ci, une et multiple, libre de tout excès, se propage ce dont il appelait de ses vœux : la perpétuation de notre race, de notre esprit et de notre identité européenne, qui nous permettent, en ce monde, dans tout l’Univers et devant la face de Dieu Lui-même, d’être « ce que nous sommes, à nul autre pareil ».
« Concernant les Européens, tout montre selon moi qu’ils seront contraints d’affronter à l’avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables qui ne sont pas seulement celles de l’immigration. Dans ces épreuves, l’occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes. Je crois aux qualités spécifiques des Européens qui sont provisoirement en dormition. Je crois à leur individualité agissante, à leur inventivité et au réveil de leur énergie. Le réveil viendra. Quand ? Je l’ignore. Mais de ce réveil je ne doute pas », disait-il. Prouvons-le !
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