Un an après la dernière manifestation de masse contre le mariage gay du 26 mai 2013, revivez ces moments ou la France a pris conscience qu’elle pouvait dire NON. Depuis le 27 mai, Nouvelles de France diffuse ce qui est à la fois un récit, un témoignage, un essai articulé autour de ces treize mois de mobilisation inédite et historique. Cet ouvrage unique est publié sous forme de feuilleton, que les électeurs pourront commenter à loisir au long de sa diffusion. L’intégrale est disponible sous format électronique uniquement, l’auteur ne souhaitant pas passer par les maisons d’éditions, on imagine aisément pourquoi.
Aux vieux amis, aux copains de la rue, aux hommes de bonne volonté qui y sont descendu et à ceux qui pour mille raisons, n’ont pu y descendre…
Blessé par une chute à moto, je n’avais pas participé à la toute première édition du 17 novembre 2012. Dans le fond je ne croyais pas trop à ce mouvement. Vu l’état délabré de la famille en France, je me moquais que des personnes de même sexe se marient. De même que je n’avais pas lutté contre le PaCS considérant avec une pointe de cynisme qu’il allait offrir à des couples la possibilité d’éviter le divorce… en évitant le mariage. Car les unions libres, PaCS et autres concubinages échappent à la machine qui broie 130 000 foyers par an. Les unions hors mariage civil sont hétéros à 97% et ne connaissent que 12% d’échec là ou les 260 000 mariages célébrés par la république échouent à plus de 50% (1). On se demande même pourquoi les prêtres de l’Eglise de France acceptent de célébrer devant Dieu ces unions. Quelque part, le mariage homo c’est une manière d’en finir avec ce mariage civil hypocrite qui s’autodétruit une fois sur deux pour nourrir tout un système : la consommation, le marché de l’immobilier, les avocats, les assistantes sociales, les psys et les chroniqueurs judiciaires. Les homos veulent se marier ? La moitié divorcera ! Ils auront l’air malin devant le Juge aux Affaires Familiales avec leurs gamins adoptés et paumés… Pour moi les approximations de ce projet de loi bâclé ne peuvent que le dévaloriser : pas la peine de descendre dans la rue. C’est en discutant avec un ami, Jean, que je prends conscience. « Tu ne te rends pas compte » me dit-il, « pour les gosses » Jean c’est le copain de chasse et de fête que je connais bien sans tout savoir de lui. Il a traversé aussi comme nous tous des épreuves familiales. Je ne suis pas insensible à ses arguments. Il a semé… Quelques jours plus tard, je m’engage dans le mouvement. Aujourd’hui, ce mariage homo, c’est un truc déjà ringard à peine entré en vigueur. Les 7 000 « mariés » homos ont 47 ans de moyenne d’âge et sont célébrés en majorité à Montpellier, Paris et Nice : les villes qui comptent le plus de retraités et de riches. Une fois l’effet d’aubaine retombé, cette lubie d’idéologue à bout de souffle va passer à la trappe et restera dans l’histoire comme un coup de pied de l’âne d’une bande de vieux. La France est un pays configuré et géré pour le conservatisme et l’immobilisme, qui se fait l’illusion du changement les jours d’élections avec surenchère d’annonces, de réformes sociétales, de comités Théodule, et de plans d’économies bidon. Pour désendetter un état, il n’existe qu’une seule solution : la planche à billets. En termes économiques, c’est favoriser l’inflation. Mais cette solution est un tabou absolu. Car laisser partir un peu d’inflation dévalorise les fonds placés, les portefeuilles de crédit des grandes banques et les rentes de situations du capital. Les ménages français étant les plus épargnants au monde, ce serait très impopulaire. Mais ce que les français ignorent, c’est que le « cadeau » fiscal fait à leur épargne a une contrepartie. Leur épargne est devenue au fil du temps une sorte de fonds de garantie pour l’état, qui a la main sur la manette fiscale et peut décider à peu près tout et n’importe quoi du jour au lendemain. L’administration n’a aucune envie de voir fondre ces fonds et ne laissera pas partir l’inflation. Cela reviendrait à dévaloriser la capacité d’emprunt de l’état français. Qui a pris l’habitude de dépasser son budget de 3% par ans depuis 40 ans. Les français ont cru mettre leur épargne à l’abri du fisc dans l’assurance vie, et se sont fait doublement berner. Un jour, ils comprendront. L’administration française a fait de la cavalerie pour maintenir de larges budgets de fonctionnement, inventé des usines à gaz de défiscalisation, des niches et des crédits d’impôts, plutôt que de bonnement et simplement diminuer son prélèvement. Le système est vicieux et le blocage total. Les capitaux sont maintenus dans des contrats d’assurance vie qui n’ont d’assurance que le nom. Cet état français refuse encore et toujours de réduire son train de vie : le serpent se mord la queue… Ainsi, les entrepreneurs ne peuvent pas accéder aux capitaux soustraits pour investir leurs entreprises, ni servir des salaires en rapport avec la productivité du salarié français, qui est pourtant la meilleure au monde. Lentement, plombée par une administration qui tient autant de Kafka que de Courteline, la France s’enfonce. L’âge moyen des 40 plus grandes entreprises de la bourse de Paris est de 35 ans. Alors que la moitié des 40 plus grandes entreprises américaines a moins de 10 ans. Derrière le CAC 40 c’est le désert des tartares. Point de relève à l’horizon. Une myriade de PME familiales végète entre 1 et 10 millions d’euros de Chiffre d’Affaire. Incapables de se développer, leurs patrons s’accrochent aux commandes, bien à la peine pour trouver des successeurs ou des capitaux.
L’objet de cette loi n’est pas qu’elle consacre l’égalité des couples. Par sa formulation et comme son promoteur l’avait annoncé, elle est un « changement de civilisation ». Tous les modèles familiaux ont été expérimentés depuis la nuit des temps. Dans les sociétés primitives parvenues jusqu’à nous il s’observe des schémas ou l’enfant est supposé fils de son oncle, ou encore de la communauté toute entière. Malgré les réalités charnelles de l’enfantement, dans ces sociétés reculées, aucun parent n’est véritablement désigné et les enfants sont élevés collectivement. Ces exemples, malgré le fait qu’ils soient largement dépassés par le développement de l’humanité, alimentent un courant de pensée articulé autour de la multi parentalité. Concepts doucereux qui imaginent un retour aux sources bucoliques d’une humanité débarrassée d’un trop lourd patrimoine : des millénaires de filiation. Pourtant, cette anthropologie de magazine mondain est dénuée de bon sens. Si l’on peut observer aujourd’hui encore ces sociétés c’est qu’elle n’ont connu aucun développement. Stagnation totale, due à la faiblesse de leur modèle et à l’absence d’échanges avec d’autres communautés. Contacts qui se concrétisent par … des unions et des familles. Cela devrait suffire à disqualifier ces exemples et à renforcer notre modèle familial. A condition d’être ouvert à cette idée qu’un homme et une femme, par leur union, fondent quelque chose de nouveau et de différent de leurs communautés respectives. Mais nos belles âmes sont fascinées par l’idée séduisante d’une vie de chasse et de cueillette, libéré des contraintes sociales. Cette idée a fait naître un mythe nouveau, passé dans le langage courant, celui de la « famille recomposée », dont on verra plus loin à quel point il est un élément de langage du politiquement correct pour désigner la famille monoparentale et dissimuler un fait social actuel et majeur : celui de la solitude. L’homme contemporain peut-il s’épanouir dans cette alternative folle entre vivre en pagne dans la forêt en élevant collectivement ses enfants, ou isolé dans un studio en ville ?
Il est un fait qu’aucun anthropologue, même bercé des plus tendres illusions sur le jardin d’Eden dans lequel vivaient les sociétés premières, ne peut nier. Il n’existe à ce jour aucun modèle social connu actuel, antique ou archaïque de parentalité homosexuelle. A aucun moment, jamais, dans aucune collectivité, même la plus lointaine, même la plus ouverte à l’homosexualité, jamais aucune n’a osé imaginer et mettre en place un tel usage selon lequel un enfant pourrait avoir deux pères ou deux mères. Parents indifférenciés, affublés d’un numéro. Au contraire, les sociétés réputées les plus libérales pour les mœurs étaient aussi et de loin les plus contraignantes et sourcilleuses quand à l’autorité familiale et aux liens de filiation. De la Grèce antique au XVIIIe siècle libertin, la famille restait le modèle. Comme si une grande tolérance ne pouvait s’équilibrer qu’avec une exigence importante. Alors je me demande, en quoi cette loi constitue-t-elle un progrès pour l’humanité ? Que va apporter à la société cette nouvelle forme d’union ?
Le récit complet en vente sur « e-book » :
http://store.kobobooks.com/fr-FR/ebook/debouts-dans-la-rue
1. Valérie Carrasco Infostat Justice, 2007, INED.
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