« L’invasion d’immigrants », un « cheval de Troie des sociétés européennes ». Moins politiquement correct et sans doute plus lucide (ou plus courageux ?) que les évêques français sur la question de la vague d’immigrants actuels, le cardinal Cañizares, archevêque de Valence, en Espagne, a critiqué lors d’un déjeuner politique organisé par Fórum Europa les gouvernements européens pour leurs nombreux « gestes » et leur « propagande », ainsi que leur refus de se poser des questions sur « l’invasion d’immigrants » qui pourrait être « le cheval de Troie » de l’Occident. Appelant à la prudence dans l’accueil et se demandant si tous les arrivants étaient du « bon grain », l’évêque a affirmé que si les gestes d’accueil des gouvernements européens pouvaient très bien passer aujourd’hui, ils risquaient de finir par nuire gravement aux sociétés et aux cultures européennes. « On ne peut pas jouer avec l’histoire et avec l’identité des peuples », a prévenu le prélat, qui a aussi défendu le travail réalisé par l’Église catholique pour aider ceux qui ont dû fuir leur pays. Mgr Cañizares a appelé les gouvernements européens à se demander « qui est derrière » la crise des réfugiés, soutenant que parmi ces « réfugiés », peu fuient réellement des persécutions.
Le cardinal Cañizares ne cherche visiblement pas à se donner une bonne image dans les médias mainstream contrairement à l’évêque d’Avignon, Mgr Cattenoz, qui comme d’autres évêques français, a honte de cette majorité de Français plus sages et plus lucides que lui sur la question de la gigantesque vague d’immigration musulmane à laquelle on assiste aujourd’hui. Et, dans la même intervention, l’archevêque politiquement incorrect de Valence reproche à son premier ministre, Mariano Rajoy, d’avoir consolidé la loi socialiste sur l’avortement en se contentant d’une mini-réforme (l’obligation du consentement parental pour les mineures qui se font avorter) en violation de ses promesses électorales. Au cours de ce déjeuner politique, Mgr Cañizares a en effet qualifié l’avortement de la pire corruption de toutes puisqu’il implique que « l’être humain est éliminé dans le ventre de sa mère, alors qu’il est sans défense et faible ».
Mgr Cañizares s’est également exprimé sur la décision de la mairie de Valence, gouvernée par des gens alliés au parti d’extrême gauche Podemos, de ne pas inclure l’eucharistie dans les célébrations de la fête du 9 octobre qui commémorent l’entrée à Valence du roi Jacques Ier d’Aragon en 1238. L’archevêque a défendu la célébration ce jour-là à Valence de l’événement le plus important de l’histoire de sa ville, « la récupération de ses racines » grâce à la reconquête chrétienne face aux musulmans. Et c’est pourquoi, insiste Mgr Cañizares, c’est un jour où les habitants doivent « rendre grâce à Dieu » et ne rien faire « contre l’action de Dieu ».
Bien entendu, la réaction ne s’est pas fait attendre et, sur les propos concernant la vague d’immigration actuelle, les associations gauchistes ont été promptes à dénoncer au Parquet cette « incitation à la haine ». Le maire de Valence a quant à lui estimé que l’archevêque de sa ville s’était placé à l’extrême droite, et ce politicien appartenant à l’extrême gauche anticléricale n’a pas manqué de donner une leçon de christianisme en affirmant que les propos du cardinal mettant en cause la bonne foi d’une partie des « réfugiés » ne correspondaient pas à l’esprit du pape François.
Mgr Cañizares a par contre bénéficié du soutien du ministre de l’Intérieur espagnol qui a affirmé que « personne ne peut nier qu’il est évident que l’Église catholique est en ce moment aux côtés des personnes les plus vulnérables de la société et que les institutions comme Caritas en sont un exemple flagrant ».
Peu après les propos tenus par Mgr Cañizares, un missionnaire salésien espagnol en Syrie a averti de la présence d’extrémistes musulmans parmi les réfugiés, appelant les pays européens à une grande prudence : « Je vous dis de faire attention parce que parmi ces gens en difficulté, un certain nombre de musulmans extrémistes arrivent aussi qui feront plus tard beaucoup de mal en Europe ». Le missionnaire a également dénoncé la politique européenne en Syrie, à l’origine de la vague d’immigration actuelle. L’embargo économique contre la Syrie a laissé la population sans électricité, sans nourriture et sans travail et, affirme le Salésien, beaucoup de Syriens sont très surpris d’apprendre qu’en Europe Bachar el-Assad est qualifié d’oppresseur et de dictateur. Pour ce missionnaire présent en Syrie depuis le début de la guerre, « Assad est sans doute un moindre mal ».
Des affirmations confirmées par Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep, qui avait déjà appelé les pays occidentaux à ne pas financer les mouvements rebelles et qui déclare aujourd’hui que l’intervention russe actuelle donne un nouvel espoir aux Chrétiens de Syrie. « Vladimir Poutine aide la cause chrétienne », estime l’archevêque qui assure ne pas comprendre l’attitude « extrémiste » de la France dans son refus de traiter avec le président syrien.
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