Fidel Castro a recruté d’anciens SS pour former les troupes cubaines pendant la Guerre froide, révèlent des dossiers des services secrets allemands récemment déclassés et dont des extraits ont été publiés par le quotidien Die Welt.
Sur les quatre SS contactés, deux ont accepté de se rendre à La Havane et ont été rémunérés pour cela plus de quatre fois le salaire moyen allemand de l’époque. Selon Bodo Hechelhammer, directeur des investigations historiques au Service fédéral de renseignement (Bundesnachrichtendienst), “de toute évidence, l’armée révolutionnaire cubaine n’avait pas peur d’une contagion due à des liens personnels avec le nazisme, tant que cela servait ses objectifs.”
Deux trafiquants, Otto Ernst Remer et Ernst Wilhelm Springer, ont également permis à Cuba d’acheter 4 000 pistolets fabriqués en Belgique. L’objectif des autorités cubaines était de réduire sa dépendance envers l’Union soviétique, juge le BND.
En effet, la crise des missiles de Cuba (entre les 16 et 28 octobre 1962), a pris fin lorsqu’un accord secret a été conclu entre le Président américain John F. Kennedy et le Premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev. Le second avait publiquement convenu de démanteler les rampes de lancement de Cuba et d’autoriser une vérification par les Nations unies, ce qui fera perdre du crédit à l’URSS dans le Tiers-Monde – l’État fédéral sera traité d’« aventuriste » et de « capitulationniste » par les Chinois. Les États-Unis, eux, s’étaient en échange engagés à ne jamais envahir l’île en forme de caïman. Secrètement, les Américains avaient également accepté de démanteler leurs installations de missiles Jupiter déployées en Turquie et en Italie.
Fidel Castro n’était donc pas le puriste du socialisme qu’il prétendait être dans les entretiens… Ou plutôt, il l’était vraiment.
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