Dimanche dernier, on a pu voir Andrzej Duda, le bientôt président de Pologne élu le 24 mai dernier (il prendra ses fonctions le 6 août), s’agenouiller pour ramasser une hostie emportée par le vent et la porter à l’archevêque de Varsovie, le cardinal Nycz, qui célébrait la messe d’action de grâce à la basilique de Wilanów, à Varsovie.
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Contrairement aux dirigeants catholiques irlandais qui ne sont éventuellement catholiques que le dimanche et défendent presque à l’unisson le « mariage gay » les autres jours de la semaine, Andrzej Duda, le prochain président polonais, est un vrai catholique. Cela se voit sans qu’il ait besoin de l’afficher et il n’est pas seul dans son parti. Le PiS (Prawo i Sprawiedliwość, Droit et Justice en français) est de nos jours un des derniers partis chrétiens-démocrates en Europe à être resté chrétien et à compter avec l’enseignement de l’Église : il s’oppose à l’avortement, à la procréation in vitro, à la dénaturation du mariage, il est favorable aux libertés bien comprises et pas aux déviances libertaires ni à un quelconque droit à l’enfant, pour ne citer que quelques thèmes importants.
Les prises de position du PiS sont le fruit de la foi vivante de ses membres (ce qui ne veut pas dire bien entendu que les adhérents du PiS soient des saints, mais ce qui veut dire qu’ils ont des valeurs claires et constantes). Ainsi, le dimanche du deuxième tour des élections présidentielles polonaises, le 24 mai dernier, Jarosław Kaczyński, le président du PiS, a passé la journée au sanctuaire de Jasna Góra où il était venu prier devant l’icône de la Vierge Noire de Częstochowa. Le vainqueur des élections est lui-même venu remercier la Vierge le lendemain à Jasna Góra.
De son côté, le parti au pouvoir (PO pour Platforma Obywatelska – Plateforme civique), semble toujours croire que ce sont les contre-valeurs portées par l’Europe qui pourront encore le sauver de la débâcle et il se presse de faire adopter une loi sur la PMA qui sera très libérale et qui ne fera pour une bonne part que sanctionner l’anarchie existant malheureusement toujours dans ce domaine en Pologne. Si la PO n’a pas encore le courage de remettre en cause l’interdiction de l’avortement sans raisons médicales (75 % des Polonais s’opposent à tout « droit » à l’avortement), au vu de son évolution au contact du pouvoir on peut craindre le pire pour la suite si elle venait à gagner les prochaines élections législatives.
Mais la PO a peu de chances de sauver les meubles alors que le premier ministre Ewa Kopacz annonçait hier la démission de plusieurs ministres et secrétaires d’État ainsi que du président de la Diète (la chambre basse du parlement polonais) suite à une méga-fuite de documents extrêmement compromettants de l’enquête sur l’affaire des écoutes. Donald Tusk, qui présidait jusqu’à récemment cette mafia politico-financière au service de l’UE et de son idéologie libertaire et homosexualiste, a déjà quitté le navire avec l’aide de ses parrains européens. Indice caractéristique du soutien de l’oligarchie européenne à un parti qui respecte très mal les standards démocratiques, c’est Anne Applebaum, journaliste du Washington Post et de The Economist et aussi épouse de Radosław Sikorski, le président déchu de la Diète, qui a été invitée cette année pour représenter la Pologne à la réunion à huis clos du groupe de Bildeberg qui se tient ces jours-ci.
Croisade du rosaire pour la patrieDu coup, certains en Pologne veulent voir un parallèle entre cet incident de dimanche, avec le Corps du Christ ramassé par ce président catholique, et un incident survenu en 1963 dans la Pologne communiste où, lors d’une messe de couronnement d’une statue de la Vierge, c’est Mgr Karol Wojtyła, évêque de Cracovie et futur pape Jean-Paul II, qui avait ramassé à terre le sceptre tombé de la statue.
Sur le modèle de la croisade du rosaire qui avait précédé l’arrivée du Fidesz et de Viktor Orbán au pouvoir en Hongrie en 2010, des dizaines de milliers de Polonais conduisent une « Croisade du rosaire pour la patrie » depuis déjà quelques années. Les plus gros médias polonais, aux mains des multinationales et acquis à la Pensée unique européenne, tirent déjà à boulets rouges, avant même son investiture, sur ce président catholique.
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